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 LE 
              CABARET DES HOMMES PERDUS
 Article 
              publié dans la Lettre n° 260 
               
 LE CABARET DES HOMMES PERDUS de Christian 
              Siméon. Mise en scène Jean-Luc Revol, musique Patrick Laviosa avec 
              Denis d’Arcangelo, Sinan Bertrand, Alexandre Bonstein, Jérôme Pradon 
              et au piano Patrick Laviosa. Un cabaret dans une petite rue où les femmes ne sont pas nées en 
              tenue d’Eve et où les hommes aiment les hommes. Il n’y a pas de 
              clients. Le barman décide de fermer et il se tourne vers nous, le 
              public. Gentiment, il nous prévient en chanson : « Rentrez chez 
              vous, le spectacle est mauvais ». Mais telle une bernique attachée 
              sur son fauteuil-rocher, nous restons.
 Le propos est simple, terriblement culotté. La vie et la mort de 
              Dickie Teyer, un jeune homme devenu gay malgré lui et star du porno. 
              Dickie s’est réfugié au Cabaret des hommes perdus, il rencontre 
              son destin. Le cabaret devient un lieu intemporel, une plaque tournante 
              où l’espace, les lieux, les années, les personnages sont mêlés pour 
              montrer son avenir à Dickie. Le meneur de jeu qui n’est autre que 
              le destin, balance entre le rôle d’ange gardien et de diable tentateur. 
              Le titre est beau comme une chanson de Mac Orlan. Jean-Luc Revol 
              l’a lancé comme un défi à l’auteur dramatique Christian Siméon. 
              Il a défini sa commande : une comédie musicale, une partition de 
              Patrick Laviosa et une distribution de rêve. A travers l’histoire 
              pitoyable et tragique de Dickie, on parle surtout de détresse humaine, 
              de maladie de l’amour. Le monde gay est décrit sous différentes 
              facettes mais sans folklore ni caricature. Le spectacle est profondément 
              généreux et ne s’adresse pas aux seuls initiés. Jean-Luc Revol, 
              dans une mise en scène inventive et ludique, a joué à fond la carte 
              du cabaret, du kitch. Certaines scènes provoquent même des fous 
              rires mémorables. Le cabaret des hommes perdus est une vraie 
              comédie musicale dont la réussite est le couronnement de vrais artistes 
              tous plus talentueux les uns que les autres. La musique de Patrick 
              Laviosa nous reste longtemps en mémoire. Les quatre comédiens chanteurs 
              connaissent le poids d’un bémol. Il est assez rare de voir tant 
              de talent réuni pour une comédie musicale qui ose sortir des niaiseries 
              habituelles. Théâtre du Rond Point.
 
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