Parcours en images et en vidéos de l'exposition

LES SOLDATS DU DÉSERT
Leclerc et les Britanniques (1940-1943)

avec des visuels mis à la disposition de la presse
et nos propres prises de vue

Parcours accompagnant l'article publié dans la Lettre n°572 du 14 juin 2023





Entrée de l'exposition
Scénographie
 
Londres, juillet 1940

Le Royaume-Uni se retrouve seul dans la guerre, face au risque d’une invasion allemande. En Méditerranée, les Italiens menacent ses accès à l'Égypte, au canal de Suez et à l'Inde. Le Premier ministre Winston Churchill a bien peu d'atouts en main.
Son ancienne alliée, la France, a trahi ses engagements et cessé le combat. Toutefois, un petit nombre de Français ne s'y résigne pas. Parmi eux un général peu connu, Charles de Gaulle, et une poignée de Français Libres. Maigre renfort pour les Britanniques.
Churchill prend cependant la mesure de leur intérêt politique et militaire. Il soutient l'envoi d'émissaires, dont Leclerc, pour rallier les colonies d'Afrique équatoriale à la France Libre. Quelques mois après la réussite de cette mission, Leclerc mène des raids depuis le Tchad, avec quelques Britanniques et Néo-Zélandais, contre les postes italiens du désert saharien, immense et inhospitalier. Si les relations entre les Britanniques et la France Libre sont souvent politiquement conflictuelles, sur le terrain, elles ont eu l'efficacité de la fraternité des armes.

Carte Europe, Afrique, Moyen-Orient.
 
Texte du panneau didactique.


1 - La Mission Sullivan

Scénographie

Un territoire français pour la France Libre

À Londres, le général de Gaulle refuse l'armistice demandé par le maréchal Pétain, qu'il considère comme une capitulation honteuse. Pour créer une force politique crédible, alors qu'il est tributaire des Britanniques, il lui faut disposer d'un territoire. La métropole est aux mains des Allemands et d’un gouvernement qui accepte leur domination. Il reste alors l'Empire français. Mais les colonies demeurent favorables au maréchal Pétain.

Aidé par Churchill, de Gaulle lance le 6 août 1940 une mission pour rallier les colonies françaises d'Afrique à la France Libre, c'est-à-dire pour les amener à s'engager à ses côtés plutôt que de continuer à prêter allégeance au gouvernement de Vichy. La mission doit assurer sur place la liaison auprès des autorités britanniques. Le Général dispose de forces restreintes. Il compte donc sur trois émissaires pour cet ambitieux projet.

 
Texte du panneau didactique.
 
Winston Churchill (1874-1965).
 
Charles de Gaulle (1890-1970).
 
Philippe de Hauteclocque, alias «Leclerc».
Début des tableaux chronologiques qui jalonnent le parcours
(nota : pour des problèmes de prises de vue difficiles, les suivants ne seront pas reproduits).


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Carte d'identité britannique du capitaine François Leclerc, 28 juillet 1940. ©  Musée de la Libération de Paris – musée du général Leclerc – musée Jean Moulin (Paris musées).
 
Vidéo : La France Libre face à la France de Vichy.
     


2 - Coup d'audace au Cameroun
(26-27 août 1940)

Scénographie

Une poignée de soldats et trois pirogues

La petite équipe d'émissaires arrivée à Lagos est rejointe par le colonel Edgard de Larminat, puis par le commandant Colonna d'Ornano. Ensemble ils arrêtent un plan d'action pour rallier les territoires d'Afrique équatoriale à la France Libre, dont de Gaulle est le chef. Le Cameroun est un des premiers objectifs. La Société des Nations (SDN) a placé cette ancienne colonie allemande pour partie sous mandat français et pour partie sous la gestion du gouverneur britannique du Nigeria.

Leclerc, Boislambert et une vingtaine d'hommes s'équipent de dix-sept pistolets prêtés par les Britanniques et de trois pirogues. Le 26 août au soir ils partent de Tiko au Cameroun britannique, naviguent sur des chenaux jusqu’à l'embouchure du fleuve Wouri et atteignent Douala, au Cameroun français. Cette minuscule force va réussir à convaincre des officiers et des notables de l'intérêt de suivre le général de Gaulle. Le 27 août 1940 au matin, la ville est entre leurs mains. Le lendemain, le Cameroun rallie la France Libre.
 
Texte du panneau didactique.
 
Les émissaires du général.
 
Le lieutenant de Bazelaire et sa section du groupe nomade du Tibesti (Tchad), 1942. © Musée de la Libération de Paris – musée du général Leclerc – musée Jean Moulin (Paris musées).
 
Faya Largeau, 1942. ©  Musée de la Libération de Paris – musée du général Leclerc – musée Jean Moulin (Paris musées).
Scénographie
 
Proclamation par le Cameroun de son indépendance politique et économique, supplément à L'Éveil du Cameroun du 27 août 1940. Papier imprimé. Musée de la Libération de Paris - musée du général Leclerc - musée Jean Moulin.

Le colonel Leclerc a fait publier la proclamation en supplément du journal local. Il indique les accords économiques avec les Britanniques, question vitale pour les débouchés des produits des territoires français d'Afrique. L'expression «Vive le Cameroun Libre» est le pendant de «Vive la France Libre» et non une promesse d'indépendance.
 
Sir Bernard Bourdillon (1883-1948).


3 - Les premiers raids sur la Libye
(décembre 1940-mars 1941)

Scénographie

Une collaboration entre Britanniques et Français Libres dans le désert

Sur la côte libyenne, Britanniques et Italiens s'affrontent pour le contrôle de la Méditerranée. Plus au sud, le désert du Fezzan est d'un intérêt stratégique pour assurer la liaison aérienne britannique directe entre le Nigeria et l'Égypte. De Gaulle veut engager les forces françaises dans un combat contre les oasis italiennes de Koufra et Mourzouk en Libye. Il en fait part le 21 octobre 1940 au général de Larminat, commandant militaire de l'Afrique française Libre,  ainsi qu'à Leclerc, bientôt nommé commandant militaire du Tchad.

Au début de 1941, des éléments britanniques prennent eux aussi Mourzouk pour objectif. Leclerc autorise quelques hommes à y participer. Et, malgré le sous-équipement de ses troupes, il assure de son côté la préparation d'un raid sur Koufra avec une participation britannique.

 
Texte du panneau didactique.
 
Le fanion de la Sahariana di Cufra remis au colonel Leclerc, 9 mars 1941, photographie de George Rodger. © George Rodger / Magnum Photos.
 
Pierre de Hauteclocque, alias «Rennepont» (1910-2004).
 
Jean Colonna d'ornano (1895-1941).
 
Chevrolets du LRDG franchissant un col dans le désert, 25 mai 1942. © IWM.
 
Chevrolets du LRDG dans le désert, 25 mai 1942. © IWM.
Scénographie
 
Keffieh avec cordelette de fixation et insigne du Long Range Desert Group. © IWM.
 
Insigne de béret du LRDG. © National Army Museum.
 
Fusil-mitrailleur, modèle 1924-1929.

Les fusils-mitrailleurs FM24/29 équipent les soldats français pendant la campagne de France en 1939-1940. Mais, utilisés à partir de 1940 dans le désert, ils s'enrayent au contact du sable. Leclerc ne cesse de harceler les Britanniques pour obtenir des équipements difficiles à acheminer depuis les ports de l'Atlantique.
 
Mitrailleuse Vickers MKI montée sur affût. Métal, laiton, liège. bois. cuir. Musée de l'Armée, Paris.

Ce modèle de mitrailleuse a été adopté dès 1912 par l'armée britannique. Modernisée au fil du temps, la MK1 est présentée ici montée sur affût, le trépied lui donnant la stabilité au sol. La classe K était capable de tirer environ 950 coups par minute et était montée sur les véhicules utilisés par le LRDG dans leurs raids contre les forces de l'Axe.
Scénographie
 
Appareil de prises de vues photographiques aériennes type F24. Métal, plastique, caoutchouc, bois et verre. Musée de l'Armée, Paris.

Cet appareil photographique britannique est embarqué par Bernard Lefebvre dans le Blenheim T1867 du groupe de bombardement n° 1. Le 31 décembre 1940, le pilote Gustave Lager, son navigateur Jean de Pange et deux passagers décollent d'Ounianga. Ils parviennent, sans carte, en vue de Koufra et de Pange réussit à photographier le fort El tag.
 
Compas de navigation pris à Mourzouk (Libye),  le 11 janvier 1941. © Photo Stéphane Piera, Paris-musées.
 
George John Charles Mercer Nairne Petty-Fitzmaurice (1912-1999).
 
Le siège et l'attaque de Koufra.
 
Camion Bedford de la 1e compagnie de découverte et de combat. ©  Musée de la Libération de Paris – musée du général Leclerc – musée Jean Moulin (Paris musées).
 
Désensablement d’un camion sur la piste de Bembeché, Tchad. © Musée de la Libération de Paris – musée du général Leclerc – musée Jean Moulin (Paris musées).
Scénographie
 
Tunique du 1er régiment étranger d'infanterie (légion étrangère) modèle 1931 ayant appartenu à Pierre de Hauteclocque. Drap, métal, velours, cannetille, satin. Musée de la Libération de Paris - musée du général Leclerc - musée Jean Moulin.

La tunique porte l'étiquette du tailleur «R. Buisson, Saumur, Paris» et une étiquette nominative dans une poche intérieure.
 
Le serment de Koufra (1er mars 1941).
 
Les Français Libres s'exercent au tir à la mitrailleuse Vickers avec des membres du LRDG. Le lieutenant-colonel Colonna d'Ornano ajuste son tir.
 
Soldats de la 2e compagnie de découverte et de combat à Mizda (Libye) 1943. ©  Musée de la Libération de Paris – musée du général Leclerc – musée Jean Moulin (Paris musées).


4 - Du Fezzan à la Tripolitaine
(février 1942-janvier 1943)

Scénographie

Le grand raid à travers la Libye, enfin !

La situation internationale ne cesse d'évoluer. Le général Rommel arrive en février 1941 à Tripoli pour commander l'Afrikakorps et repousse les Britanniques jusqu'à Tobrouk.
Cependant, le théâtre principal des opérations de l’Axe est à l'est : en juin 1941, l'Allemagne entre en Union soviétique et la conquête de l'Égypte passe au second plan.

Leclerc doit coordonner son action militaire avec les Britanniques, mais ceux-ci ont affaire à forte partie sur la côte méditerranéenne. De leur côté, les Français Libres mènent des raids dans le Fezzan italien en février et mars 1942.

Or, le 8 novembre 1942, les Britanniques et les Américains débarquent en Algérie et au Maroc. En Égypte, les opérations de l'Axe échouent devant El-Alamein, les Italiens et les Allemands font retraite en Tripolitaine. Leclerc peut enfin lancer ses troupes pour rejoindre les Alliés.
Les Britanniques se méfient des ambitions coloniales françaises en Libye, non sans raison: pour de Gaulle, le Fezzan sera la part de la France Libre dans ce combat.

 
Texte du panneau didactique.
 
Le général Leclerc à Vigh el Kébir (Libye), 27 février 1942. © Musée de la Libération de Paris – musée du général Leclerc – musée Jean Moulin (Paris musées).
 
L'aviation du désert.
 
La Colonne Leclerc rejoint les Britanniques.
 
Un avion Bristol Blenheim du groupe de reconnaissance Bretagne. ©  Musée de la Libération de Paris – musée du général Leclerc – musée Jean Moulin (Paris musées).
 
Voiture du capitaine de Guillebon devant Ouaou en Namous, 1942. ©  Musée de la Libération de Paris – musée du général Leclerc – musée Jean Moulin (Paris musées).
Scénographie
 
Bernard Montgomery (1887-1976)
 
La rencontre entre Leclerc et Montgomery, le 26 janvier 1943. Reproduction. Keystone-France / Contributeur.

Leclerc rencontre le général Montgomery, chef de la 8e armée britannique, le 26 janvier 1943. Le Français Libre parvient à convaincre le Britannique de lui permettre de se ranger sous son commandement pour continuer le combat. La colonne devient «La Force L».
 
Première campagne du Fezzan (17 février-14 mars 1942).
 
Note de service du colonel Leclerc.
 
André Geoffroy (1911-1944)
 
Pantalon, vareuse et képi d'André Geoffroy. Tissu, métal. Musée de l'Ordre de la Libération, Paris.

L'uniforme du capitaine Geoffroy de l'infanterie coloniale comporte les barrettes de rappel de la croix de l'Ordre de la Libération, de la croix de guerre et de la médaille coloniale.
Scénographie
 
Deuxième Campagne du Fezzan, jusqu'à la Tripolitaine (décembre 1942-janvier 1943).
 
Les véhicules motorisés.
 
Convoi de 40 camions allant à Wadi Halfa (Soudan) chercher du matériel, 14 juin 1942. ©  Musée de la Libération de Paris – musée du général Leclerc – musée Jean Moulin (Paris musées).
 
Campement dans le désert. ©  Musée de la Libération de Paris – musée du général Leclerc – musée Jean Moulin (Paris musées).
 
Leclerc en compagnie des Néo-Zélandais de la patrouille R2 du LRDG à Zouar (Tchad), janvier-février 1942. ©  Musée de la Libération de Paris – musée du général Leclerc – musée Jean Moulin (Paris musées).
 
Vidéo : Britanniques et Français Libres dans le désert et en Tripolitaine

 

 


5 - Les combats de Tunisie
(février-avril 1943)

Scénographie

Les soldats de Leclerc sous commandement britannique pour affronter les Allemands

Grâce à Montgomery, la «Force L» des soldats de Leclerc est entièrement rééquipée par les Britanniques. De nouvelles unités lui sont adjointes: des artilleurs, des sapeurs britanniques et un escadron d'officiers grecs.

Leur mission est de couvrir le flanc gauche des Britanniques lors de l'attaque de la ligne Mareth, un ouvrage défensif construit par les Français et utilisé par les forces de l'Axe. Ordre leur est donné le 18 février 1943 de tenir Ksar Rhilane. Ils parviennent à repousser la 90e Panzergrenadier Division. La Force L est affectée au corps d'armée néo-zélandais.

Enfin, Tunis est libérée le 8 mai. Le 13 mai 1943, Allemands et Italiens se rendent. Mais les tensions politiques diminuent la joie du succès. Le 20 mai, dans les rues de Tunis, les Français Libres voient avec amertume l'armée d'Afrique, loyale au maréchal Pétain, participer au défilé de la victoire.

 
Texte du panneau didactique.
 
Yves de Daruvar (1921-2018).
 
L'Escadron Sacré.
 
Colonne du Tchad. Campagne 1941 et Campagne 1942.
 
Le colonel Gigantes avec des membres de l'Escadron sacré, 20 mars 1943.
 
Néo-zélandais du LRDG prenant un thé dans le désert, 27 mars 1941. © IWM.
Objets et produits ayant appartenu à des hommes de la Force L.


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Trois modèles de boussole.
 
Drapeau ayant flotté sur la flèche de la cathédrale de Strasbourg libéré. Tissus, encre ou charbon, crayon. Musée historique de la ville de Strasbourg. 

«Tissu est dans iode» : ce code annonce que la 2e DB est entrée dans Strasbourg. Une habitante, Emilienne Lorentz, assemble rapidement des morceaux de tissus (le bleu est obtenu avec du bleu de méthylène et le rouge provient d'un drapeau nazi !). Le spahi Maurice Lebrun hisse, le 23 novembre 1944, ce drapeau tricolore sur la flèche de la cathédrale.
 
«Une» du premier numéro de L'Alsace libérée, 29 novembre 1944. Reproduction. Bibliothèque nationale de France.
 
Vidéo : Images de la Campagne de Tunisie