BEN HUR LA PARODIE de Hugues Duquesne en collaboration avec Olivier Mag d’après l’œuvre de Lewis  Wallace. Mise en scène Luc Sonzogni avec Hugues Duquesne, Olivier Mag ou Cyril  Ledoublee, Sébastien Chartier ou Benjamin Tranié, Adrien Laligue ou Jo Brami.
                  Judah  Ben Hur, prince de Judée tout dévoué à son peuple, rentre chez lui après deux  jours d’absence. Il prend la précaution de verrouiller son char avant de  retrouver Esther, la fille de son intendant qu’il aime en secret, puis il reçoit  de plein fouet les reproches d’une mère aimante mais surtout juive, ne  l’oublions pas ! Sa sœur Tirzah lui cause quelques soucis. Adolescente en  pleine crise, elle est vêtue dans l’air du temps mais ne dédaigne pas de faire  ses emplettes chez les grands ou petits couturiers, la famille Hur a les moyens. 
                  Commandant  de l’armée romaine, Messala vient de rentrer, lui aussi, à Jérusalem. Les  retrouvailles sont émouvantes. Ben Hur, heureux de revoir son ami d’enfance, l’invite  à faire sabbat en famille et, pourquoi pas, lui propose d’épouser sa sœur. Messala  accepte l’invitation mais n’est pas franchement partant pour les noces. Même si  son ami d’enfance est très fier de sa sœur comédienne qui vient de tourner dans  un film « 10 », (Ben Hur a quelques problèmes avec les chiffres romains),  l’accoutrement de Tirzah le déstabilise quelque peu. Le temps a fait son œuvre.  Messala n’est plus le copain de leurs jeux d’enfants mais une autorité romaine  inquiétante. Simonides, l’intendant des Hur, en sait quelque chose. La soirée  est interrompue par l’arrivée d’un colporteur venu lui vendre un objet  totalement nouveau qui va bouleverser les habitudes. Avant, on procédait  autrement mais ça c’était avant. Ben Hur a reconnu en lui un messie dont on  parle beaucoup ces derniers temps, mais il ne sait pas trop où accrocher l’objet  en question. Entre Messie et Messala, l’entente n’est pas cordiale mais les  jeux de mots vont bon train. 
                  La  cohabitation entre le peuple juif et son envahisseur romain n’est pas non plus  au beau fixe. L’ambiance de la ville est délétère. La BAC, brigade armée de  César, arpente les rues. La conversation politique entre les deux amis montre  le fossé qui s’est peu à peu creusé. Selon Messala, c’est au peuple juif de  comprendre les romains, et non l’inverse, mais son message ne passe pas, pas  plus que son exhortation à voir Ben Hur rejoindre son camp. Les attentats se  multiplient. L’Hippopotamus du coin  vient de voler en éclat. Messala est inquiet : le gouverneur Arnold  Schwarzenegus vient faire un discours, il craint des débordements. Avec  raison : les pavés, amplement distribués, atteignent leur cible. En  représailles, Ben Hur, arrêté, commence un chemin de croix de plusieurs années  qui le conduit de la prison au désert, du désert aux galères, des galères à Rome  via une île incontournable, de Rome à la case départ et à sa participation à la  célèbre course de char finale, immortalisée par le film non moins célèbre de  William Wyler. Heureusement, charglass répare, charglass remplace... 
                  Comment  adapter ce roman fleuve sur une scène de taille moyenne quand on est quatre,  voire cinq, si l’on compte sur l’aide ponctuelle d’une victime, complice à son  corps défendant ? Le résumé ci-dessus donne un bref aperçu du talent de Hugues  Duquesne qui fait feu de tout bois et exploite les événements actuels, les  publicités, les jeux vidéo ou les références cinématographiques avec un esprit  d’à propos peu commun pour narrer des événements revus et corrigés sans rien  omettre de leurs péripéties. Le public, mort de rire, peine à en saisir tous les  clins d’œil. Cette réussite doit beaucoup aux lumières et à la formidable bande  son sur laquelle se calent à la seconde les comédiens absolument géniaux,  affairés à interpréter les multiples personnages tout en utilisant les  accessoires qui leur tombent sous la main. 
  À  Paris en 2014-2015, remarqué au dernier festival d’Avignon, Ben Hur la parodie, est de nouveau à  l’affiche. « On like » ! M-P  P. Théâtre de Dix Heures 18e. Lien : www.theatrededixheures.fr.