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Titre de l'exposition |
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Entrée de l'exposition. |
Alors que la question des migrations humaines est au cœur de débats contemporains, l'exposition « Migrations, une odyssée humaine » propose de prendre du recul sur le phénomène migratoire, à travers un état fiable de la connaissance.
Au regard de notre longue histoire commune, vieille de 300 000 ans, quels rôles jouent les migrations dans la construction de l'humanité, de nos sociétés et de nos cultures contemporaines ? Peut-on tracer les contours d'un destin commun entre les migrations préhistoriques et les migrations récentes ?
La migration est une réalité constante et régulière, inséparable de l'histoire de l'humanité. Sa caractéristique réside moins dans son ampleur que dans la grande diversité des visages, des routes, des motivations et du vécu de ceux que l'on nomme désormais les migrants.
Aujourd'hui comme hier, l'humain assure sa pérennité grâce aux mouvements, aux brassages, aux apports, tant biologiques que culturels : cette réalité s'oppose aux fantasmes de pureté des origines et de séparation des groupes humains.
L'exposition mobilise les sciences humaines et sociales comme les sciences naturelles pour dispenser les faits sans céder aux préjugés, éveiller la curiosité et alimenter la réflexion. Avec la conviction que la science peut éclairer le débat public.
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Texte du panneau didactique. |
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Présentoir pour le jeune public.
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1 - LES MOTS DE LA MIGRATION
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Scénographie |
Depuis les débuts de l'humanité, les êtres humains se déplacent, migrent et explorent. La migration internationale, mobilité volontaire ou forcée de populations d'un pays à un autre, est pourtant rarement considérée comme un fait social ordinaire. Bien souvent, migrer ne désigne pas uniquement le fait de quitter son pays pour un autre et l'«étrange étranger» fascine, en même temps qu'il inspire la peur, entre accueil et rejet.
Alors que les profils des personnes en migration diffèrent suivant les époques, les clichés, quant à eux, se répètent invariablement. Les migrations sont encore souvent associées à une idée de menace, d'invasion, et restent perçues comme incontrôlables et imprévisibles. Pourtant, elles sont non seulement une réalité durable et répétée dans l'Histoire, mais aussi une ressource démographique et économique.
Loin de la submersion souvent évoquée, le nombre de personnes vivant en dehors de leur pays de naissance reste relativement faible: cela ne concerne que 4% de la population mondiale.
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Texte du panneau didactique. |
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Cristina de Middel (vit et travaille au Mexique). Ljewo, 2014. Tirage d'exposition. © Cristina de Middel / Magnum Photos.
Cette photographe espagnole qui vit au Mexique travaille sur la place des personnes en migration dans nos sociétés et sur la façon dont elles sont représentées dans les médias. À travers des mises en scène, elle propose une vision alternative à l'image traditionnellement relayée de la migration: ici, une anonyme, dont la posture et la cape en couverture de survie évoquent une superhéroïne, semble prête à affronter les dangers d'un périple. |
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De haut en bas et de gauche à droite:
- Les Émigrés, roman-ciné de Maurice Aubyn dans Le Film Complet, 1923. © BnF.
- Affiche du film L'Émigrante de Leo Joannon, 1940. Collection Christophel © CCFC - Films Vega.
- Affiche du film Les Émigrants de Jan Troell, 1971. Collection Christophel © Svensk Filmindustri-Warner Bros.
- Affiche américaine du film The Immigrant de Charles Chaplin, 1917. Collection Christophel © Lone Star Corporation.
- Affiche du film L'Émigré de Youssef Chahine, 1994. © Collection Christophel.
- Affiche allemande du film Emigranten de Charles Chaplin, 1917. Collection Christophel © Lone Star Corporation.
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Migrations, images et imaginaires.
Les mythes et les images associées aux migrations nourrissent notre imaginaire. Fuite, curiosité, désir de conquête ? Deux représentations s'opposent le plus souvent: d'un côté, une migration héroïque, celle de l'exploration, de la découverte et de l'aventure. De l'autre, une migration associée à l'idée d'invasion, de fuite, de menace et de peur de l'Autre.
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Panneau didactique «Migrant».
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Scénographie |
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Le droit du sol et du sang dans le monde.
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Panneau didactique «Une forêt de mots».
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Vidéo « Des statuts et des mots »
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Vidéo sur les personnages de «Silex and the City» de Jul
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Panneau didactique «Étranger». |
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Panneau didactique «Réfugié». |
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HISTOIRE DU DROIT D'ASILE (de droite à gauche):
- 5e siècle avant notre ère. C'est en Grèce ancienne que naît la notion d'asile, qui prend la forme d'une protection divine. L'asile est offert dans des lieux déterminés, le plus souvent religieux. Dans ces sanctuaires, les personnes et les biens sont à l'abri des violences de la guerre.
- À partir du 4e siècle. L'Église chrétienne dispose d'un droit d'asile religieux. Elle offre refuge dans ses églises et ses hôpitaux à tous ceux qui sont poursuivis.
- À partir du 16e siècle. Le droit d'asile passe de l'Église à l'État. L'État choisit, sur son territoire, d'accorder ou non sa protection. C'est, par exemple, ce que feront l'Angleterre, les Pays-Bas ou la Suisse face au premier mouvement massif de réfugiés à l'échelle européenne: l'exil de 300 000 protestants français en 1685.
- 1793. L'article 120 de la Constitution de 1793 déclare que «le peuple français donne l'asile aux étrangers bannis de leur patrie pour la cause de la liberté. Il le refuse aux tyrans».
- 1921. En réaction au déplacement de plusieurs millions de réfugiés durant la Première Guerre mondiale, une protection internationale se met en place. Le passeport Nansen, créé en 1921, en est le premier instrument juridique: il atteste de l'identité de réfugiés apatrides qu'aucun État ne reconnaît.
- 10 décembre 1948. La déclaration universelle des droits de l'homme consacre pour la première fois le droit d'asile comme un droit de l'individu. Chacun, face à la persécution, a «le droit de chercher asile et de bénéficier de l'asile en d'autres pays». Cette déclaration a une valeur morale plus que juridique.
- 28 juillet 1951. La Convention de Genève devient le texte fondateur du droit international pour les réfugiés. Complétée en 1967 par le protocole de New York qui étend ses dispositions à toutes les régions du monde, elle est aujourd'hui signée par 145 États.
- Et demain? Où en sommes-nous en Europe? Le Pacte européen sur la migration et l'asile a été adopté en mai 2024. Il impose à tous les États membres de l'Union européenne d'être solidaires dans l'accueil des réfugiés et d'offrir à chacun la même protection et les mêmes conditions d'asile. Ce pacte a pour objectif de lutter contre l'immigration illégale et d'accélérer la reconduite des personnes en situation irrégulière.
Et le climat?
La crise environnementale provoque la migration de dizaines de millions de déplacés climatiques chaque année. Ceux-ci ne bénéficient ni du statut de réfugiés ni de protection particulière. Qu'en sera-t-il demain?
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#LibertéÉgalitéRégulariser ! La Cimade.
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Panneau didactique «Irrégulier ?».
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Dans la rangée du haut, de gauche à droite:
- Certificat de réfugié de Paco Rabanne, réfugié espagnol. France, 1954. Archives Ofpra, Fontenay-sous-Bois, ESP 1169. Portrait de Paco Rabanne, 1979. © Pierre Guillaud / AFP.
- Certificat de réfugiée de Maria Casares, réfugiée espagnole. France, 1956. Archives Ofpra, Fontenay-sous-Bois, ESP2054. Portrait de Maria Casares, 1934. © ministère de la Culture - Médiathèque du patrimoine et de la photographie. Dist. Grand Palais / RMN / Studio Harcourt.
- Certificat de réfugié de Christo Javacheff, réfugié bulgare, France, 1958. Archives Ofpra, Fontenay-sous-Bois, | 49. Portrait de Christo, 1995. Reuters / Lutz Schmidt / Bridgeman, © Adagp, Paris, 2024.
- Certificat de réfugié de Rudolf Noureev, réfugié russe, France, 1969. Archives Ofpra, Fontenay-sous-Bois, N349. Rudolf Noureev, 1971. Colette Masson / Roger Viollet.
Dans les rangées du bas:
- Passeport de Raúl Ruiz, réfugié chilien à partir de 1973. Archives Ofpra, Fontenay-sous-Bois, AML396. Portrait de Raúl Ruiz. © Christian C., CC BY-NC 2.0.
- Titre de séjour de Masomah Ali Zada, réfugiée afghane, 2017. Collection privée. Portrait de Masomah Ali Zada, 2021. © Stéphane Mantey / Presse sport.
- Certificat de nationalité de Marc Chagall établi par l'office des réfugiés russes, France, 1933. Archives Ofpra, Fontenay-sous-Bois, GEN 1280. Marc Chagall, Entre chien et loup, France, 1938-1943. akg-images, © Archives Marc et Ida Chagall, © Adagp, Paris, 2024.
- Certificat de nationalité de Vladimir Nabokov établi par l'office des réfugiés russes, France, 1959. Archives Ofpra, Fontenay-sous-Bois, GEN 1830. Portrait de Vladimir Nabokov, France, 1975. © Philippe Ledru / akg-images
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Documents d’archives de l’Ofprah. De gauche à droite et de haut en bas :
- Passeport de Raúl Ruiz, réfugié chilien
- Certificat de réfugiée de Mélinée Manouchian, réfugiée arménienne
- Certificat de réfugié de Rudolf Noureev, réfugié russe
- Certificat de réfugié de Paco Rabanne, réfugié espagnol
- Certificat de réfugiée de Maria Casares, réfugiée espagnole
- Certificat de réfugié de Christo Javacheff, réfugié bulgare
© Archive Ofpra - MNHN - J.-C.Domenech.
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Scénographie |
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Panneau didactique «Expatrié».
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Panneau didactique «La réalité des chiffres». |
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Se nommer
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Panneau didactique «Se nommer».
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Scénographie |
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Panneau didactique «Peurs d'hier, peurs d'aujourd'hui». |
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Panneau didactique «Discours de rejet». |
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Scénographie |
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De gauche à droite et de haut en bas :
- «Invasion!». Dessin de Chappatte pour le journal The International New York Times. États-Unis, 2018. © Chappatte.
- «La crise des réfugiés en Europe». Dessin d'Osama Hajjaj, Jordanie, 2015. © Osama Hajjaj.
- «Stop». Dessin de Chappatte pour le journal Neue Zürcher Zeitung am Sonntag, Zurich, Suisse, 2015. © Chappatte.
- «Retournez chez vous». Dessin de Heng pour le journal Lianhe Zaobao, Singapour, 2015. © Heng.
- «The Only Way to Handle It (La seule manière de gérer ça)». Dessin de Hallahan pour le journal The Providence Evening Bulletin, États-Unis, 1921. © Library of Congress Prints and Photographs. Division Washington, LC-USZ62-44049.
- «Find ways to stop the flow! (Trouver un moyen d'arrêter le flux!)». Dessin de Paresh Nath pour le journal The Khaleej Times, Émirats arabes unis, 2014. © Paresh Nath. |
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Panneau didactique «Submergés ?».
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« Stop », Dessin de Chappatte pour le journal Neue Zürcher Zeitung am Sonntag, Zurich, Suisse, 2015 © Chappatte.
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2 - COMPRENDRE LES MIGRATIONS CONTEMPORAINES
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À quoi ressemble la migration internationale aujourd'hui ? Comment a-t-elle évolué ? La nouveauté réside moins dans son ampleur que dans sa grande diversité géographique, sociale, d'âges et de genres. Les trajectoires se diversifient: elles ne vont pas uniquement du Sud vers le Nord! Elles incluent plusieurs pays, des séjours saisonniers, des allers-retours. Les motifs de départ, économique, politique, familial, climatique, éducationnel ou récréatif sont divers et imbriqués. Le lien social entre pays de départ et d'arrivée a été profondément transformé par l'évolution des moyens de transport, comme par la révolution numérique.
Dans un même temps, le nombre de personnes fuyant leur pays a presque triplé dans le monde en 10 ans, en raison des conflits et de crises économiques majeures. Dans un contexte sécuritaire qui voit la montée des nationalismes, le passage des frontières est de plus en plus périlleux; la mer Méditerranée reste toujours aujourd'hui la traversée la plus meurtrière au monde.
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Texte du panneau didactique. |
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Joaquin Torres Garcia. Americana invertida. Uruguay, 1943. © Photo12 / Alamy / Foto Arena LTDA.
Ce dessin, représentant une Amérique du Sud inversée, est devenu une icône de la culture populaire: on peut voir, dans cette inversion de point de vue, une déconstruction des normes cartographiques enracinées dans la colonisation européenne des Amériques. Un poème l'accompagne: «Les bateaux, lorsqu'ils partent d'ici, descendent, ne montent pas, comme auparavant, pour s'en aller au nord. [...] Cette rectification était nécessaire: grâce à elle, nous savons maintenant où nous sommes.» |
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Reena Saini Kallat (vit et travaille en Inde). Woven Chronicle, 2018. Fils électriques, circuits imprimés, haut-parleurs.
Courtesy Reena Kallat Studio.
Cette œuvre est créée à partir de câbles électriques, transmetteurs d'idées et d'énergie, symboles de connexion. Mais tressés en forme de fils barbelés, ils évoquent aussi le barrage et l'interdiction de circuler. Au son de drones, de bateaux ou de gazouillis d'oiseaux, palpitations d'un monde en mouvement permanent, l'œuvre nous présente des trajectoires entremêlées. En inversant l'orientation de la carte et en plaçant l'Océanie plutôt que l'Europe en son centre, cette artiste indienne crée un changement de perspective et propose une vision alternative du monde à la faveur du Sud. |
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Panneau didactique «Où vont les flux ?» |
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Françoise Bahoken et Nicolas Lambert: «Cartogramme par points représentant le nombre de réfugiés ayant fui l'Ukraine entre le 24 février 2022 et le 27 avril 2022 et leurs pays d'accueil». France, 2022. © F. Bahoken et N. Lambert.
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Scénographie |
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Panneau didactique «Regards sur les cartes» |
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Le parcours de Wyem de Kaboul à Hambourg (octobre 2008 - juillet 2011). Françoise Bahoken et Nicolas Lambert, «Le parcours de Wyem face aux flux de Frontex», France, 2016. © F. Bahoken et N. Lambert.
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Frontex, «Principales nationalités des migrantes et migrants franchissant illégalement la frontière». Carte établie par Frontex, 2e trimestre 2017.
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La carte de droite a été produite par l'agence européenne des garde-côtes et garde-frontières (Frontex) chargée de la sécurité et du contrôle des frontières extérieures de l'Europe. Les épaisses flèches rouges choisies pour représenter des flux migratoires illégaux suggèrent que ceux-ci, menaçants, proviennent exclusivement d'Afrique. À l'opposé, la carte de gauche, montrant le parcours migratoire d'un homme, Wyem, nous présente une réalité tortueuse, faite d'étapes et de détours: un parti pris de représentation très différent. |
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Scénographie |
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Republic 2 (série Minimal Republics), 2019. © Ruben Martin de Lucas.
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Republic 5 (série Minimal Republics), 2019. © Ruben Martin de Lucas.
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Dans sa série Minimal Republics, l’artiste espagnol s’approprie 100 mètres carrés d’un territoire et s’y installe pendant 24 heures. Tel un microconquistador, il s’autoproclame propriétaire de cette république imaginaire. En pleine mer, sur un glacier ou dans un champ, des pays aux formes poétiques et improbables défient les contours des paysages naturels. Ces photos ironisent sur l’appropriation d’un espace naturel et de ses ressources, et sur le caractère arbitraire du découpage des territoires. |
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Treize personnes attendant l’autorisation de passer une ligne brisée (série Bureaucraties), 2018. © Ruben Martin de Lucas.
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Vingt-six personnes attendant l’autorisation d’entrer dans un cercle (série Bureaucraties), 2018. © Ruben Martin de Lucas.
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À travers des mises en scène ironiques de files d’attente au milieu de nulle part, ce photographe espagnol se moque de l’absurdité des frontières et de la capacité des humains à prendre possession d’un espace naturel, puis à accorder ou refuser aux autres le droit d’y pénétrer. En rappelant le caractère aléatoire de notre lieu de naissance, qui donne ou non la possibilité de migrer, il interroge aussi notre place dans le monde: de quel côté de la ligne nous situons-nous ? |
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Scénographie |
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Mur d’Hadrien, Frontière nord de l’Empire Roman au 2e siècle avant notre ère, actuelle Angleterre. © Steven Fruitsmaak.
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Barrière de séparation israélienne. © akg-images / Horizons / Ton Koene.
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Frontière entre la France et l'Espagne dans le massif du Balaïtous. © santirf / iStock.
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Frontière entre la Bolivie et le Chili. © nmessana / iStock.
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Frontière Mexique États-Unis à Campo. © Greg Bulla – Unsplash.
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Frontière entre le Mexique et les États-Unis à Nogales. © Robert Bushell / U.S. Customs and Border Protection.
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Alina et Jeff Bliumis (vivent et travaillent aux États-Unis). Migrations from A to Z, 2011, détail. Cartes postales.
Musée national de l'histoire de l'immigration - Établissement public du Palais de la Porte Dorée, Paris.
Ces 195 cartes postales représentent chacune, à travers un cliché idyllique, un pays indépendant dans le monde. Au centre, les artistes ont repris un slogan provenant de différents sites internet: services d'immigration, offices de tourisme, forums d'expatriés... Entre agence de voyage et administration, deux réalités radicalement opposées se confrontent, entre besoin d'attirer et de contrôler. Ces deux artistes, l'un moldave et l'autre biélorusse, ont émigré aux États-Unis: leur œuvre raconte avec humour leur expérience de l'émigration et de la confrontation à un environnement culturel et social différent de celui de leurs pays natals.
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Alina et Jeff Bliumis (vivent et travaillent aux États-Unis). Migrations from A to Z, 2011, détail. Cartes postales.
Musée national de l'histoire de l'immigration - Établissement public du Palais de la Porte Dorée, Paris. |
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Scénographie |
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Tom Kiefer (vit et travaille aux États-Unis). Trail Marker, 2014. Tirage photographique. Courtesy de l'artiste / Agence Rea.
Ces canards en plastique ont été utilisés près de la frontière entre les États-Unis et le Mexique en Arizona. Comme des balises, ils ont été placés le long d'un sentier par des migrants. Attachés par un lien à des branches d'arbres, ces canards, ou autres objets de couleurs vives, permettent d'indiquer le chemin à emprunter, comme un code de communication tacite. |
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Étapes de construction du mur entre les États-Unis et le Mexique.
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Tom Kiefer (vit et travaille aux États-Unis). Oral Hygiene, 2015. Tirages photographiques. Courtesy de l'artiste / Agence Rea.
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Tom Kiefer (vit et travaille aux États-Unis). Soap, 2015. Tirages photographiques. Courtesy de l'artiste / Agence Rea.
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Ancien travailleur d'un centre de protection des frontières, ce photographe américain s'est intéressé aux objets emportés par des migrants et confisqués à la frontière entre le Mexique et les États-Unis. Nécessaires à l’hygiène et à la santé, ces objets du quotidien sont jugés dangereux et retirés à leur propriétaire. En photographiant des accumulations d'objets - savons, tubes de dentifrice, préservatifs, pilules contraceptives ou barres chocolatées -, l'artiste nous raconte la fragilité de ces parcours et l'absurdité de certaines situations. |
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Scénographie |
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- Mariage arrangé. Photomontage du Studio Rex, Marseille, 20e siècle. © Jean-Marie Donat Collection, Paris.
- Famille recomposée. Photomontage du Studio Rex, Marseille, 20e siècle. © Jean-Marie Donat Collection, Paris.
Recomposer une famille. À Marseille, des années 1950 aux années 1980, le Studio Rex a reçu des milliers d'immigrés. À côté des classiques photos d'identité, le studio proposait des photomontages, assemblages fictifs de photos de membres de familles éloignés pendant la migration. En haut, deux photomatons d'un couple algérien assemblés et insérés dans une photo préexistante composant un mariage imaginaire. En bas, un homme et sa famille sont réunis le temps d'une photo. Au verso, un message de sa femme. |
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Julie Polidoro (vit et travaille en Italie). The Invisibles, 2022. Pigments sur toile de lin suspendue. Courtesy Galerie Valérie Delaunay. © Adagp, Paris, 2024.
Bloqués, en transit, au cours d'un voyage inachevé, ces «invisibles» nous racontent l'attente interminable de la vie dans un camp de réfugiés. Au premier plan, le téléphone nous rappelle l'importance du temps à combler et le besoin de liens et de connexions. La peintre Julie Polidoro, qui vit entre la France et l'Italie, travaille à partir de photos recueillies sur internet: elle peint ici des «images d'images», en y intégrant les icônes de navigation numérique. Elle évoque ainsi la médiatisation de la migration et la circulation incessante de milliers de clichés, souvent vite oubliés. |
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L'Encyclopédie des migrants.
Ce projet artistique européen, conçu par Paloma Fernandez Sobrino, réunit en une encyclopédie quatre cents témoignages de personnes migrantes. Depuis huit villes de la façade atlantique, de Brest jusqu'à Gibraltar, chaque témoin a été invité à écrire une lettre à un proche, sur le thème de la distance. En édition limitée, huit exemplaires ont ensuite été déposés dans les archives des villes investies dans le projet: par ce geste, en référence à l'Encyclopédie des Lumières, le projet propose de laisser la trace d'un patrimoine commun, celui de l'histoire intime des migrations. |
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Panneau didactique «E-Migration».
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Scénographie |
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Panneau didactique «Risquer sa vie» |
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Kit de survie. France, 2016-2018. Musée national de l'histoire de l'immigration. Établissement public du Palais de la Porte Dorée, Paris, 2019.12.7.
Ce kit est donné à bord de bateaux de sauvetage aux rescapés afin de répondre aux besoins essentiels: les personnes arrivent souvent déshydratées, blessées, choquées et sans aucun bagage. |
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Rescapés dans une embarcation de métal, sauvetage du 25 août 2023. © Stefano Bellachi / SOS Méditerranée.
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Panneau didactique «Droit maritime et solidarité» |
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Gilet de sauvetage non conforme, 2023, SOS Méditerranée, Marseille. Ce gilet était porté par un enfant de quatre ans, secouru le 27 décembre 2023 aux côtés de 106 personnes en détresse. © SOS Méditerranée / MNHN – J.-C. Domenech.
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- Bonnet, écharpe. France, 21e siècle. Mucem, Marseille.
- Moufles de ski, chaussettes. France, 21e siècle. Mucem, Marseille.
- Bottes de randonnée neige, homme. France, 21e siècle. Mucem, Marseille.
Chaleur humaine. Sur terre comme en mer, l'action des associations témoigne de la solidarité entre les citoyens. Près de Briançon, un circuit d'objets s'est mis en place: l'association Refuges solidaires prête des vêtements chauds à celles et ceux qui tentent de franchir la frontière franco-italienne par la montagne. Une fois le passage accompli, les vêtements sont remis en circulation de l'autre côté de la frontière. Par exemple, ces bottes ont été achetées par des Italiens, puis prêtées et portées par plusieurs centaines de personnes. Entre chaque prêt, des bénévoles, français et italiens, les rapportent en Italie. |
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Scénographie |
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Panneau didactique «Objets de l'exil» |
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Valise de Soundirassane Nadarajane. Musée national de l'histoire de l'immigration - Établissement public du Palais de la Porte Dorée, Paris, don de M. Soundirassane Nadarajane.
En partant pour la France depuis sa ville natale de Karikal en Inde, Soundirassane Nadarajane réunit dans sa valise les objets liés aux personnes qu'il s'apprête à quitter, à sa religion et à sa nouvelle vie en France. Des vêtements ou un répertoire manuscrit de vocabulaire français viennent ainsi s'ajouter à la cuillère offerte par sa sœur, à une serviette présentant les drapeaux de la France et de l'Inde, ou à la représentation de la déesse Shakti provenant du temple de son village. |
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Singe en peluche. Allemagne, 20e siècle. Collection privée d'Elzbieta Neyman.
À l'image du destin de ses propriétaires, ce petit singe a une histoire compliquée. En octobre 1917, quand éclate la révolution bolchevique, Wanda, Aleksander et leurs enfants, des colons polonais installés en Ukraine, quittent en hâte leur village pour Varsovie, des diamants cachés dans les entrailles de la peluche. Le petit singe accompagne ensuite différents épisodes de la famille, à travers l'Allemagne, l'Ukraine, la Pologne et la France. Au fil des voyages, il change d'usage, tour à tour jouet, gardien de la mémoire familiale, témoin des migrations successives. Vous pouvez retrouver son histoire sur le site Internet: Displacedobjects.com. |
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Clé de la maison de Laghouat quittée par la famille Lalou. Algérie, 20e siècle. Musée d'art et d'histoire du Judaïsme, Paris, don de M. Jean-Claude Lalou en mémoire des familles Lalou et Zenou de Laghouat.
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Manuscrit original du journal de Mamadou Samake. France, 2019-2022. Prêt Marie-Odile Laîné. Mamadou Samake. Le chien qui a vu le lion d'Abidjan à Caen: journal de Mamadou, migrant; France, LSAA-édition, 2023.
En migration de la Côte d'Ivoire vers l'Europe pendant quatre ans, Mamadou Samake a rédigé son journal intime sur des cahiers d'écolier. Il y raconte son périple dangereux et revient sur ses réflexions. Aidé par Marie-Odile Laîné, il publie son livre en 2023, Le chien qui a vu le lion. |
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Timbale en argent. Cambodge, 20e siècle. Musée national de l'histoire de l'immigration - Établissement public du Palais de la Porte Dorée, Paris, dépôt de M. Thonn Ouk.
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Témoignage de Rosa.
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Témoignage d'Armin.
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Témoignage de Diallo
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Témoignage de Ning
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Panneau didactique «Des profils variés» |
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Panneau didactique «Mineur, mijeur, majeur» |
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De plus en plus d'étudiants |
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Panneau didactique «De plus en plus d'étudiants» |
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Panneau didactique «Migrations choisies, migrations contraintes» |
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Panneau didactique «Réguliers, irréguliers» |
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Femmes en migration |
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Panneau didactique «Femmes en migration» |
3 - MIGRATIONS ET ÉVOLUTIONS
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Scénographie |
Phénomène indispensable à la dynamique de la vie, la migration est un processus qui caractérise l'humanité depuis toujours. Dès son émergence il y a 300 000 ans, notre espèce Homo sapiens s'est déplacée puis dispersée sur l'ensemble de la planète. Nous avons colonisé la plupart des milieux, même les plus hostiles, en nous métissant, chemin faisant, avec d'autres espèces humaines. À toutes les époques et dans toutes les directions, les mouvements n'ont jamais cessé. Or, l'humain ne se déplace pas seul, il part avec des «bagages», dans ses mains, sous ses chaussures, dans sa tête et son corps. Et tout comme les humains, ceux-ci se mélangent: brassage génétique, mais aussi brassage d'idées et de cultures. Les migrations et métissages ont ainsi façonné les humains, leur environnement et les sociétés d'hier et d'aujourd'hui. Les études présentées ici démontrent la récurrence des déplacements depuis l'origine de l'humanité et révèlent le rôle essentiel des migrations dans la construction de notre monde.
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Texte du panneau didactique. |
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Pietro Ruffo (vit et travaille en Italie). Migration globe, 2024. Stylo bille, encre et découpes sur papier marouflé sur bois. © Galerie Italienne, Paris - Photo Giorgio Benni.
Plasticien italien, Pietro Ruffo centre son travail sur l’histoire de l’humanité et le lien qui l’unit à son environnement. Sur des globes, il dessine minutieusement des scènes de migrations anciennes ou contemporaines, dans un monde sans frontières. De délicats oiseaux migrateurs les survolent: ces fragiles formes de papier découpé semblent nous rappeler la vulnérabilité du vivant, dans un monde en perpétuel mouvement où l’activité humaine et son impact sur l’environnement représentent un défi. Cette œuvre a été créée à l’occasion de l’exposition. |
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Pietro Ruffo (vit et travaille en Italie). Migration globe, 2024 (vue partielle). Stylo bille, encre et découpes sur papier marouflé sur bois. © Galerie Italienne, Paris - Photo Giorgio Benni.
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Pietro Ruffo (vit et travaille en Italie). Migration globe, 2024 (vue partielle). Stylo bille, encre et découpes sur papier marouflé sur bois. © Galerie Italienne, Paris - Photo Giorgio Benni.. |
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Les Voyages de Sapiens. Escalenta / Nova Pista.
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Scénographie |
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Scénographie |
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Panneau didactique «Transmettre ses savoir-faire» |
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Panneau didactique «Étudier les migrations des populations préhistoriques» |
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Les grandes étapes de l'expansion de l'Homo Sapiens.
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Scénographie |
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Migration des Tupi-Guarani.
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Panneau didactique «Rayonnement des us et coutumes» |
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Scénographie |
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Panneau didactique «Codes génétiques croisés»
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L'ADN de l'Homo Sapiens aujourd'hui.
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Arbre généalogique d'une famille préhistorique à Gurgy «Les Noisats» il y 6700 ans. |
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Carte de France pour situer l'origine des femmes de Gurgy.
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Panneau didactique «D'où viennent les femmes de Gurgy ?»
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Scénographie. La répartition du silex du Grand-Pressigny en Europe occidentale entre -5000 et -4400 avant le présent. |
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Matières premières (silex) et outils du Grand-Pressigny.
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Panneau didactique «Suivre la matière»
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Scénographie |
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Panneau didactique «Compagnons de voyage clandestins» |
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Le mulot et la souris.
Les archéologues et les généticiens ont démontré que le mulot a traversé la mer Méditerranée, de la péninsule ibérique vers l'Afrique du Nord, il y a 7000 ans. La souris d'Afrique du Nord la traverse 2000 ans plus tard en sens inverse. Transportés de façon involontaire par des humains, ces rongeurs témoignent d'échanges entre groupes humains et de déplacements dans le détroit de Gibraltar dès le néolithique. |
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Scénographie |
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Illustration pour le panneau didactique de droite |
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Panneau didactique «De nouvelles capacités biologiques» |
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Angélica Dass (vit et travaille en Espagne). Humanae, 2012. Work in progress. Tirages photographiques. Courtesy de l'artiste.
Angélica Dass a grandi dans une famille brésilienne aux couleurs de peaux très différentes: s'interrogeant sur cette variété de teintes et sur le racisme dont elle a été victime, elle explore la perception des nuances et la façon de se définir ou de désigner quelqu'un par une seule couleur. Elle associe la teinte des peaux photographiées aux références du nuancier Pantone, dont elle emplit le fond de l'image: l'infinie variété de nuances de la peau humaine se révèle alors dans une grande mosaïque de visages. |
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Panneau didactique «Le regard du scientifique» |
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Panneau didactique «Apports, mélanges, emprunts» |
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Scénographie |
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Panneau didactique «L'Héritage du néolithique» |
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Exemples d'héritages du néolithique |
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Domestication et élevage des animaux. |
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Les cultures agricoles |
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Diffusion des premières sociétés agricoles et pastorales vers l'Europe. |
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Panneau didactique «Transporter des végétaux». |
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L'arbre du voyageur. |
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Transport de graines. |
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- Hache polie. Pons, Charente-Maritime, France, Néolithique. Collection Morel, Musée de l'Homme.
- Hachette, France, 2024.
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Scénographie |
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Café, thé, chocolat. |
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Les routes du thé, du café et du cacao. |
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Panneau didactique «Échanges mondialisés, migrations mondiales». |
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La soupe au chou (galicien).
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Ramène ta fraise !
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Le piment d'Espelette. Seule épice AOP (Appellation d'origine protégée) en France, le piment d'Espelette (Capsicum anuum) est aujourd'hui le symbole du Pays basque, un emblème fort d'authenticité et de racines. Le piment est pourtant originaire d'Amérique centrale, où il est consommé depuis plus de 8000 ans. Il a été apporté en Espagne lors d'une expédition de Christophe Colomb en 1493. L'histoire de son implantation au Pays basque reste mal connue.
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Panneau didactique «Manger, bouger... et vice versa». |
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Le raifort : souvenirs de Pologne.
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Fabien Clerc (vit et travaille en Suisse). Döner Kebab, Tales of a successful Integration, 2022. Installation, sculpture en grès émaillé et terres mélangées. Collection du Fonds municipal d'art contemporain de la Ville de Genève.
Ce céramiste, à la double culture colombienne et suisse, propose une réflexion sur les notions d'assimilation et d'intégration: il accumule et juxtapose différentes strates de terre argileuse, issues de plusieurs territoires éloignés, pour former un fragile, mais imposant kebab. La sculpture devient une métaphore culinaire du melting-pot: l'idée d'une société formée sur la rencontre de différentes populations, aux origines variées, qui fusionnent dans une culture commune. |
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Le kebab : salade, tomate, union !
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Scénographie |
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Scénographie |
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Panneau didactique «Hospitalité» |
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Déclaration universelle des Droits de l'Homme.
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