RESTAURATION DES VITRAUX DE LA
SAINTE-CHAPELLE

Article publié dans la Lettre n° 385
le 21 septembre 2015


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RESTAURATION DES VITRAUX DE LA SAINTE-CHAPELLE. Après sept années de travaux, la troisième et dernière phase de restauration des vitraux de la Sainte Chapelle est terminée. Elle permet d’admirer dans tout leur éclat ces quinze verrières du XIIIe siècle, haute de quinze mètres, constituées de 1 113 scènes historiées, ainsi que la grande rose occidentale du XVe siècle illustrant l’Apocalypse, comme cela était prévu à l’origine. Avec plus d’un million de visiteurs en 2014, la Sainte-Chapelle est l’un des monuments les plus visités de Paris. Elle a été construite par Louis IX en un temps record, de 1241 à 1248, pour abriter les reliques liées à la Passion du Christ rachetées à Beaudouin II de Courtenay, empereur latin de Byzance. C’est l’occasion pour le futur saint Louis d’affirmer la puissance du royaume (la France est alors l’entité la plus puissante du monde chrétien occidental), tout en confirmant la monarchie capétienne de droit divin. La Sainte-Chapelle, chef d’œuvre du gothique rayonnant, a subi des incendies en 1630 et 1776 et des dégradations sous la Révolution. A partir de 1803, elle a été transformée en lieu d’archivage avant de bénéficier, en particulier grâce à Victor Hugo, d’une restauration, de 1840 à 1863, qui a restitué son aspect du XIIIe siècle. Au cours de ce chantier, exemplaire pour l’époque, la flèche est entièrement reconstruite, les sculptures des portails de la façade occidentale sont intégralement restituées et les vitraux sont remis en état. A cette occasion, la restauration de 1845 remet en état la structure et reconstitue un tiers de la surface de la vitrerie, s’approchant au plus près du programme initial.
Un monument n’est pas éternel. Les intempéries, la pollution, les tempêtes le dégradent. Régulièrement il faut l’entretenir. C’est ce qui a été fait de nouveau depuis 1970 avec trois campagnes de restaurations des vitraux. La première avait permis de restaurer tous les vitraux sud. Les restaurations de 1999-2007 ont été consacrées à deux verrières du cœur. Enfin la dernière campagne (2008-2015), d’un coût de neuf millions d’euros, a permis de restaurer les sept verrières restantes et la Rose. Ce dernier chantier a bénéficié du mécénat des fondations Velux (Danemark), qui ont financé 50% des travaux.
La dernière campagne a bénéficié des nouvelles avancées en matière de restauration et de prévention. Elle a permis de corriger des erreurs commises en 1845, en particulier sur la Rose, et de mieux mettre en valeur les vitraux, en allégeant les réseaux de plomb et en ajustant les réseaux de barlotières, ces barres de fer horizontales qui maintiennent la verrière, de manière à ce qu’elles ne masquent pas les vitraux. Par ailleurs, on a mis en place à l’extérieur un verre de doublage, qui protège les vitraux des intempéries et de la pollution. Pour le rendre invisible on l’a mis à la place des verres anciens et ces derniers ont été déplacés vers l’intérieur. Un véritable travail d’orfèvre ! Le résultat est absolument magnifique. R.P. Sainte-Chapelle 1er. Lien : sainte-chapelle.monuments-nationaux.fr.


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