LE CHANTEUR DE MEXICO

Article publié dans la Lettre n° 260


LE CHANTEUR DE MEXICO. Opérette de Francis Lopez. Direction musicale Fayçal Karoui. Mise en scène Emilio Sagi avec plus de quarante artistes dont Ismaël Jordi ou Mathieu Abelli, Rossy de Palma, Clotilde Courau, Jean Benguigui et Franck Leguérinet, l’Orchestre Philharmonique de Radio France (jusqu’au 1er octobre) puis l’Orchestre National d’Ile de France.
Enfin nous pouvons la voir sur scène cette célèbre opérette créée en 1951 (905 représentations !) dont les airs sont tellement connus : Rossignol de mes amours, Paris d’en haut, Il est un coin de France et surtout Mexico dont le jeune et dynamique chef Fayçal Karoui n’a pas de mal à faire entonner le fameux « Mexi-i-co » à toute la salle !
Nous ne pouvons pas dire que l’argument est connu car celui-ci a été profondément remanié pour ce spectacle. Disons qu’il s’agit toujours de l’histoire du tournage d’un film, « Mexico » dont l’intrigue se passe à Paris puis au Mexique. La vedette masculine s’étant éclipsée en plein tournage, on cherche un remplaçant que l’on trouve en la personne de Vincent, un ténor employé comme peintre avec son ami Bilou sur le plateau de tournage où, depuis trois ans, ils essayent de se faire remarquer pour leur talent d’artiste. En lisant l’argument de la version originale dans l’excellent programme préparé pour ce spectacle, nous regrettons celui-ci où il y avait bien plus d’aventures (des archers tiraient de vraies flèches « autour » de Luis Mariano !) et de rebondissements, sans compter la présence de centaines de figurants et de choristes, impossible aujourd’hui, sauf au Stade de France.
Heureusement, nous ne venons pas pour une histoire mais pour un spectacle et là, nous sommes vraiment comblés. Les décors des vingt tableaux s’enchaînent sans trop de temps morts. Beaucoup sont éblouissants avec des fleurs gigantesques ou des effets de vagues désuets devant la mer, à Acapulco. D’une manière générale la mise en scène est excellente, allègre et sans tabou. Rossy de Palma que l’on a vue dans les films d’Almodóvar n’est pas une vraie cantatrice - loin s’en faut - mais elle a un tempérament et un jeu qui nous le font oublier. Clotilde Courau, dans le rôle de Cricri, qui inscrit Vincent, dont elle est amoureuse, au casting, retrouve la verve et la gouaille qu’elle avait dans Irma la Douce (Lettre 172). Franck Leguerinet, baryton, interprète avec justesse le rôle de Bilou, l’ami de Vincent. Mentionnons aussi Jean Benguigui, dans le rôle de Cartoni, l’impresario, et bien sûr le premier rôle, écrasant, de Vincent, tenu en alternance par Ismaël Jordi et Mathieu Abelli. C’est ce dernier que nous avons entendu et s’il n’a ni le tonus ni la force vocale de son illustre prédécesseur, il a du charme, de l’entrain et tient bien son rôle. Un beau spectacle, rare, à ne pas manquer. TMP Châtelet 1er. Pour voir notre sélection de photos du spectacle, cliquer ici.


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