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Lettre n° 507
du 16 septembre 2020
 

Nos sélections de la quinzaine

 
 

 

 


 
      THÉÂTRE

 
 


Photo Guirec Coadic - Agence Bestimage


 

SORCIÈRE. Textes de Marguerite Duras. Mise en scène Stéphan Druet. Musique Michel Legrand. Lumières François Loiseau. Avec Macha Méril.
La scène est vide et noire. Dès les premiers mots, Macha Méril, dans sa longue robe rouge, emporte son auditoire, déjà sous le charme, dans l’univers de textes peu connus de Marguerite Duras où l’écrivaine mêle sa propre vie à celles de la femme, des femmes, à tous les âges et à toutes les époques.
Il y a mille ans, les hommes ne furent pas longs à traiter les femmes de sorcières et à les brûler « pour endiguer la parole féminine ». Le sort des femmes fut ainsi scellé…
Plusieurs fois convoqués, certains textes reviennent. C’est celui sur l’enfance libre et heureuse dans une Indochine aux odeurs de charbon de bois et à la saveur des mangues, même si le choléra rôdait, même si le souvenir du petit frère tant aimé et disparu est encore présent. C’est aussi celui sur le drame de cette femme qui réclame, sans être entendue, de voir son enfant mort-né. La naissance et la mort, une tragédie vécue par toutes celles qui devaient mettre au monde dix enfants pour en garder un, pour mourir elles-mêmes encore si jeunes. La mort, tout être vivant la subit, même la mouche agonisante qui fascine l’auteure. ... (Lire la suite).

 



 


Photo Morgane Delfosse


 

À L’ABORDAGE ! Texte d’Emmanuelle Bayamack-Tam, d’après « Le Triomphe de l’amour » de Marivaux. Mise en scène Clément Poirée. Avec Bruno Blairet, Sandy Boizard, François Chary, Joseph Fourez, Louise Grinberg, Elsa Guedj, David Guez.
Un lieu hermétiquement clos au cœur d’une forêt, à l'écart de la tentation amoureuse et de la contamination par le désir. Un gourou, Kinbote, s'efforce avec succès de faire perdurer sa réputation d'homme aigri et inflexible, qui se refuse à lui-même et dénie à ses adeptes l’émotion du sentiment, déstabilisant et destructeur par essence. Sa sœur Théodora, vieille fille sans grâce et timorée, est complètement sous la coupe stérilisante de ce frère. Dimas, bègue et botaniste obsessionnel, se plie à ce servage. Arlequin, roué et extraverti, cache ses désirs coupables et rieurs. Le jeune Ayden, élevé dès l'enfance dans une atmosphère si désincarnée, ignore tout du corps et du désir. Éléments dérangeants dans cet univers confiné, deux filles délurées, Sasha et Carlie, grimées en garçons, surviennent pour y semer la pagaille amoureuse. Sasha, pour séduire Ayden, qui l'attire sincèrement, va exercer sa séduction trouble et persuasive sur chacun des personnages, promettant le mariage aux hommes comme à la femme. Kinbote, pressentant le danger, s'oppose violemment à cette intempestive intrusion, mais rend les armes, pris au piège de sa propre vanité, non sans avoir usé de tous les ressorts de l'homme odieux face à Sasha. L'intrigue oscille entre le comique gestuel et verbal et l'analyse subtile des mécanismes de la séduction, propre à Marivaux, avec les habituels chassés-croisés et faux départs. . ... (Lire la suite).

 


 


Photo Pascal Gelyo


 

LE LABOUREUR DE BOHÈME de Johannes von Tepl. Traduction Florence Bayard. Adaptation théâtrale Judith Ertel. Mise en scène Marcel Bozonnet et Pauline Devinat. Avec Marcel Bozonnet, Logann Antuofermo.
Le laboureur vient de perdre son épouse, son aimée, sa Margaretha, la perle de ses yeux. Ivre de chagrin et de rage, il invective la Mort, maudissant sa cruauté. Comment la faucheuse a-t-elle pu lui enlever un être aussi beau, aussi jeune et aussi pur ? Sa fureur et son désespoir sont tels que la Mort y répond. Elle lui oppose une première raison : « Nous agissons tel le soleil qui brille tant au-dessus des bons que des mauvais ». Qu’importe, le veuf éploré persiste dans ses insultes. S’il le pouvait, il en appellerait à la colère divine. La Mort argumente encore : « Si depuis le jour où le premier homme fut pétri dans l’argile, Nous n’avions pas supprimé la croissance et la multiplication sur Terre … la Terre leur serait trop étroite ». La souffrance reste cependant trop vive pour mener le laboureur à réfléchir sur le destin de l’homme. Ses reproches restent violents. La dispute s’engage alors. Face aux réponses et au calme impérial de la Mort, les invectives du laboureur se font peu à peu moins violentes même il s’entête, réclame justice, puis réparation, puis conseil. De l’impossible acceptation au jugement de Dieu et à la prière finale, le cheminement est long et douloureux. ... (Lire la suite).

 



 


Photo Guislaine Rigollet


 

L’AMÉRIQUE N’EXISTE PAS. Texte de Peter Bichsel. Mise en scène Dominique Lurcel. Avec Guillaume van’t Hoff.
C’est l’histoire répétée, en diverses versions, d’une même naïveté, d’un même décalage, d’une même solitude. Le petit homme, qui nous invite dans son univers solitaire, n’a pas de nom et il endosse en même temps le nom de tous ceux qui, comme lui, sont inaptes à l’existence normale des gens normaux. Normalité ? Du moins le croirait-on, du moins le prétendraient-ils, ces tenants de la banalité triomphante. Alors, IL vient enrayer leur mécanique, révélant ainsi l’absurdité d’un monde où ne pourraient pas s’épanouir son originalité, son incrédulité poétique. Il apprend par cœur tout, absolument tout ce qui rythme les trains, puis les escaliers, puis tout ce qui peut se compter. Il invente jusqu’à l’obsession des machines déjà existantes qu’il découvrira lorsque, enfin, il émergera au jour des autres. Il remet en question l’évidence des objets qui encombrent le quotidien, en les entraînant rieusement dans un jeu des chaises lexicales jusqu’à en perdre la maîtrise de son vocabulaire premier. Il refuse l’évidence encombrante de la mémoire, alors il occulte les fenêtres pour pouvoir tout oublier. Il veut se prouver par lui-même que la terre est ronde, il élabore donc un voyage qui tourne au délire de sa préparation minutieuse. Jeu avec les objets, les mots, les voyelles, l’évocation du grand-oncle Yodok. Le monde extérieur préférera n’y voir que folie, plus ou moins douce. De toute façon dérangeante. ... (Lire la suite).

 




 
      EXPOSITIONS ET SITES

 
 


Photo Collection Prat


 

LA FORCE DU DESSIN. Chefs-d’œuvre de la Collection Prat. Il y a plus de quarante-cinq ans que Véronique et Louis-Antoine Prat ont commencé à collectionner les dessins. Achetant des œuvres de toutes les époques et de toutes les écoles, ils se sont peu à peu spécialisés dans les dessins français du XVIIe au XIXe siècle. Comme ils l’expliquent, les dessins italiens sont un vrai casse-tête et les bons dessins français des artistes du XXe siècle tels que Picasso, Matisse, voire Vuillard ou Bonnard, sont très chers et dépassent leur budget. S’ils ont possédé jusqu’à mille dessins, ils en ont revendu un grand nombre pour se spécialiser dans l’école française et acquérir les plus beaux dessins qui se présentaient sur le marché. C’est ainsi qu’en 1995, pour acheter Pluton enlevant Proserpine, un dessin très important de Poussin, ils ont revendu tous leurs dessins du XXe siècle et décidé d’arrêter leur collection avec Cezanne et Seurat. Pour un seul Watteau, Femme avec un enfant dans un berceau, ils ont vendu plus d’une centaine de dessins !
Cette exigence de qualité et de rareté fait de leur collection l’une des plus remarquables de maîtres anciens en mains privées de toute l’Europe. Ce fut la première, en 1995, à être exposée au Louvre où Louis-Antoine Prat poursuit une carrière de chercheur tout en enseignant et en publiant des catalogues raisonnés d’artistes, parallèlement à son œuvre de romancier. Depuis cette exposition exceptionnelle, leurs dessins ont voyagé à travers le monde entier. Aujourd’hui sur les 220 feuilles que les Prat possèdent, plus de 180 sont présentées au Petit Palais sous le commissariat de Pierre Rosenberg, l’ancien président-directeur du Louvre.
Le parcours de l’exposition, en neuf sections, est chronologique. Il commence avec ces dessinateurs français du XVIIe siècle qui travaillaient entre Paris, Rome et la province. Nicolas Poussin, Claude Gellée dit Le Lorrain, Simon Vouet, Eustache Le Sueur, Laurent de La Hyre en sont les principaux exemples. Mais les Prat s’intéressent aussi à des artistes moins connus comme Nicolas Mignard, frère de Pierre Mignard, qui travaille en Avignon, Thomas Blanchet, un peintre lyonnais, Pierre Brebiette dont on voit l’étonnant Sacrifice du pucelage, ou encore Noël Coypel, père d’Antoine Coypel, le successeur de Le Brun à Versailles. ... (Lire la suite).



 
 


Photo © Philippe Migeat


 

CHRISTO ET JEANNE-CLAUDE. PARIS !  Christo Vladimirov Javacheff et Jeanne-Claude Denat de Guillebon sont nés tous deux le 13 juin 1935, lui à Gabrovo, en Bulgarie, elle à Casablanca, au Maroc, où son père, futur directeur de l’École Polytechnique, était en poste. Fuyant le régime communiste de son pays natal en 1956 à la faveur d’un séjour à Prague où vivent ses parents, Christo gagne Genève, puis Paris où il arrive en mars 1958. Pour subsister, il lave des voitures et fait des portraits qu’il signe Javacheff, réservant son nom d’artiste, Christo, à des œuvres plus ambitieuses. C’est ainsi qu’à la demande du coiffeur Jacques Dessange, il fait le portrait d’une de ses bonnes clientes, qui n’est autre que Brigitte Bardot. C’est grâce à ces travaux alimentaires qu’il fait la rencontre de Jeanne-Claude alors qu’il peint le portrait de sa mère en 1958. Celle-ci deviendra non seulement sa femme mais aussi sa collaboratrice artistique à partir des grands projets d’empaquetage, même si son prénom ne fut que tardivement associé à celui de Christo.
La présente exposition n’est pas une rétrospective. Elle ne s’intéresse qu’aux travaux de Christo et Jeanne-Claude réalisés à Paris. La première partie passe en revue la période 1958-1964 avant l’installation définitive du couple à New York. La seconde partie est une exposition-dossier consacrée à l’Emballage du Pont-Neuf à Paris, comme celles que le duo d’artistes avait réalisées pour autofinancer leurs grands projets : Kunsthalle, Berne ; Museum of Contempory Art, Chicago ; Wrapped Coast, Sydney ; Valley Curtain, Colorado ; Running Fence, Californie ; Surrounded Islands, Floride ; etc.
La première partie est particulièrement intéressante car c’est la moins connue. Sophie Duplaix, la commissaire, a beaucoup insisté auprès de Christo pour la présenter. On y découvre les premières œuvres de celui-ci, comme le portrait de la mère de Jeanne-Claude ; ses premières surfaces d’empaquetage ; ce qu’il appelait son « inventaire », à savoir des empilages de boîtes, de bidons, etc., recouverts de tissu, rigidifiés par de la laque et entourés de ficelle ; ses cratères, toiles sur lesquelles il fixait des boîtes recouvertes de sable, de peinture, etc. leur donnant un aspect lunaire ; et surtout ses premiers empaquetages. ... (Lire la suite).



 
 

Photo Spectacles Sélection


 

«  À TOI APPARTIENT LE REGARD ET (…) LA LIAISON INFINIE ENTRE LES CHOSES ». C’est la première exposition exclusivement consacrée à la photographie contemporaine et à la vidéo organisée à l’intérieur du Musée du quai Branly – Jacques Chirac. Il n’y a pas de sujet proprement dit sinon la volonté de sa commissaire, Christine Barthe, de montrer des images, fixes ou en mouvement, et des installations d’images, qui retiennent l’attention par la qualité de ce qu’elles expriment. Pour cela elle a fait appel à 26 artistes issus de 18 pays d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et d’Amérique. Parmi ceux-ci il y en a de très connus sur le plan international comme Guy Tillim, Dinh Q. Lê, José Alejandro Restrepo, Dayanita Singh, Sammy Bajoli, Rosângela Rennó, Mario Torrès, Yoshua Okón, Samuel Fosso ou Brook Andrew et d’autres, jeunes et émergents, comme Gosette Lubondo, Lek Kiatsirikajorn,  Cinthya Soto ou José Luis Cuevas, tous les quatre ayant bénéficié des Résidences photographiques mises en place par le musée depuis 2008, en faveur de photographes non-européens. Ces Résidences ont permis d’intégrer aux collections du musée les séries photographiques de 35 lauréats, soit l’équivalent de 464 tirages.
Le titre de l’exposition est issu d’un texte de l’écrivain allemand August Hülsen (1765-1809) qui décrit son expérience visuelle des chutes du Rhin, en 1800, soulignant la capacité de l’œil à recomposer une unité dans un paysage étranger perçu jusque-là par fragments. Transposée ici, cette évocation nous rappelle que les significations, que nous pouvons tirer de ces rencontres avec des œuvres trop rarement vues, dépendent aussi de l’attention que nous leur accordons, et comment nous les regardons. Travaillant dans 18 pays différents, les 26 artistes présents proposent non seulement des œuvres éclairantes, mais également des points de vue précisément localisés. .... (Lire la suite).



 
 


Photo © Johanne Debas


 

RIEKO KOGA. Never starting story. Sous ce titre énigmatique se cache une exposition remarquable de l’artiste japonaise Rieko Koga, née en1971 à Tokyo, qui vit et travaille à Paris depuis 2004. Une partie des œuvres exposées au sein du parcours permanent du musée Champollion – Les écritures du monde, a été réalisée en résidence à Figeac.
Depuis son plus jeune âge, Rieko Koga s’intéresse à la couture et à l’écriture en regardant travailler sa mère, couturière et calligraphe. Elle fait des études de mode à Tokyo puis à Paris et, tout naturellement, elle choisit la broderie comme moyen d’expression artistique.
Au Japon la couture s’avère être un acte spirituel. Les points de couture sont réputés être dotés de pouvoirs magiques. Rieko Koga brode des textes de toutes sortes sur du tissu blanc de lin ou de coton. Elle puise son inspiration tant en elle-même qu’en encourageant les visiteurs à leur confier leurs attentes. C’est ainsi que l’une des œuvres les plus imposantes, Un vœu pour l’éternité, 2018, est composée de plus de 600 vœux qui lui ont été envoyés par le truchement des Archives nationales, qui en sont aujourd’hui propriétaires.
Dans un entretien, Rieko Koga fait remarquer qu’en japonais, une « broderie » et un « recueil de poésies » sont des homonymes, tout comme, en français, « texte » et «  textile » ont la même étymologie. Les rapports entre la couture et l’écriture sont multiples. On parle de la trame d’un texte, on déroule le fil d’une histoire, on brode une histoire, etc. Rien d’étonnant à ce que le musée Champollion– Les écritures du monde ait donné carte blanche à cette artiste qui, assise pour la première fois dans l’église Notre-Dame-du-Puy, qui domine la ville, a éprouvé des « sentiments de gratitude pour l’écriture ». ... (Lire la suite).


 

 
 
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