DAVID HOCKNEY 25

Article publié dans la Lettre n°618 du 18 juin 2025



 
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DAVID HOCKNEY 25. Les expositions de celui qui est sans doute le plus grand peintre vivant de notre époque s’enchaînent pour notre plus grand plaisir. Citons tout récemment «David Hockney, rétrospective» au Centre Pompidou en 2017 (Lettre n°439) et «David Hockney, a Year in Normandie» au musée de l’Orangerie en 2021 (Lettre n°533), sans oublier des expositions chez son galeriste, la Galerie Lelong, à Paris, et d’autres plus anciennes. Hockney est un artiste infatigable. Sa production est considérable et il continue de travailler avec toutes les techniques disponibles, depuis le crayon, le fusain, l’aquarelle, jusqu’au Polaroïd, la tablette et l’iPad, en passant par l’huile, l’acrylique et la vidéo. Le résultat est toujours aussi enthousiasmant. C’est avec plaisir que nous revoyons des œuvres emblématiques comme Mr and Mrs Clark and Percy, Portrait of an artist (Pool With Two Figures), A Bigger Grand Canyon, Bigger Trees near Warter (son plus grand tableau) et bien d’autres. Mais pour ces vingt-cinq dernières années, Hockney, qui s’est personnellement investi dans la conception de cette exposition, nous présente bien des nouveautés, en particulier parmi les œuvres qu’il réalisa en Normandie durant le confinement.
Le parcours de l’exposition commence en 1955 avec Portrait of My Father. D’autres portraits sont également exposés, y compris ceux où il affirme franchement son homosexualité en dépit des interdits dans les années 1960 en Angleterre.
Après Bradford dans le Yorkshire, où il est né en 1937, et Londres où il entre au Royal College of Art, nous suivons Hockney à Paris et Los Angeles, sans oublier l’Italie, Berlin et New York. Ici se sont des retrouvailles avec des œuvres bien connues.
La section suivante, «Retour dans le Yorkshire (1997-2013)» nous présente des tableaux, souvent de grandes tailles, peints sur des panneaux juxtaposés, représentant des paysages forestiers à diverses saisons de l’année. Un ensemble de 36 aquarelles complète ces paysages.
La galerie suivante, «Portraits et fleurs (2000-2025)», nous réserve une surprise de taille avec une multitude de portraits de mêmes dimensions et d’autres de différentes tailles, ainsi que des bouquets tous peints de la même manière durant le confinement de 2021. Hockney ne s’arrêta pas à cette vingtaine de bouquets. Il en fit un grand tableau où il se représente deux fois, en train de les admirer. Nous avons aussi deux grands tableaux montrant le même groupe de gens face à un miroir ou à des toiles de Hockney.
Le parcours se poursuit au premier étage entièrement consacré à la Normandie. Durant les quatre années (2019-2023) qu’il passe dans sa propriété du Pays d’Auge, Hockney réalise un très grand nombre de paysages de toutes sortes, en toutes saisons et par tous les temps comme il le montre avec sa vidéo, La Pluie. Sans aller bien loin autour de sa maison, Hockney se donne pour objectif de réaliser 220 vues. Nous voyons sur des écrans, souvent avec des animations, cette série «220 for 2020» qui utilise la totalité de l’espace. Parmi ces vues, nous remarquons tout particulièrement une vidéo sur 12 écrans avec un soleil qui occupe au final toute la place, et cette citation: «Remember You Cannot Look at the Sun or Death for Very Long». Mais le plus étonnant, est cette vingtaine de tableaux réalisés la nuit, présentés dans une salle très sombre, Moon Room. L’iPad, avec son écran lumineux, lui a permis de réaliser cette prouesse.
Dans la salle suivante, nous retrouvons des tableaux peints de manière traditionnelle, à l’acrylique. Quelle que soit la technique, toutes ces œuvres sont vives et colorées. Une dernière salle «normande» est consacrée à un panorama de 24 dessins à l’encre représentant les alentours de sa maison de Normandie, La Grande Cour (2019).
Le dernier étage nous explique d’une manière très complète comment Hockney s’est inspiré des peintres qui l’ont précédé, de Fran Angelico à Munch et Picasso en passant par Dürer, Claude Lorrain, Van Gogh, etc. À partir de 2000, Hockney dispose sur le mur de son atelier des photocopies couleur de peintures couvrant plus de cinq cents ans. Il comprend ainsi comment les peintres ont représenté l’espace à travers le temps. Dans la salle suivante, nous voyons justement des transpositions de tableaux de Fra Angelico (Annonciation II, 2017); Claude Lorrain (Le Sermon sur la montagne VII, 2010); Hobbema (Grands arbres flamants, 2017); Picasso (Le Massacre et les problèmes de représentation, 2003), etc.
Nous avons ensuite deux vidéos sur écrans multiples, permettant des décalages d’un écran à un autre. L’une représente des danseurs et des musiciens dans son atelier (Un plus grand espace pour danser, 2012), à laquelle s’ajoutent des effets de miroirs latéraux; l’autre nous montre, sur 18 écrans, des arbres et des feuillages filmés avec des caméras synchronisées (Sept paysages du Yorkshire, 2011). Dans une petite salle sont exposés quatre tableaux, Le Soleil de minuit en Norvège (2003), deux toiles inspirées de William Blake et de Munch (2023) et un curieux autoportrait (Une pièce dans une pièce dans une pièce et moi avec une cigarette, 2025).
Le parcours se termine avec une œuvre réalisée spécialement pour cette exposition, dans la plus vaste salle de l’édifice. Hockney peint l’opéra est un montage vidéo immersif réalisé à partir de ses dessins et décors pour différents opéras. L’effet est absolument grandiose. Une exposition souvent novatrice, à voir absolument. R.P. Fondation Louis Vuitton 16e. Jusqu’au 1er septembre 2025. Lien : www.fondationlouisvuitton.fr.


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