LE BONHEUR CONJUGAL

Article publié dans la Lettre n°618 du 18 juin 2025


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LE BONHEUR CONJUGAL de Léon Tolstoï. Adaptation et mise en scène Françoise Petit. Avec Anne Richard et Nicolas Chevereau (au piano). Avec la participation amicale de Jean-François Balmer.
Une datcha sous la neige perdue en pleine campagne. Macha et Sonia, sa sœur cadette, vivent la monotonie des jours glacés, couvées par Katia, leur gouvernante. Depuis le décès de leur mère, les habits de deuil sont de rigueur. À dix-sept ans, la solitude déprime Macha, désolée de voir sa jeunesse se perdre. Au printemps, l’arrivée de leur tuteur qu’elle n’a pas revu depuis six ans, est comme une bouffée d’air frais. Ami de son père et de presque vingt ans son aîné, Sergueï Mikhaïlitch a vieilli, mais sa présence et sa conversation l’enchantent. Surpris de voir la fillette qu’il a quittée devenue une jolie jeune fille, l’homme n’est pas insensible à sa beauté exempte de coquetterie bien que leur différence d’âge soit pour lui un obstacle. Il se trouve trop vieux mais Macha n’a d’yeux que pour lui. Il ne peut s’empêcher de l’aimer. Ils se marient.
Lorsque Léon Tolstoï écrit le Bonheur conjugal, il a trente ans et n’a pas encore rencontré la femme qu’il épousera deux ans plus tard, de seize ans sa cadette. C’est à Macha qu’il donne la parole. Elle conte avec fougue la première surprise de l’amour, les mutuels élans du cœur, puis, après les premiers mois d’un bonheur sans nuages, la solitude qui réapparaît. La jeune femme s’étiole au fil des jours dans un quotidien routinier. Sergueï comprend. Ils s’installent à Saint-Pétersbourg puis à Moscou. Les soirées où elle séduit lui tournent la tête, une coquetterie qui heurte un époux qui s’éloigne…
Un paysage en toile de fond, deux tapis, un fauteuil suffisent pour créer l’atmosphère. La mise en scène toute en délicatesse sied particulièrement bien à Anne Richard. Accompagnée au piano par Nicolas Chevreau, elle passe en un clin d’œil par tous les sentiments qui agitent Macha, s’interrompant parfois pour prendre un ton plus grave, et incarner Sergueï que Jean-François Balmer matérialise sans un mot. On passe un délicieux moment en leur compagnie. M-P P. Théâtre de Poche Montparnasse 6e.


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