BARBARA et l’homme en habit rouge

Article publié dans la Lettre n° 394
du 21 mars 2016


BARBARA et l’homme en habit rouge de Roland Romanelli et Rébecca Mai. Mise en scène Eric-Emmanuel Schmitt avec Rébecca Mai, Roland Romanelli, Philippe Audin.
Roland Romanelli et Rébecca Mai ont consacré plusieurs spectacles à Barbara mais celui-ci est davantage axé sur le parcours de l’accompagnateur que fut Roland à ses côtés. Bravant sa grande discrétion, il raconte. Après l’avoir cherché dans tout Paris, Barbara le trouva, et lui dit brièvement au téléphone avant de raccrocher : « Venez demain au Moulin de la Galette à 15 heures ». Il se rendit au rendez-vous. Elle l’engagea d’un seul coup d’œil, sans même l’auditionner, lui ordonnant seulement : « Répétitions demain rue Rémusat ». Deux jours plus tard, ils partaient en tournée. Le 21 mai 1967, elle lui offrait Habit rouge de Guerlain qui scella huit ans de vie commune et vingt ans de collaboration artistique.
Ainsi commence le parcours professionnel de Roland Romanelli aux côtés de Barbara. Il a vingt ans et rêve d’accompagner de grands artistes. Vingt ans de tournées, vingt ans de chansons, deux cents concerts par an, un travail acharné avec une artiste exigeante et fantasque, difficile à suivre lorsqu’elle parle musique en images et en couleurs.
Moi avec Barbara, un gamin avec une vraie femme se souvient Roland avec émotion, esquissant les premières notes de la chanson qu’elle lui dédie alors : Il avait presque vingt ans… et celle qu’il lui compose en réponse : À peine le jour s’est levé… 
Un piano, quelques panneaux et le célèbre rocking-chair occupent l’espace. La mise en scène, les projections, parfaites illustrations des chansons, et les lumières du fidèle Jacques Rouveyrollis se mettent en place, un feu d’artifice qui accompagne ces trésors qui naquirent chaque jour, interprétés par Rébecca Mai, chanteuse accomplie, impressionnante alter ego. Entre interviews de Barbara, anecdotes et concerts, voici revenues les années de gloire avec Nantes, le premier grand succès, chant déchirant d’une fille qui pleure un père qui vient de disparaître et surtout lui pardonne, Göttingen, La gare de Lyon, Les insomnies. Au bout de leurs doigts, sonnent les notes d’Une petite cantate si souvent fredonnée… et celles de Vienne lorsque, imprévisible, elle dit partir pour la capitale autrichienne sans pourtant quitter son domicile. L’émotion est palpable lorsqu’ils interprètent Dis, quand reviendras-tu ?, Drouot ou l’hommage au public avec Ma plus belle histoire d’amour, c’est vous…
Puis la silhouette de Barbara s’éloigne tandis que le grand aigle plane. Sur le rocking-chair abandonné, une rose rouge, toute droite, est posée. Théâtre Rive Gauche 14e.

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