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 BÉRENGÈRE KRIEF Article 
              publié en avant-première sur Internet avec la Lettre n° 345du 
              29 octobre 2012
 puis dans la Lettre n° 348
 du 31 décembre 2012
 
 BÉRENGÈRE KRIEF. Textes Bérengère 
              Krief et Grégoire Dey. Mise en scène Grégoire Dey. Collaboration 
              artistique Nicolas Vital. Après une carrière de comédienne commencée à Lyon, sa ville d'origine, 
              après avoir fondé en 2008 une troupe, Les Colocataires, qui 
              joue à guichet fermé et en est aujourd'hui à sa quatrième saison, 
              Bérengère Krief se lance en 2009 dans le one woman show. Dans le 
              Théâtre Le Bout (50 places) tout d'abord, puis au Point 
              Virgule (120 places) et maintenant dans l'une des deux nouvelles 
              salles du Grand Point Virgule, où elle fait salle comble.
 Après une entrée en scène où elle enfile ses vêtements tout en téléphonant 
              à son petit ami en lui faisant croire qu'elle est déjà dans le métro, 
              ce qui, d'après elle, « doit plaire aux filles, parce qu'elles 
              se reconnaîtront, et aux garçons, parce qu'elle se fout à poil » 
              (!), elle enchaîne d'une manière harmonieuse une dizaine de sketches 
              inspirés de la vie quotidienne et des émissions télé comme L'amour 
              est dans le pré ou Belle toute nue.
 Les bons mots sont nombreux et font mouche. Par exemple : « 
              Pour les garçons un secret est un truc qu'on dit à une seule personne. 
              Pour les filles, c'est un truc qu'on dit à une seule personne … 
              à la fois ». « Pour les homos, un hétéro c'est comme 
              un canapé Ikea, convertible, mais difficile à monter ». Dans 
              son sketch sur les « ex » avec qui l'on ressort, elle 
              compare cela avec un produit périmé qu'on remet au frigo et que 
              l'on consomme néanmoins un autre jour. « Tous les mecs ont 
              une date de péremption mais on ne la découvre que plus tard ».
 Dans son sketch sur les super héros, elle se demande qui « 
              aimerait se taper Spiderman » et nous dit qu'elle n'aime que 
              « Fidèle-man, le héros qui n'a jamais d'aventures ! 
              ».
 Ses réponses toutes prêtes aux « mecs » qui l'aborde 
              dans la rue peuvent être réutilisées. Par exemple au banal « 
              Hé ! Mam'zelle ! Vous êtes charmante », on peut répondre « 
              Est-ce que tu ferais plutôt référence à mon affabilité ou au fait 
              que je suis particulièrement affriolante ? », qui laisse sans 
              voix son apostropheur.
 En revanche son sketch, repris dans son final, sur le film que l'on 
              pourrait tirer du livre de Natascha Kampusch, cette jeune autrichienne 
              enlevée à l'âge de dix ans et séquestrée dans une cave pendant huit 
              ans et demi, jusqu'à ce qu'elle puisse s'échapper, film qui serait 
              intitulé « 3096 jours » met mal à l'aise. Ce 
              serait drôle si ce n'était tiré d'un fait réel. On oubliera donc 
              ce « film d'action », ce « film sur le temps qui 
              passe » etc., pour ne retenir que les autres sketches, le 
              rythme soutenu du spectacle et le dynamisme et la bonne humeur de 
              sa charmante interprète, membre de « l'Eglise chocolatine 
              ». Une excellente soirée. Grand Point Virgule 15e.
 
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