Parcours en images de l'exposition

GRECO

avec des visuels mis à la disposition de la presse,
d'autres glanés sur le Web
et nos propres prises de vue

Parcours accompagnant l'article publié dans la Lettre n°492 du 11 décembre 2019



 

LE STYLE ET L'IMAGE

Scénographie
Le style et l’image

Doménikos Theotokópoulos, dit Greco, est incontestablement l’un des talents les plus originaux de l’histoire de l’art. Sa peinture si singulière a suscité de nombreuses théories, souvent farfelues.
On a fait de lui un fou, tantôt hérétique, tantôt mystique. Certains même, pour justifier les audaces de sa palette, l’ont imaginé astigmate. La vérité est moins romanesque... encore que ! De Crète à Venise, de Venise à Rome et de Rome à Tolède, son itinéraire hors du commun et son obstination à défendre sa vision de l’art l’ont élevé, à la force du pinceau, parmi les grands maîtres de la Renaissance, avant de faire de lui, bien plus tard, le prophète de la modernité.

La scène artistique qu’il découvre en Italie lorsqu’il s’y installe vers 1567 est partagée entre Titien dont le pinceau règne dans la cité des Doges, et Michel-Ange (mort en 1564) dont l’art domine toujours Rome et Florence. Greco doit trouver sa voie. Il épouse la couleur de l’école vénitienne, mais lui concilie la force du dessin et de la forme michelangélesque. Parallèlement, alors que l’Eglise cherche de nouvelles images pour répondre à l’iconoclasme protestant et reconquérir les âmes, il met à profit sa grande imagination pour proposer de nouvelles solutions figuratives. Les temps semblent favorables à celui qui veut se faire une place et un nom. Les images et le style : tout est à réinventer. C’est le défi que se lance Greco.

Les quelques 75 oeuvres rassemblées dans cette exposition entendent rendre hommage au génie inclassable et sauvage que fut Greco. Avec ses cimaises blanches et simples, la scénographie veut laisser à l’artiste le monopole de la couleur et recréer la modernité de regard qui accompagna sa redécouverte par les avant-gardes.


 
Texte du panneau didactique.
 
Chronologie.
ENTRE ORIENT ET OCCIDENT

Scénographie
Entre Orient et Occident

C’est sur une île grecque, la Crète, que Greco voit le jour vers 1541, à Candie, actuelle Héraklion, alors dominée par Venise. Il se forme dans la tradition byzantine des peintres d’icônes comme en témoigne son Saint Luc peignant la Vierge [cat. 1], mais pratique aussi un style hybride s’inspirant de l’art occidental qu’il connait à travers les gravures et les tableaux importés de Venise [L’Adoration des mages – cat. 2].
Rêvant au statut d’artiste conquis par les peintres de l’Italie de la Renaissance, il s’installe à Venise. Mais arrivé dans la cité des Doges, il doit faire face à la réalité du marché de l’art qui laisse peu de place à un jeune étranger fraichement débarqué et sans appui.
 
Texte du panneau didactique.
 
Greco (Domínikos Theotokópoulos). Adoration des Mages, vers 1560-1568. Tempera sur panneau, 40 x 45 cm. Athènes, Musée Benaki.
 
Itinéraire du Greco.
 
Greco (Domínikos Theotokópoulos). Sainte Véronique, vers 1580. Huile sur toile, 91 × 84 cm. Tolède, Museo de Santa Cruz, Gobierno de la Junta de Comunidades de Castilla – La Mancha.


1 - DE CRÈTE EN ITALIE - 1560-1576



Scénographie
De Crète en Italie - 1560 - 1576

Arrivé à Venise dans les premiers mois de l’année 1567, Greco y trouve une société cosmopolite dont les accents orientaux lui rappellent sa Crète natale. Surtout, il y découvre Titien, son modèle, dont il fréquente peut-être l’atelier, Tintoret, dont le style dynamique le stimule, Pâris Bordone, dont il admire les perspectives architecturées, et Jacopo Bassano dont il retiendra sa vie durant le clair-obscur. Il y apprend la grammaire de la Renaissance et le langage de la couleur chère à Venise. Face aux tenants de la ligne, menés par le Toscan Giorgio Vasari [cat. 19], il embrasse la cause des défenseurs du colorito.
Ces premières années italiennes, entre 1567 et 1570 environ, lui permettent de transformer son écriture artistique. S’inspirant de gravures mais plus encore par l’observation et l’intuition directe de la peinture, il abandonne l’art appliqué de l’icône pour adhérer aux ambitions de la Renaissance. Le Triptyque de Modène [cat. 03], pierre angulaire de son évolution, témoigne de cette conversion. Les deux compositions qu’il consacre à l’Adoration des mages [musée Benaki - cat. 2, et Fondation Lázaro Galdiano - cat. 6] montrent le chemin rapidement parcouru et ouvrent la voie à ses premiers tableaux proprement vénitiens. Ne parvenant à trouver sa place dans le marché très concurrentiel de la Sérénissime, Greco est contraint de tenter sa chance ailleurs, et rejoint Rome.


 
Texte du panneau didactique.
 
Greco (Domínikos Theotokópoulos). Saint Luc peignant la Vierge, 1560-1566. Tempera et or sur toile, marouflée sur bois, 41 × 33 cm. Athènes, musée Benaki. © Benaki Museum, Athens, Greece Gift of Dimitrios Sicilianos / Bridgeman Images.
 
Greco (Domínikos Theotokópoulos). L’Annonciation, 1569-1570. Huile sur panneau, 36,4 x 44 cm. Madrid, Fondo Cultural Villar-Mir.
 
Greco (Domínikos Theotokópoulos). Adoration des Mages, vers 1568-1570. Huile sur panneau, 45 × 52 cm. Madrid, Museo Lázaro Galdiano.
Greco (Domínikos Theotokópoulos). La Cène ou Le Dernier Repas du Christ, 1568-1570. Huile sur panneau, 41,5 × 51 cm.
Bologne, Pinacoteca Nazionale. Photo © Archives Alinari, Florence, Dist. RMN-Grand Palais / Mauro Magliani.
 
Greco (Domínikos Theotokópoulos). Saint Luc, 1605-1610. Huile sur toile, 98 x 72 cm. Tolède, Cabildo Catedral Primada. Photo © Archives Alinari, Florence, Dist. RMNGrand Palais / Raffaello Bencini.
 
Greco (Domínikos Theotokópoulos). Le Christ portant la Croix, vers 1570. Huile sur toile, 52 × 45 cm. Private Collection London: El Greco.
Greco (Domínikos Theotokópoulos). Autel portatif, dit Triptyque de Modène (recto), 1567-1569.
Tempera sur panneau, 37 × 23,8 cm (fermé).
Modène, Galleria Estense.
Greco (Domínikos Theotokópoulos). Autel portatif, dit Triptyque de Modène (verso), 1567-1569.
Tempera sur panneau, 37 × 23,8 cm (fermé).
Modène, Galleria Estense.
 
Greco (Domínikos Theotokópoulos). La Mise au tombeau du Christ, vers 1568-1570. Huile et tempera sur panneau, 51,5 × 42,9 cm. Athènes, Pinacothèque nationale – musée Alexandros Soutsos.
 
Greco (Domínikos Theotokópoulos). Buste du Christ, vers 1585-1595. Huile sur papier marouflé sur toile. Collection particulière.


Penser grand, peindre petit



Scénographie
Penser grand, peindre petit

De Venise à Rome, Greco peint essentiellement des tableaux de petit format, sur bois. Intrinsèquement lié à l’art de l’icône, le bois reste longtemps pour lui un support de prédilection. Il y trouve un terrain idéal où parfaire son apprentissage et expérimenter des solutions nouvelles, comme pour l’iconographie de saint François [cat. 11, 12]. Quasi inconnu en Italie et ignorant la technique de la fresque, il n’a accès ni aux grandes commandes décoratives, ni aux tableaux d’autel. Le marché des tableautins de dévotion ou
de cabinet lui est davantage ouvert.
La Pietà [cat. 13] et La Mise au tombeau du Christ [cat. 14] sont caractéristiques de ces années romaines et de sa réponse critique à l’art de Michel-Ange, qu’il se plait à reformuler et à « corriger ». En 1572, son arrogance face à l’oeuvre du grand maître florentin lui aurait valu d’être chassé du palais Farnèse où il était hébergé.
Cette même année, son nom figure sur les registres de l’Académie de saint Luc, la corporation des peintres. Une erreur de lecture a longtemps fait croire qu’il y était inscrit en tant que peintre de miniatures. Bien qu’il n’en soit rien, il manifeste un intérêt constant et un talent réel pour les petits formats et n’hésite pas à représenter saint Luc, patron des peintres, sous les traits d’un enlumineur [cat. 10].


 
Texte du panneau didactique.
 
Greco (Domínikos Theotokópoulos). Saint François recevant les stigmates, vers 1568-1570. Huile sur panneau, 40,9 × 53,5 cm. Bergame, Accademia Carrara.
 
Greco (Domínikos Theotokópoulos). Le Partage de la tunique du Christ (El Expolio), vers 1579-1580. Huile sur panneau, 55,7 × 34,7 cm. National Trust Collections, Upton House, The Bearsted Collection.
 
Greco (Domínikos Theotokópoulos). Pietà, 1570-1575. Huile sur panneau, 28,9 × 20 cm. Philadelphie, Philadelphia Museum of Art, John G. Johnson, Collection 1917.
 
Greco (Domínikos Theotokópoulos). La Mise au tombeau du Christ, vers 1570-1575. Huile sur panneau, 28 × 19,4 cm. Newark (New Jersey), The Alana Collection.
 
Greco (Domínikos Theotokópoulos). L’Adoration du nom de Jésus, dit aussi Le Songe de Philippe II, vers 1575-1580. Huile et tempera sur panneau, 55,1 × 33,8 cm. Londres, The National Gallery. Photo © The National Gallery, Londres, Dist. RMN-Grand Palais / National Gallery Photographic Department.


2 - LES PORTRAITS



Scénographie
Les portraits

Parmi les nombreuses facettes du talent de Greco, celle de portraitiste n’est pas la moindre. Dès sa période romaine (1570-1576), il semble jouir d’une solide réputation dans ce genre. Ainsi, dans sa lettre de recommandation au cardinal Farnèse, l’artiste miniaturiste Giulio Clovio mentionne un autoportrait de Greco qui suscite l’admiration de tous les peintres de Rome. Si ce tableau est aujourd’hui perdu, d’autres toiles témoignent de son succès dans le genre du portrait. Comme dans l’ensemble de sa production, il évolue d’un style fortement vénitien à une manière puissante et plus personnelle.
Sa fréquentation des cercles humanistes du palais Farnèse lui permet en outre d’accéder à la société érudite de son temps. Sa vie durant, il y trouvera ses amis, ses soutiens et ses commanditaires. Comme une galerie d’illustres, ses portraits fixent les traits et l’intelligence des brillants personnages, profonds ou puissants, qui posent pour lui, à Rome d’abord, à Tolède ensuite.


 
Texte du panneau didactique.
 
Greco (Domínikos Theotokópoulos). Portrait d’un sculpteur (Pompeo Leoni ?), vers 1577-1580. Huile sur toile, 94 × 87 cm. Collection particulière.
Scénographie
 
Greco (Domínikos Theotokópoulos). Portrait du cardinal Niño de Guevara, vers 1600. Huile sur toile, 171 × 108 cm. New York, The Metropolitan Museum of Art. H. O. Havemeyer Collection, legs de Mrs. H. O. Havemeyer, 1929 © the MET.
 
Greco (Domínikos Theotokópoulos). Le Christ en Croix adoré par deux donateurs, 1595. Huile sur toile, 260 × 171 cm. Paris, musée du Louvre, département des Peintures. Photo © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Tony Querrec.
 
Greco (Domínikos Theotokópoulos). Portrait de Diego de Covarrubias y Leiva, c.1600. Huile sur toile, 68 x 57 cm. Tolède, Museo del Greco.
 
Greco (Domínikos Theotokópoulos). Portrait du frère Hortensio Félix Paravicino, vers 1609-1611. Huile sur toile, 112 × 86,1 cm. Boston, Museum of Fine Arts. Photography © 2018 Museum of Fine Arts, Boston. All rights reserved.
 
Greco (Domínikos Theotokópoulos). Portrait d’un homme, 1570. Huile sur toile, 99 × 83,5 cm. Londres, Julius Priester Collection.
 
Greco (Domínikos Theotokópoulos). Portrait d’un frère Trinitaire, vers 1609-1611. Huile sur toile, 92,4 × 85,4 cm. Kansas City (Missouri), The Nelson-Atkins Museum of Art. Achat : William Rockwill Nelson Trust.


3 - LES PREMIÈRES GRANDES COMMANDES



Scénographie
Les premières grandes commandes

Tout comme Venise, Rome reste fermée à Greco. On a longtemps cherché dans son tempérament arrogant les raisons de ce nouvel échec. Il ne faut cependant pas sous-estimer les difficultés que pouvait alors rencontrer un peintre étranger. Sans appui, maitrisant imparfaitement la langue italienne et ignorant la technique de la fresque, il n’est pas aisé de se faire une place dans une ville aux mains de dynasties d’artistes bien installées.
L’Espagne serait donc son Eldorado. On dit que le roi Philippe II, grand admirateur de Titien, cherche des peintres pour décorer son gigantesque monastère de l’Escorial. Luis de Castilla, un ami espagnol rencontré à Rome, l’assure de son soutien auprès de son père, Diego, doyen des chanoines de la cathédrale de Tolède.
Alors que Madrid émerge à peine, Tolède est la cité la plus prospère de Castille. Greco croit à sa chance. En 1577, il signe deux contrats avec Diego de Castilla : l’un pour L’Expolio de la sacristie de la cathédrale [cat. 15], l’autre pour le retable monumental et les deux autels latéraux de l’église du couvent de Santo Domingo el Antiguo [cat 35, 36 et 37]. Greco a enfin l’occasion de montrer l’étendue de son talent.
Peu après, vers 1578-1579, il entreprend un tableau pour le roi, L’Adoration du nom de Jésus [cat. 18], véritable manifeste chrétien. C’est un succès. Le monarque lui passe une nouvelle commande pour une chapelle de l’Escorial dédiée au martyre de saint Maurice, mais cette fois, accusée de manquer de piété, l’oeuvre déplait fortement. Il n’y aura pas de troisième fois.
 
Texte du panneau didactique.
 
Greco (Domínikos Theotokópoulos). La Sainte Face, 1579-1584. Huile sur panneau, 67 × 46 cm. Collection particulière.
 
Greco (Domínikos Theotokópoulos). Adoration des Bergers, vers 1579. Huile sur toile, 210 x 128 cm. Colección Fundación Botín.
 
Greco (Domínikos Theotokópoulos). L’Assomption de la Vierge, 1577-1579. Huile sur toile, 403,2 x 211,8 cm. Chicago, The Art Institute of Chicago; don de Nancy Atwood Sprague en mémoire d’Albert Arnold Sprague, 1906. Photo © Art Institute of Chicago, Dist. RMN-Grand Palais / image The Art Institute of Chicago.
 
Greco (Domínikos Theotokópoulos). L’Annonciation, vers 1576. Huile sur toile, 117 × 98 cm. Madrid, Museo Nacional Thyssen-Bornemisza.
 
Greco (Domínikos Theotokópoulos). L’Adoration du nom de Jésus, dit aussi Le Songe de Philippe II, vers 1578-1579. Huile sur toile, 140 × 109,5 cm. Colecciones Reales, Patrimonio Nacional, Real Monasterio de San Lorenzo de El Escorial.


GRECO ET TOLÈDE



Scénographie
Greco et Tolède

Tolède rayonne dans toute l’Europe comme l’un des grands centres artistiques et culturels. Quand Greco s’y installe, il se trouve à son aise parmi une clientèle lettrée qui partage l’esprit humaniste découvert lors de ses années italiennes. La vieille cité impériale devient dès lors le cadre - et presque le personnage secondaire - de nombre de ses compositions dont les arrière-plans laissent voir les monuments emblématiques : la cathédrale, l’Alcazar, le pont d’Alcántara… C’est notamment le cas du Saint Martin et le mendiant [cat. 32]. Le développement de la dévotion privée amène de nombreuses familles tolédanes à fonder des chapelles et des oratoires. La demande de tableaux s’accroît d’autant. Greco profite de ce contexte favorable et se dote bientôt d’un atelier pour pouvoir répondre aux commandes ordinaires tandis qu’il travaille lui-même aux marchés les plus importants. Parallèlement, il dépense beaucoup de temps et d’énergie en procès contre des mauvais payeurs, dont l’Eglise souvent, qui négocient à la baisse le prix de ses oeuvres une fois livrées.

 
Texte du panneau didactique.
 
Greco (Domínikos Theotokópoulos). Saint Louis et son page, 1585-1590. Huile sur toile, 120 × 96 cm. Paris, musée du Louvre, département des Peintures.
 
Greco (Domínikos Theotokópoulos). Saint Martin et le pauvre, 1597 – 1599. Huile sur toile, 193,5 x 103 cm. Washington, National Gallery of Art. © Washington, National Gallery of Art.
 
Greco (Domínikos Theotokópoulos). Le Christ en croix, vers 1600. Huile sur toile, 193 × 116 cm. Cleveland, The Cleveland Museum of Art.


Variations sur le motif



Scénographie
Variations sur le motif

Greco place la variation au coeur de son processus créatif. Faut-il y voir un héritage de sa formation byzantine fondée sur la répétition de prototypes ? Est-il inspiré par les pratiques observées dans les ateliers vénitiens ? Quoi qu’il en soit, son art semble s’animer de cette tension permanente entre invention et variation. Cette approche lui offre en effet l’occasion de retravailler une formule, de trouver des alternatives et, de variations en variations, de parvenir à des solutions inédites et affinées. D’une certaine façon, sa démarche originale devance le travail en série propre aux impressionnistes et à Cézanne. Elle conduit en tout cas Greco à former son propre alphabet artistique et à imposer ses canons à travers un catalogue d’images et de types. Si elle témoigne d’une incroyable fertilité d’imagination, elle entraine aussi son art dans une logique autoréférentielle qui finit par former un monde clos, nourri de lui-même, souverain mais progressivement isolé.


 
Texte du panneau didactique.
 
Greco (Domínikos Theotokópoulos). La Fable, vers 1585. Huile sur toile, 65 x 90 cm. Leeds, 8th Earl of Harewood, Harewood House Trust. © Leeds, Harewood House.
 
Greco (Domínikos Theotokópoulos). L’Agonie du Christ au jardin des Oliviers, vers 1590. Huile sur toile, 102,2 × 113,7 cm. Toledo, Toledo Museum of Art, inv. 1946.5 ; achat avec la participation de the Libbey Foundation, don d’Edward Drummond Libbey.
 
Greco (Domínikos Theotokópoulos). L’Agonie du Christ au jardin des Oliviers, vers 1600. Huile sur toile, 100 × 142 cm. Private Collection London: El Greco.
Scénographie
 
Greco (Domínikos Theotokópoulos). Saint Pierre et saint Paul, 1600-1605. Huile sur toile, 116 x 91,8 cm. Barcelone, Museu Nacional d’Art de Catalunya. Photo © Fine Art Images/Bridgeman Images.
 
Greco (Domínikos Theotokópoulos). Saint Pierre et saint Paul, 1600-1605. Huile sur toile, 116 × 91,8 cm. Barcelone, Museu Nacional d’Art de Catalunya.
 
Greco (Domínikos Theotokópoulos). Saint Paul, vers 1585. Huile sur toile. Collection particulière.
 
Greco (Domínikos Theotokópoulos). Saint François et frère Léon, vers 1600-1605. Huile sur toile. Ottawa, musée des Beaux-Arts du Canada. Achat 1936.
Scénographie
 
Greco (Domínikos Theotokópoulos). La Sainte Famille avec sainte Marie-Madeleine, vers 1600. Huile sur toile, 130 × 100 cm. Cleveland, The Cleveland Museum of Art, inv. 1926.247 ; don de the Friends of the Cleveland Museum of Art en mémoire de J. H. Wade.
 
Greco (Domínikos Theotokópoulos). La Sainte Famille, vers 1580-1585. Huile sur toile, 106 × 87,5 cm. New York, The Hispanic Society of America.
 
Greco (Domínikos Theotokópoulos). Saint Joseph, vers 1576-1577. Huile sur toile, 68 × 56 cm. Collection particulière. © Collection particulière.
 
Greco (Domínikos Theotokópoulos). Saint François recevant les stigmates, vers 1585. Huile sur toile, 102,2 x 96,8 cm. Baltimore (Maryland), The Walters Art Museum. © Baltimore, The Walters Art Museum.
Scénographie
 
Greco (Domínikos Theotokópoulos). Le Christ sur le chemin du Calvaire, vers 1585. Huile sur toile, 67,2 × 51,4 cm. Collection particulière.
 
Greco (Domínikos Theotokópoulos). La Vierge Marie, vers 1590. Huile sur toile, 53 x 37 cm. Strasbourg, Musée des Beaux-Arts. Photo © RMN-Grand Palais / Agence Bulloz.
 
Greco (Domínikos Theotokópoulos). Sainte Marie-Madeleine pénitente, vers 1584. Huile sur toile, 108 × 101,3 cm. Worcester (Massachusetts), Worcester Art Museum.
 
Greco (Domínikos Theotokópoulos). Sainte Marie-Madeleine pénitente, 1576-1577. Huile sur toile, 157 x 121 cm. Budapest, Szépművészeti Múzeum, inv. 5640 ; don de Marcell Nemes, 1921. Photo © Selva / Bridgeman Images.
Greco (Domínikos Theotokópoulos). Pietà, 1580-1590. Huile sur toile, 121 x 155,8 x 2,5 cm.
Collection particulière. © Collection particulière.


Greco, architecte et sculpteur



Scénographie avec, de Greco (Domínikos Theotokópoulos) : Tabernacle et Christ ressuscité, vers 1595-1598.
Bois polychrome et bois doré, 47 × 12,5 × 24 cm, 200 × 134 × 134 cm.
Tolède, Fundación Casa Ducal de Medinaceli
Greco, architecte et sculpteur

L’intérêt de Greco pour l’architecture est manifeste dès ses débuts en Italie. Il admire Sebastiano Serlio (vers 1475-1564) et plus encore Andrea Palladio (1508-1580) qu’il a pu rencontrer. Sa bibliothèque inclut les Dix livres d’architecture de Vitruve [cat. 45], architecte et théoricien latin republié en 1556 par Daniele Barbaro. Il annote son exemplaire de nombreux commentaires, vraisemblablement dans l’idée de rédiger lui-même un traité. Si Greco n’a conçu aucun monument que l’on puisse identifier, il conçut des architectures éphémères aujourd’hui disparues et, de façon certaine, les dessins des retables dont il reçoit la commande. Le tabernacle qu’il exécute pour l’hôpital de Tavera [cat. 40] est à ce titre un témoignage exceptionnel. Ce monument miniature abritait en outre un ensemble de sculptures dont le contrat de 1595 précise qu’il devait en être l’auteur. Seul Le Christ ressuscité nous est parvenu [cat. 39]. Il s’agit de l’un des très rares exemples - le seul qui soit véritablement incontestable - de l’activité de Greco en tant que sculpteur.

 
Texte du panneau didactique.
 
Greco (Domínikos Theotokópoulos). Le Christ ressuscité, vers 1595-1598. Bois polychrome, 47 × 12,5 × 24 cm. Tolède, Fundación Casa Ducal de Medinaceli. © Bridgeman Images.


5 - GRECO ET LE DESSIN



Scénographie
Greco et le dessin

Greco place la peinture au-dessus de tous les autres arts. Dans le débat entre tenants de la ligne et tenants de la couleur, il prend clairement le parti de ces derniers. Rarement conservé, le dessin, qu’il pratique de façon marginale, est une simple modalité fonctionnelle dans son processus de création.
Seules sept feuilles peuvent aujourd’hui être attribuées à Greco avec un certain degré de certitude : deux, de sa période italienne, sont des méditations d’après Michel-Ange [cat. 43, présentées au début de l’exposition] ; trois sont préparatoires au grand retable de Santo Domingo el Antiguo à Tolède [cat. 41, 42] ; deux enfin sont liées à l’importante commande passée pour le collège de Doña Maria de Aragón à Madrid [cat. 44].
 
Texte du panneau didactique.
 
Greco (Domínikos Theotokópoulos). Nu, étude pour le baptême du Christ, 1596-1600. Pierre rouge et lavis rouge, 350 × 210 mm. The Phillips Family Collection.


Greco et l'atelier



Scénographie
Greco et L’atelier

En 1585, Greco installe sa famille et son atelier dans trois appartements qu’il loue au palais du marquis de Villena.
L’atelier lui permet de développer le versant commercial de sa production en multipliant les exemplaires d’une même composition, qu’il peut à l’occasion retoucher et même signer. Cette organisation rend possible une activité soutenue dont le rythme s’intensifie significativement à partir des années 1600.
La tentation est grande d’attribuer une partie de ces oeuvres au propre fils de l’artiste, [cat. 72] mais les faits sont moins conciliants. Les documents laissent à penser que ce dernier aurait préféré devenir architecte ; il le devient d’ailleurs à la mort de son père. À partir de 1603 cependant, il figure dans les contrats aux côtés de Greco. Sa présence sert notamment à garantir l’achèvement des commandes en cas de décès du maître. Cette précaution devait viser à rassurer les clients inquiets de la capacité de Greco à honorer ses nombreux marchés.


 
Texte du panneau didactique.
 
Greco (Domínikos Theotokópoulos). Portrait de Jorge Manuel Theotokópouli, fils de l’artiste, 1603. Huile sur toile, 74 × 51,5 cm. Séville, Museo de Bellas Artes de Sevilla. © Aisa/Leemage.
 
Greco et atelier. Le Repas chez Simon, vers 1610-1614. Huile sur toile, 143,3 × 100,4 cm. Chicago, The Art Institute of Chicago, inv. 1949.397 ; don de Joseph Winterbotham 1949.
 
Atelier de Greco. Le Repas dans la maison de Simon, vers 1615-1625. Huile sur toile, 150 × 104,5 cm. New York, The Hispanic Society of America.


Le Christ chassant les marchands du Temple - 1570-1614



Scénographie
Le Christ chassant les marchands du Temple - 1570-1614

Emblématique plus que toute autre, la série du Christ chassant les marchands du Temple permet, autour d’un même thème et d’une même composition, de suivre Greco de ses premières années italiennesà ses dernières années tolédanes. Ce ne sont pas seulement le style, la technique, le format ou le support qui varient de tableau en tableau, c’est l’artiste lui-même qui se ressource et se réinvente.
Le sujet dut particulièrement le marquer. Peut-être s’identifie-t-il à ce Christ en colère qui purifie le Temple comme il entend purifier la peinture de ceux qui la trahissent, de ceux qui ne savent pas l’apprécier, ou encore de ceux qui rechignent à rétribuer la création artistique à sa juste valeur? Quelles que soient ses motivations, cette composition l’accompagne tout au long de sa carrière. Elle emprunte tour à tour à l’architecture vénitienne et romaine comme à la sculpture antique et à Michel-Ange. Greco finit par s’y citer lui-même en reprenant dans la toile de l’église San Ginès à Madrid [cat. 53] le motif du retable qu’il exécute pour l’église d’Illescas. Comme un phénomène de persistance rétinienne, la figure effrayée, bras en l’air, réapparaît au fil des années : sur Le Triptyque de Modène [cat. 03], Le Songe de Philippe II [cat. 18] ou L’Adoration des bergers du musée national de Bucarest (1596-1600). À l’extrême fin de sa vie, elle devient le personnage principal de La Vision de saint Jean [cat. 76].


 
Texte du panneau didactique.
 
Greco (Domínikos Theotokópoulos). Le Christ chassant les marchands du Temple, vers 1570. Huile sur panneau. Washington, National Gallery of Art. Samuel H. Kress Collection.
Greco (Domínikos Theotokópoulos). Le Christ chassant les marchands du Temple, vers 1575. Huile sur toile, 116,9 x 149,9 cm.
Minneapolis, Minneapolis Institute of Art ; The William Hood Dunwoody Fund. © The Minneapolis Institute of Arts.

Scénographie avec :
- à gauche, Greco (Domínikos Theotokópoulos) : Le Christ chassant les marchands du Temple, vers 1610-1614. Huile sur toile, 106 x 104 cm. Madrid, Real Parroquia de San Ginés de Arles–Archidiocesis Metropolitana de Madrid.
- à droite, Greco (Domínikos Theotokópoulos). Le Christ chassant les marchands du Temple, vers 1600. Huile sur toile, 106 × 130 cm. Londres, The National Gallery, inv. NG 1457 ; présenté par sir J. C. Robinson, 1895.



6 - DERNIERS FEUX - 1600-1614



Scénographie
Derniers feux - 1600-1614

Quand Greco s’éteint en 1614, Caravage est mort depuis quatre ans déjà. Qui pourrait penser qu’une telle peinture fût encore possible si tard dans un siècle qu’on dirait bientôt « baroque » ? Cette anomalie n’est due qu’à la résistance du pinceau de Greco et au fier isolement de Tolède, devenue sa citadelle.
A bien des égards pourtant, ses clairs-obscurs, ses grands effets déclamatoires, sa touche libre et enlevée anticipent l’art de certains peintres du XVIIe siècle. Après un long temps d’oubli, ce sont les impressionnistes et les avant-gardes qui sauront le redécouvrir et le comprendre au point d’en faire leur prophète, voire, plus intimement encore, leur camarade sur les bancs indisciplinés de la modernité.


 
Texte du panneau didactique.
 
Greco (Domínikos Theotokópoulos). L’ouverture du cinquième sceau, dit aussi la Vision de saint Jean, 1610-1614.  Huile sur toile, 222,3 × 193 cm. New York, The Metropolitan Museum of Art; Rogers Fund, 1956. Photo © The Metropolitan Museum of Art, Dist. RMN-Grand Palais / image of the MMA.
 
Greco (Domínikos Theotokópoulos). Annonciation, vers 1600-1605. Huile sur toile, 91 × 66,5 cm. Budapest, Szépművészeti Múzeum; achat, 1907.
 
Greco (Domínikos Theotokópoulos). Le Mariage de la Vierge, vers 1600. Huile sur toile, 110 × 83 cm. Bucarest, Muzeul Naţional de Artă al României; collection de Charles Ier de Hohenzollern, roi de Roumanie.