QUIDAM

Article publié exclusivement sur Internet avec la Lettre n° 374
du 17 novembre 2014

QUIDAM. Mise en scène Franco Dragone avec une cinquantaine d'artistes et de musiciens. Créé en 1996, Quidam est le neuvième spectacle du Cirque du Soleil qui en a aujourd'hui 33 à son actif, dont 19 sont toujours à l'affiche, soit en tournée, soit dans des salles fixes, à Las Vegas en particulier. C'est dire si un spectacle de cette société québécoise est toujours un évènement très attendu. Quidam ne déçoit pas, encore que l'immensité des salles dans lesquelles il se produit lui fasse perdre de sa complicité avec le public. Mais comment installer sous un chapiteau, aussi grand soit-il, cette arche de 36 mètres de longueur qui sert de téléphérique pour transporter les artistes et leur matériel ? Quidam est démesuré, comme l'est le monde qui entoure Zoé, une petite fille qui s'ennuie et qui découvre le spectacle avec nous, en compagnie de divers personnages comme John ou La Cible, qui évoluent sur l'immense plateau entre deux numéros.
Si ces intermèdes sont nécessaires car ils donnent leur sens à l'histoire de Quidam, en revanche nous sommes surtout venus voir ces numéros de cirque époustouflants qui ont fait la renommée du Cirque du Soleil. Nous ne sommes pas déçus. Certes les numéros de roue allemande, de contorsion sur un ruban de soie ou d'équilibre sur cannes sont, tout compte fait, assez conventionnels. En revanche, nous sommes stupéfaits par ces jeux « enfantins » que sont le diabolo et la corde à sauter. Le taïwanais Wei Liang Lin fait tournoyer ses diabolos dans tous les sens, les projetant très haut au-dessus de sa tête, sans en perdre un seul. Le numéro de cordes à sauter mobilise une bonne partie de la troupe pour une série ininterrompue de sauts et de mouvements en solo, en duo ou en groupe. Les deux solistes nous stupéfient par leur rapidité et la complexité de leurs mouvements.
Si les numéros aériens comme les cerceaux ou les cordes lisses sont plutôt originaux grâce à la mise en scène et à la multiplicité des artistes, parfaitement synchronisés, c'est encore le numéro de statue qui nous émerveille le plus. Les deux artistes, en contact permanent, bougent de façon imperceptible, prenant des positions qui semblent défier les lois de l'équilibre et cela dans une harmonie parfaite. C'est vraiment du grand art ! Mais il reste encore le clou du spectacle, le numéro de banquine qui mobilise 15 artistes. A peine ont-ils envahi la scène qu'une artiste jaillit dans les airs comme mue par un ressort et est rattrapée par ses camarades. Nous ne sommes qu'au début de nos surprises car la troupe va exécuter une suite ininterrompue d'acrobaties, de lancés et de pyramides humaines, sans autres accessoires que la force des bras des lanceurs. Ce numéro époustouflant a obtenu un clown d'or au festival international du cirque de Monte-Carlo en 1999. Si l'on ajoute un numéro de clown qui adopte la vision contemporaine de cet art et qui sollicite la participation sur la scène de quatre spectateurs, jouant à tourner un film, nous passons avec Quidam une soirée agréable et riche en émotions. Bercy 12e. Pour voir notre sélection de visuels, cliquez ici. Lien : www.cirquedusoleil.com.

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