LE TRÉSOR DE NOTRE-DAME DE PARIS
Des origines à Viollet-le-Duc

Article publié dans la Lettre n°585 du 10 janvier 2024



 
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LE TRÉSOR DE NOTRE-DAME DE PARIS. Des origines à Viollet-le-Duc. Comme la cathédrale, le trésor de Notre-Dame de Paris a connu bien des vicissitudes. Le musée du Louvre profite de la restauration de la cathédrale après l’incendie du 15 avril 2019 pour nous présenter les pièces de ce trésor qui subsistent aujourd’hui.
Les premiers témoignages d’un trésor remontent au VIe siècle. Au IXe siècle et XIIe siècle des reliques très précieuses (saint Marcel, fragment de la Vraie Croix) rejoignent ce trésor et on institue un chapitre de chanoines responsable de celui-ci.
C’est vers 1160 que Maurice de Sully, évêque de Paris décide de reconstruire la cathédrale. Le chantier s’achève au XIIIe siècle, intégrant les dernières innovations, avec un bâtiment destiné à abriter le trésor, communiquant directement avec le chœur. Au cours des siècles, le trésor s’enrichit grâce aux dons de souverains, de notables et surtout de chanoines qui expriment leur reconnaissance envers Notre-Dame. Malheureusement une grande partie du trésor médiéval a disparu au cours des guerres de religion lors du siège de Paris par Henri IV puis lors de la Révolution de 1789. C’est pourquoi toute cette période n’est évoquée que par les quelques manuscrits enluminés qui ont échappé aux pillages et aux fontes, par des tableaux et par les trois premiers inventaires conservés de 1343, 1416 et 1438.
Il en est de même dans la deuxième section « Le trésor sous l’ancien régime ». Nous avons plus de documents pour évoquer l’importance considérable de ce trésor sous Louis XIII  et surtout Louis XIV. Du premier il reste la tenture de la Vie de la Vierge, rachetée en 1739 par la cathédrale de Strasbourg où elle est conservée. On en voit des esquisses. De l’époque du second il reste surtout des tableaux et des manuscrits évoquant une somptueuse pièce d’orfèvrerie, le Grand soleil, offerte par le chanoine de La Porte.
Sous la Révolution, le trésor est donc totalement anéanti. Il faut attendre la signature du Concordat en 1802 et le retour du culte catholique à Notre-Dame pour la pourvoir de nouveaux instruments de culte et d’ornements liturgiques. Le sacre de Napoléon en 1804 est une occasion inespérée pour Notre-Dame qui se voit attribuer ce qui subsistait des Reliques de la Passion, notamment la Couronnes d’épines, acquises par Saint Louis entre 1239 et 1242, provenant de la Sainte-Chapelle. Tous les objets liturgiques créés pour le sacre de l’empereur sont recueillis par le trésor de Notre-Dame, comme ils l’étaient jadis pour les rois par la basilique de Saint-Denis. Cette section nous présente les objets du sacre qui subsistent, des pièces d’orfèvrerie destinées à abriter les reliques et d’autres plus anciennes.
Hélas pour le trésor, il subit à nouveau d’importantes destructions lors de la Révolution de juillet 1830, avec le double pillage de l’archevêché et du trésor, puis lors de l’insurrection de février 1831. En 1843 un concours pour la restauration de la cathédrale est organisé et remporté par Jean-Baptiste Lassus et Eugène Viollet-le-Duc. Ce projet inclut la reconstruction de la sacristie, un bâtiment néo-classique de Jacques-Germain Soufflot endommagé par les émeutes. Celle-ci est terminée en 1854 et le trésor peut enfin prendre place dans ce nouveau bâtiment.
Mais la restauration de Notre-Dame ne s’arrête pas là. En effet Viollet-le-Duc est chargé de dessiner un mobilier liturgique et des reliquaires en harmonie avec le style du nouvel écrin. Nous avons la chance de voir à la fois les dessins d’une extrême précision de l’architecte et leur réalisation par les meilleurs orfèvres de l’époque tels Placide Poussielgue-Rusand ou Jean-Alexandre Chertier. On y voit même un reliquaire monstrance, créé dans le style gothique par un faussaire de Metz, si bien exécuté que Viollet-le-Duc et un autre érudit s’y trompèrent !
Au final, si l’on ne voit, par la force des choses, que les objets les plus récents, les quelque 120 œuvres présentées sont très intéressantes et de toute beauté, que ce soit les manuscrits, les tableaux, les dessins, les instruments de culte ou les vêtements liturgiques. On apprécie aussi les explications données tant sur les panneaux que sur les cartels, ainsi que la définition de certains termes mal connus tels thabor, chremier, custode, chapelle, graduel, etc.  R.P. Musée du Louvre 1er. Jusqu’au 19 février 2024. Lien : www.louvre.fr.


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