CHICAGO

Article publié dans la Lettre n° 226


CHICAGO de John Kander, Fred Edd, Bob Fosse. Adaptation française Laurent Ruquier. Mise en scène Scott Faris. Chorégraphie Gary Chryst. Direction musicale John Gilbert avec Véronic Dicaire, Stéphane Rousseau, Terra Ciccotosto, Laurent Paquin.
1924, Chicago. Roxie, une belle blonde platine tue son amant qui voulait la quitter. Ses tentatives pour prouver la légitime défense la conduisent en prison où elle rencontre la ténébreuse Velma Kelly, vedette de cabaret. Elle est accueillie par une geôlière maîtresse femme, la terrifiante et corrompue Mama Morton. Dans ce gynécée carcéral, toutes les prisonnières sont « innocentes ». Elles le proclament en chantant « Cell block tango », « Si vous aviez été là....vous auriez fait la même chose ». Un sauveur charmeur, maître Billy Flynn, peut assurer une prompte libération. Cet avocat est un maître ès filou-coquin, uniquement motivé par l’argent et la gloire. Manipulateur né, il organise la défense de Roxie et la fait parler comme une marionnette devant les journalistes. Flynn utilise la presse pour faire la Une. De Velma à Roxie, qui va tenir le haut de la manchette, qui sera acquittée? Manipulation, corruption et paillettes font bon ménage!
En allant au Casino de Paris, nous sommes propulsés à Broadway. L’équipe québécoise de Chicago nous offre le même spectacle que l’on peut applaudir à Londres et à New-York. La mise en scène ne vise en aucun cas à la reconstitution historique, nous sommes en plein show. Les 23 artistes interprètent à tour de rôle policiers, prisonnières, journalistes. L’orchestre, dirigé par John Gilbert, est présent sur scène, les musiciens participant à la comédie. L’ouverture se fait avec le mythique All that jazz de Bob Fosse dont on ne se lasse pas.
Cette fable immorale, mettant en scène la belle idiote, le cocu, la brune sulfureuse et l’avocat ripoux, est jouée par une troupe talentueuse en diable. Laurent Paquin (Amos Hart) joue avec beaucoup d’humour l’infortuné mari. Véronic Dicaire (Roxie) et Terra Ciccotosto (Velma) rivalisent de talent. Stéphane Rousseau est plus connu des français. Artiste complet, il est toujours là où on ne l’attend pas. Révélé en 2001 pour son One man show au Bataclan (Lettre 191), où son humour ravageur et son sourire de jeune premier canaille séduisent un large public, unanimement remarqué dans le film de Denys Arcand Les Invasions barbares, il est un fils bien émouvant. Nous retrouvons notre Stéphane Rousseau caméléon en avocat dandy donnant une « conférence de presse des pantins ». Le numéro est excellent et sa prestation étonnante. La troupe de Chicago offre un superbe spectacle au charme vénéneux avec des textes signés Laurent Ruquier, gage d’humour. Casino de Paris 9e. Lien: www.casinodeparis.fr


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