Parcours en images de l'exposition

LE TALISMAN de Paul Sérusier
Une prophétie de la couleur

avec des visuels mis à la disposition de la presse,
et nos propres prises de vue


Parcours accompagnant l'article publié dans la Lettre n°474 du 6 mars 2019



En direction de l'entrée de l'exposition ...
1 - Une leçon de peinture au Bois d'Amour
Scénographie

Une leçon de peinture au Bois d'Amour

Le Paysage au Bois d’Amour de Paul Sérusier est aujourd’hui investi d’un étrange statut : celui d’une oeuvre que l’on regarde moins pour elle-même que comme une icône de l’histoire de la peinture.

Cette petite étude de plein-air réalisée en Bretagne dans le petit village de Pont-Aven, en octobre 1888, « sous la direction de Gauguin », devient bientôt pour les Nabis (prophètes en hébreu) le symbole d’une véritable révolution esthétique. Lorsque Sérusier, de retour à l’Académie Julian, présente au groupe de jeunes artistes ce paysage synthétique aux couleurs pures et aux formes simplifiées, ceux-ci en font leur « talisman ». Ce dernier rejoint plus tard la collection de Maurice Denis, qui a contribué à en faire une oeuvre fondatrice en livrant le récit de sa création dans un texte publié dans la revue L’Occident en 1903.
L’étude de Sérusier a ainsi été placée au centre d’une sorte de mythe d’origine qui en fixe l’interprétation : une « leçon de peinture » délivrée par Paul Gauguin inspirant au jeune peintre le manifeste d’un art qui remplace une approche mimétique par la recherche d’un « équivalent coloré ». C’est à l’aune de cette présentation que la postérité réinterprètera ce tableau comme l’annonce d’une nouvelle conception de la peinture : pure, autonome et abstraite.

 
Texte du panneau didactique
 
Paul Sérusier (1864-1927). Intérieur à Pont-Aven, 1888. Huile sur toile. Pont-Aven, musée de Pont-Aven.
 
Paul Sérusier (1864-1927). Le Talisman dit aussi Paysage au Bois d’Amour, recto, 1888. Huile sur bois, 27 x 21,5 cm.  Paris, musée d’Orsay, inv. RF 1985 13. Photo © Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt.
 
Paul Sérusier (1864-1927). Le Talisman dit aussi Paysage au Bois d’Amour, verso, 1888. Huile sur bois, 27 x 21,5 cm. Paris, musée d’Orsay, inv. RF 1985 13. Photo © RMN-Grand Palais (musée d'Orsay) / Hervé Lewandowski.

Le Talisman : au coeur de sa matérialité

Boîte à cigares ou support pour la peinture ?

On a longtemps pensé que Le Talisman était peint sur le couvercle d'une boîte à cigares. Les dernières observations scientifiques de l'oeuvre permettent cependant de conclure qu'il s’agit plus probablement d’un panneau de peuplier, un bois feuillu à cernes marqués et ondulants. Cette essence est très courante pour les supports peints, toutes époques confondues ; elle est en revanche très peu utilisée pour les boîtes à cigares, en général confectionnées avec des bois plus exotiques et odorants.
On observe également au revers de la planchette un chanfrein sur les quatre bords. Ce biseautage est d’usage courant pour les supports d’oeuvres peintes car il permet leur meilleure insertion dans un cadre.

Œuvre spontanée ou préparée ?

L'observation de l'oeuvre en réflectographie infrarouge prouve qu’aucun dessin sous-jacent n’a été réalisé pour esquisser la composition. Aucune couche préparatoire n’a par ailleurs été appliquée pour garantir la bonne adhérence des pigments.

 

 

 

« C’est à la rentrée de 1888, en octobre, qu’il nous montra à l’atelier un panneau de bois représentant un paysage qu’il avait peint sous la direction de Gauguin : Paysage du bois d’Amour, informe à force d’être synthétiquement formulé, qu’il appelait Le Talisman et qu’il m’a plus tard donné comme une relique ».

Maurice Denis, « Étude sur la vie et l’oeuvre de Paul Sérusier », dans Paul Sérusier, ABC de la peinture, Paris, Floury, 1942.
Texte du panneau didactique
 
Citation.
2 - L'éclosion du synthétisme
Scénographie

L’éclosion du synthétisme

Durant l’été 1888, Paul Gauguin et Émile Bernard se retrouvent à Pont-Aven. Commence alors une période d’intense émulation artistique entre les deux artistes qui aboutit à l’éclosion du synthétisme.

Cette quête d’une nouvelle manière de représenter le sujet amène les peintres à rompre définitivement avec l’espace illusionniste. Ce style novateur se traduit par des procédés picturaux inédits : simplification des formes, utilisation de couleurs pures posées en aplats, emploi d’un cerne foncé pour délimiter les masses.

Le synthétisme se diffuse très vite auprès de la nouvelle génération. Il fédère les artistes de « l’Ecole de Pont-Aven », nom duquel fut baptisé plus tard un groupe de peintres indépendants rassemblés quelques temps autour de Gauguin, et propageant ses idées en faveur d’une nouvelle peinture.

A l’automne 1888, Paul Sérusier recueille ainsi, en peignant Le Talisman, la « leçon » de son aîné. Ce petit panneau de bois devient bientôt le témoin et le passeur d’une nouvelle conception de l’art.

 
Texte du panneau didactique
 
Charles Laval (1861-1894). Paysage, entre 1889 et 1890. Huile sur papier marouflé sur toile. Paris, musée d’Orsay. En dépôt au musée d’Art moderne et contemporain de la ville de Strasbourg.
 
Emile Bernard (1868-1941). Madeleine au Bois d’Amour, 1888. Huile sur toile, 137 x 163 cm. Paris, musée d’Orsay, inv. RF 1977 8. Photo © Musée d'Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt.
 
Émile Bernard (1868-1947). Trois Bretonnes en coiffe de veuve, 1888. Huile sur toile. Collection particulière.
 
Emile Bernard (1868-1941). L’Arbre jaune, vers 1888. Huile sur toile, 65,8 x 36,2 cm. Rennes, musée des Beaux-Arts de Rennes, in. 1964.13.1. Photo © MBA, Rennes, Dist. RMN-Grand Palais / Adélaïde Beaudoin.
 
Émile Bernard (1868-1947). Le Gaulage des pommes, 1890. Huile sur toile. Nantes, musée d’Art de Nantes.
 


« Un conseil, ne copiez pas trop d’après nature.
L’art est une abstraction. Tirez-la de la nature en rêvant devant et pensez plus à la création qu’au résultat ».


Lettre de Paul Gauguin à Émile Schuffenecker,
Quimperlé, 14 août 1888

Paul Gauguin (1848-1903). Fête Gloanec dit aussi Nature morte « Fête Gloanec », 1888. Huile sur toile, 38 x 53 cm. Orléans, musée des Beaux-Arts d’Orléans, inv. MO.64.1405. Photo © RMN-Grand Palais / Agence Bulloz.
 
Citation
3 - Les icônes des Nabis
Scénographie
Les icônes des Nabis

Lorsqu’il rentre à Paris après son séjour à Pont-Aven en octobre 1888, Paul Sérusier montre à ses camarades de l’académie Julian le petit paysage qu’il a peint au bois d’Amour en compagnie de Gauguin. Son caractère extrêmement novateur est un véritable catalyseur pour ce groupe de jeunes peintres désirant ardemment renouveler le langage artistique. Ils inventent ensemble le nom de Nabi, prophète en hébreu. Les premiers membres, Sérusier, Denis, Ranson, Piot, Ibels et Bonnard sont bientôt rejoints par Vuillard, Roussel, Verkade, Ballin, Vallotton et Lacombe. Ils prennent l’habitude de se retrouver régulièrement lors de dîners qu’ils transforment rapidement en simulacres de cérémonies religieuses. Quelques portraits attestent ainsi de leurs liens d’amitié. On remarque également dans certains tableaux leur intérêt marqué pour l’ésotérisme et les sciences occultes.

Lors des réunions du groupe, chacun présente une petite peinture qu’ils désignent entre eux du nom d’icône, support de leurs expérimentations picturales les plus libres, leurs « élucubrations » comme le dira plus tard Maurice Denis. Ces oeuvres traitent de sujets très divers, scènes religieuses ou paysages, mais elles présentent toutes une même radicalité picturale et expriment une grande liberté dans la composition et l’utilisation des couleurs.
 
Texte du panneau didactique
 
Georges Lacombe (1868-1916). Le Nabi à la barbe rutilante (Portrait de Paul Sérusier), vers 1894. Peinture à l’œuf sur toile. Saint-Germain-en-Laye, musée départemental Maurice Denis.

- Ker-Xavier Roussel (1867-1944). Le Pêcheur, vers 1890-1891. Huile sur toile. Famille de l’artiste.
- Ker-Xavier Roussel (1867-1944). Petit paysage nabi. Huile sur toile. Collection particulière.
- Edouard Vuillard (1868-1940). Fleurs au bord de la fenêtre, dit aussi La Jardinière, vers 1895. Huile sur panneau. Collection particulière.
- Ker-Xavier Roussel (1867-1944). Femme devant un portail vert, vers 1891-1893. Huile sur toile. Famille de l’artiste.
- Maurice Denis (1870-1943). L’Étang au bois rouge, vers 1890. Huile sur bois. Collection Luc Denis.

 

 

« Chaque peintre était tenu d'apporter une icône, une esquisse, un dessin colorié, une élucubration quelconque, dont l'invention et l'exécution devaient être aussi peu banales que possible. »

Maurice Denis, dans Paul Sérusier, ABC de la Peinture, 1942

Paul Sérusier (1864-1927). Portrait de Paul Ranson en tenue nabique, 1890. Huile sur toile, 61 x 46,5 cm. Paris, musée d'Orsay, RF 2004 8. Photo © RMN-Grand Palais (musée d'Orsay) / Hervé Lewandowski.
 
Citation

Maurice Denis (1870-1943).
- Les Fées, vers 1891. Huile sur carton. Collection particulière.
- L’Autel jaune, vers 1889. Huile sur toile. Collection particulière.
- L’Enfant de chœur au cierge, vers 1890. Huile sur carton. Collection particulière.
- Montée au calvaire, dit aussi Le Calvaire, 1889. Huile sur toile. Paris, musée d’Orsay.
- La Prière au livre jaune, vers 1889. Huile sur toile. Collection particulière.
- La Cène (encadré en noir), 1889. Huile sur panneau. Collection particulière.

 
Maurice Denis (1870-1943). L’Autel jaune, vers 1889. Huile sur toile, 27 x 20,5 cm. Collection particulière. © Catalogue raisonné Maurice Denis, photo Olivier Goulet.
 
Maurice Denis (1870-1943). Offrande au Calvaire, 1890. Huile sur toile. Paris, musée d’Orsay.
 
Chronologie, début.
 
4 - « Comment voyez-vous cet arbre ? »
Scénographie
« Comment voyez-vous cet arbre ? »

Le Bois d’Amour est depuis longtemps un site d’inspiration privilégié par les artistes résidant à Pont-Aven. Connu pour ses effets pittoresques, il rejoint les aspirations des peintres à se rapprocher d’une nature authentique, investie par les légendes bretonnes d’une dimension mystique.

Gauguin et Sérusier confèrent une toute autre dimension à ce coin de nature, facilement accessible depuis la pension Gloanec où ils séjournent. Si Sérusier y peint sur le motif, il est invité à transcrire non plus strictement ce qu’il voit, mais ce qu’il ressent. « Informe à force d’être synthétiquement formulé » (Maurice Denis), Le Talisman reste pourtant une peinture de paysage, l’évocation poétique d’un sous-bois. L’ordonnancement vertical de ses grandes plages colorées est rythmé par les troncs bleus des arbres se reflétant dans l’Aven.

Les Nabis s’intéressent à leur tour au motif du paysage boisé. L’influence des estampes japonaises est particulièrement sensible dans leurs toiles. Ces représentations sont cependant investies d’une dimension plus mystique : après Puvis de Chavannes, dont le Bois sacré, cher aux arts et aux muses est un succès au Salon de 1884, les forêts mystérieuses des Nabis évoquent la dimension sacrée de la nature et se transforment en vivants piliers d’une cathédrale naturelle.
 
Texte du panneau didactique
 
Jan Verkade (1868-1946). Paysage décoratif, vers 1891-1892. Huile sur toile, 74 x 51 cm. Collection particulière. Photo © musée d’Orsay / Patrice Schmidt.
 
Paul Sérusier (1864-1927). Le Bois rouge, vers 1895. Huile sur carton marouflé sur toile, 120 x 60 cm. Collection particulière. © Photo : Didier Robcis.
 
Paul Sérusier (1864-1927). Le champ de blé d’or et de sarrasin, vers 1900. Huile sur toile, 103 x 47,3 cm. Paris, musée d’Orsay, inv. RF 2013 7. Photo © Musée d'Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt.
 
Georges Lacombe (1868-1916). Les Pins rouges, vers 1894-1895. Huile sur toile, 61 x 46 cm. Collection particulière. © Photo : Patrick Goatelen.
 
Maurice Denis (1870-1943). Les Arbres verts dit aussi Les Hêtres de Kerduel, 1893. Huile sur toile, 46,3 x 42,8 cm. Paris, musée d’Orsay, inv. RF 2001 8. Photo © Musée d'Orsay, Dist. RMN-Grand Palais) / Hervé Lewandowski.
 


« Comment voyez-vous cet arbre, avait dit Gauguin
devant un coin du Bois d’Amour : il est bien vert ?
Mettez donc du vert, le plus beau vert de votre palette ;
et cette ombre, plutôt bleue ?
Ne craignez pas de la peindre aussi bleue que possible. »


Maurice Denis, « L’influence de Paul Gauguin », L’Occident, octobre 1903

Mogens Ballin (1871-1914). L’Église à Saint-Nolff, vers 1892. Gouache sur papier. Pont-Aven, musée de Pont-Aven.
 
Citation.
 
Paul Sérusier (1864-1927). La Pluie sur la route, 1893. Huile sur toile. Collection particulière.
 
Paul Sérusier (1864-1927). La Barrière fleurie. Le Pouldu, 1889. Huile sur toile. Paris, musée d’Orsay.
5 - « Une surface plane recouverte de couleurs »
Scénographie
« Une surface plane recouverte de couleurs »

Avec Le Talisman, Gauguin et Sérusier affirment l’importance de la couleur pure et de sa valeur expressive. Ce tableau « synthétique » aux formes simplifiées propose une nouvelle forme de représentation du paysage, privilégiant la perception visuelle à l’exactitude du rendu.

Certains paysages peints par Paul Sérusier, Mogens Ballin ou Georges Lacombe sont ainsi proches parfois d’abstractions colorées, par leurs larges aplats qui effacent tant la perspective que la profondeur ou le modelé. Leurs oeuvres dépassent la perspective traditionnelle, et construisent les paysages par la juxtaposition horizontale de couleurs franches et expressives. Les principaux éléments de paysage représentés restent cependant bien identifiables, que ce soient de grandes étendues d’eau ou de verdure.
 
Texte du panneau didactique
 
Pierre Bonnard (1867-1947). Les Voiliers, régates, vers 1932. Huile sur papier contrecollé sur panneau. Collection Winter.
 
Georges Lacombe (1868-1916). Marine bleue, effet de vagues, vers 1893. Huile sur toile, 49 x 64,5 cm. Rennes, musée des Beaux-Arts, inv. 1965.21.1. Photo © MBA, Rennes, Dist. RMN-Grand Palais / Jean-Manuel Salingue.
 
Charles Filiger (1863-1928). Paysage rocheux, vers 1891. Gouache sur papier, 22 x 29 cm. Pont-Aven, musée de Pont-Aven, inv. 2004.1.1. © Photo musée de Pont-Aven / Guy Gasan.
Scénographie
 


« Se rappeler qu’un tableau – avant d’être un cheval de bataille, une femme nue, ou une quelconque anecdote –
est essentiellement une surface plane recouverte de couleurs en un certain ordre assemblées ».


Pierre Louis [Maurice Denis], « Notes d’art. Définition du néo-traditionnisme », Art et critique, 23 août 1890.

Maurice Denis (1870-1943). Femmes sur le balcon, 1912. Huile sur toile. Collection particulière. Dépôt au musée de Morlaix.
 
Citation
 
Paul Sérusier (1864-1927). Les Blés verts au Pouldu, 1890. Huile sur toile. Brest Métropole, musée des Beaux-Arts.
 
Paul Sérusier (1864-1927). Les Laveuses à la Laïta, 1892. Huile sur toile. Paris, musée d’Orsay.
6 - Sérusier, peintre et théoricien
Scénographie
Sérusier, peintre et théoricien

Tout au long de sa carrière de peintre, Sérusier mène des recherches plastiques qui le conduisent à établir une véritable théorie du bon usage des couleurs en peinture. Il livre une grande partie de ses réflexions dans son ouvrage l’ABC de la peinture publié en 1921. Il y délivre ses conclusions sur la relativité des couleurs et les contrastes entre tons chauds et tons froids. À rebours de la théorie scientifique de Chevreul fondée sur une connaissance physique du prisme des couleurs, Sérusier élabore un système personnel fondé sur son expérience de peintre. Il crée ainsi ses propres cercles chromatiques et étudie les différences entre les degrés d’intensité des couleurs, qu’il appelle des dissonances.

Sa soif d’un art toujours plus intellectuel trouve au début des années 1900 un formidable vecteur. Il découvre alors par l’intermédiaire de son ami Jan Verkade les principes de l’esthétique de Beuron, monastère où le père Lenz enseigne un art hiératique fondé sur une étude approfondie des mathématiques sacrées également appelées Saintes Mesures. Ces principes entrent alors en résonnance avec les recherches symbolistes de Sérusier qui produit vers 1910 une série de toiles composées de formes géométriques sur des fonds abstraits. Ces oeuvres radicales d’une abstraction surprenante mettent en images les interrogations du peintre sur les origines du monde.
 
Texte du panneau didactique
 
Paul Sérusier (1864-1927). Tétraèdres, 1910. Huile sur toile, 92 x 56 cm. Paris, musée d’Orsay, inv. RF.MO.P.2018.5. Photo © musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt.
 
Charles Filiger (1863-1928). Notations chromatiques : tête d’homme roux, 1915-1928. Crayon graphite, crayon noir, aquarelle et gouache, plume et encre sur papier. Paris, musée d’Orsay.
 
Vassily Kandinsky (1866-1944). Neuf éléments de cercle chromatique. Matériel d’enseignement au Bauhaus, 1922-1933. Aquarelle sur papier. Paris, Centre Pompidou.
Scénographie
 
Vassily Kandinsky (1866- 1944). Etude pour Schwarz un Weiss premier tableau, 1909. Gouache sur carton, 33 x 41 cm. Paris, Centre Pompidou - musée national d’Art moderne / Centre de création industrielle, inv. AM 81-65-841. Photo © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais / image Centre Pompidou, MNAM-CCI.
 
Paul Sérusier (1864 -1927). Dissonance chaude / Dissonance froide, vers 1921. Huile sur toile contrecollé sur carton monté sur châssis, 29,3 x 39,7 cm. Saint-Germain-en-Laye, musée départemental Maurice Denis, inv. PMD 980.3.1 et PMD 980.3.2. © Droits réservés.
 

 

 

« Composer, c’est juxtaposer des formes dans une surface donnée ou choisie. Ces formes sont nécessairement empruntées à nos sensations, ou mieux, aux images mentales qu’elles engendrent. »

Paul Sérusier, ABC de la peinture, Paris, Floury, 1942

Paul Sérusier (1864-1927). Le Cylindre d’or, vers 1910. Huile sur carton, 38,2 x 23,7 cm. Rennes, musée des Beaux-Arts de Rennes, inv. 1969.19.14. Photo © MBA, Rennes, Dist. RMN-Grand Palais / Adélaïde Beaudoin.
 

Paul-Élie Ranson (1861-1909). Le Paysage nabique dit aussi Le Nabi, 1890. Huile sur toile. Collection particulière.

En-dessous : citation.

 

Repères chronologiques


Chronologie 1875 - 1892

Vers 1875
Paul Sérusier, Maurice Denis, Édouard Vuillard, Ker-Xavier Roussel fréquentent le Lycée Condorcet à Paris. Des liens d’amitié se créent entre ces jeunes hommes, futurs artistes Nabis.

1887
Paul Sérusier, Maurice Denis, Gabriel Ibels, Paul Ranson et Pierre Bonnard se retrouvent à l’académie Julian à Paris.

1888
Gauguin passe une grande partie de l’année à Pont-Aven. Émile Bernard le rejoint en août. Ils peignent alors les premières oeuvres manifestes du synthétisme : La Vision du sermon ou La Lutte de Jacob avec l’Ange (Edimbourg, National Gallery) de Gauguin et les Bretonnes dans la prairie d’Émile Bernard.
Octobre : Grâce à Émile Bernard, Paul Sérusier rencontre Paul Gauguin et peint le Talisman, ou Paysage au Bois d’Amour. À son retour à Paris, Sérusier montre le tableau aux jeunes artistes de l’académie Julian. Bonnard, Ibels, Piot, Sérusier, Denis, Vuillard et Roussel forment alors le groupe des Nabis et inventent ensemble une nouvelle manière de peindre.

1889
Juin-octobre : L’ « Exposition du groupe impressionniste et synthétiste » prend place dans Le café des Arts de M. Volpini, lors de l’Exposition Universelle, à côté de la Tour Eiffel.

1890
23 Août : Maurice Denis publie, sous le pseudonyme de Pierre Louis, dans la revue Art et critique la célèbre définition du néo-traditionisme « Se rappeler qu’un tableau, avant d’être un cheval de bataille ou une quelconque anecdote, est essentiellement une surface plane, recouverte de couleurs en un certain ordre assemblées ».
Les Nabis prennent l’habitude de se retrouver à l’atelier de Ranson aussi appelé « Le Temple » ; Vuillard et Roussel ont rejoint le groupe déjà constitué.

1891
Première exposition du groupe des Nabis à Paris, à la galerie Le Barc de Boutteville. Émile Bernard, Toulouse-Lautrec, Louis Anquetin y participent.
Émile Bernard quitte la France pour l’Égypte.

1892
Lacombe et Valloton rejoignent les Nabis.

 

Chronologie 1893 - 1908

1893
Sérusier réalise la décoration de l’atelier de Georges Lacombe à Versailles.

1894
Dernier séjour de Paul Gauguin à Pont-Aven et au Pouldu avant son départ définitif pour Tahiti puis les îles Marquises.

1898
Septembre : Sérusier séjourne au monastère de Beuron, en Allemagne, auprès de Jan Verkade.

1903
Maurice Denis fait le récit de la création du Talisman dans un article de la revue L’Occident.
Décès de Gauguin le 8 mai.

1906
Sérusier s’installe définitivement à Châteauneuf-du-Faou.

1908
Ouverture de l’Académie Ranson où les Nabis enseignent.

 

Chronologie 1909 - 1985

1910
Wassily Kandinsky peint sa première aquarelle abstraite.

1913
Maurice Denis publie : Théories 1890-1910 : Du symbolisme et de Gauguin vers un nouvel ordre classique.
1921
Paul Sérusier publie l’ABC de la peinture, ouvrage théorique qui développe notamment sa définition des théories de la couleur.

1927
Mort de Paul Sérusier.

1943
Maurice Denis expose Le Talisman à la galerie Parvillée, à Paris. Il s’agit de la première exposition publique de l’oeuvre.

1985
Acquisition du Talisman par le musée d’Orsay.