Parcours en images de l'exposition

HUBERT DUPRAT

avec des visuels mis à la disposition de la presse
et nos propres prises de vue

Parcours accompagnant l'article publié dans la Lettre n°512 du 25 novembre 2020




Entrée de l'exposition
Pour la première fois l'œuvre d'Hubert Duprat fait l'objet d'une rétrospective en France. À travers divers ensembles, photographiques, sculpturaux et la réactivation d'œuvres monumentales, l'exposition retrace l'itinéraire de cet artiste français, né en 1957 et qui depuis bientôt quarante ans développe une pratique à la manière d'un chercheur, plus doué pour la traque que pour la capture selon ses propres mots.

Au tournant des années 1980, alors qu'en Europe la peinture opère un retour avec notamment la Figuration libre et la Transavanguardia italienne, Hubert Duprat inaugure un travail inclassable et protéiforme. En 1983, il « conceptualise » l'atelier qui devient le lieu de premières spéculations. Celles-ci empruntent successivement la forme de camera obscurs, de panneaux teintés et marquetés puis de reconstitutions architecturales en béton - une structure de ce type emboîtée dans l’un des espaces du musée semble défier les lois de l'apesanteur. Au même moment, Duprat s'intéresse à l'orpaillage et découvre l'ingéniosité des larves de Trichoptères. De cette observation naîtra une œuvre fondatrice.

Le parcours s'appréhende comme la traversée d'une œuvre au long cours, une œuvre irréductible à toute chronologie qui s'élabore dans le recommencement autant que dans le renouvellement. Dès l'entrée de l'exposition les premiers ensembles, rendent compte de la diversité des matières et des manières.
Faisant un usage inédit des techniques, l'artiste privilégie des modes de réalisation qui empruntent à l'artisanat (marqueterie, tapisserie d'ameublement...) autant qu'à des pratiques manuelles récréatives (art filaire). Les matériaux, puisés dans la nature ou
dans la manufacture, révèlent certaines particularités minérales et végétales (pyrite, ambre...) mais aussi celles de produits industriels (polystyrène).

 
En avançant dans la visite suivent des séries qui impliquent plus particulièrement des phénomènes visuels : effets de stéréoscopie (Le Salon bleu), de renversement (camera obscura), de flottement (architecture en béton), ou encore de tremblement (tirs de grenailles). Ces œuvres invitent à s'interroger sur l'ambivalence de notre perception du réel, une réflexion clé chez l'artiste qu'il traduit, non sans humour, par l'expression « deux yeux ne suffisent pas ».

En fin de parcours, les sculptures réalisées en pierre taillée ou polie renvoient à un principe de commencement, un temps premier où la matière brute était l'outil même. Questionner les industries humaines depuis les origines met à jour l'intérêt d'Hubert Duprat pour la culture matérielle, cristallisant ainsi l'une des dynamiques de sa production.

L'exposition rend compte des lignes de force d'une création aussi ouverte que labyrinthique qu'il est difficile d'enfermer dans un style (virtuosité maniériste et lignes épurées s'y côtoient). Elle montre l'ampleur d'une prospection anthropologique qui
vise in fine à restituer le monde.

MIROIR DU TRICHOPTÈRE / THE CADDISFLY'S MIRROR
Le parcours se poursuit dans les collections permanentes. Un espace accueille le « Miroir du Trichoptère / The Caddisfly's Mirror ». Fruit d'une recherche entamée au début des années 1990, l'ensemble réunit un fonds documentaire (ouvrages, périodiques, etc.), des gravures, des objets et des films, ayant l'insecte aquatique pour dénominateur commun.
Le « Miroir du Trichoptère / The Caddisfly's Mirror » est accessible tous les jours de 10 à 18 heures, sauf le lundi.
Le fonds documentaire est consultable sur place en présence d'un médiateur le samedi et le dimanche de 14 à 18 heures.


Scénographie
 
Hubert Duprat. Comme un gant, 2004. Résine et hématites roulées. Centre national des arts plastiques, dépôt au musée de Grenoble.
 
Hubert Duprat. Sans titre, 2002. Encre de Chine sur contreplaqué découpé. Courtesy de l’artiste et Art : Concept, Paris.
Hubert Duprat. Entrelacs, 1992-2020. Méplat cuivre et plâtre.
 
Hubert Duprat. Nord, 1997-1998. Plaquettes d’ambre de la Baltique. Collection Fonds régional d’art contemporain Franche-Comté, Besançon.
 
Hubert Duprat. Nord, 1997-1998. Plaquettes d’ambre de la Baltique. Collection particulière.

Hubert Duprat. Chagrin, 2009-2020. Polystyrène et galuchat. Dimensions variables. Courtesy de l’artiste et Art : Concept, Paris.
 
Hubert Duprat. Corail Costa Brava, 1994-2016. Corail rouge de Méditerranée et mie de pain. Don de la Société des Amis du Musée d’Art Moderne en 2017. Musée d’Art moderne de Paris.


Hubert Duprat. Les Agates, 1986-1989. Cibachromes. Collection Fonds régional d’art contemporain Bretagne, Rennes.
 
Hubert Duprat. Corail Costa Brava, 1994. Corail rouge de Méditerranée et mie de pain. Collection Fonds régional d’art contemporain Franche-Comté, Besançon.

Scénographie avec, au premier plan : À la fois, la racine et le fruit, 1997-1998. Bois, plaquettes d’os et pointes.
Collection Fondation Cartier pour l’art contemporain, Paris
 
Hubert Duprat. À la fois, la racine et le fruit, détail, 1997-1998. Bois, plaquettes d’os et pointes. Collection Fondation Cartier pour l’art contemporain, Paris.
 
Hubert Duprat. Sans titre, 1999. Cristaux de roche et paraffine. Collection Antoine de Galbert, Paris.
 
Hubert Duprat. Sans titre, 2008-2014. Plâtre synthétique et laiton. Courtesy de l’artiste et Art : Concept, Paris.
 
Hubert Duprat. Sans titre, 2008. Cristaux de calcite optique. Collection particulière.




Scénographie avec, de Hubert Duprat : Excentriques, 1995-2020. Pointes et fil de lin.
 
Hubert Duprat. Excentriques, détail, 1995-2020. Pointes et fil de lin.
 
Hubert Duprat. Excentriques, détail, 1995-2020. Pointes et fil de lin.

Scénographie avec, sur le sol, de Hubert Duprat : Cassés-Collés.
 
Hubert Duprat. Cassé-Collé, 1991-1994. Calcaire. Don des Amis du Centre Pompidou. Groupe d’Acquisition pour l’Art Contemporain, 2020. Centre Pompidou, Paris, Musée national d’art moderne / Centre de création industrielle.
 
Hubert Duprat. Sans titre, 2007-2011. Cristaux de pyrite. Collection particulière.

Scénographie
 
Hubert Duprat. Sans titre, 2008. Fuseaux de magnétite de synthèse. Courtesy de l’artiste et Art : Concept, Paris.
 
Hubert Duprat. Sans titre, détail, 2008. Fuseaux de magnétite de synthèse. Courtesy de l’artiste et Art : Concept, Paris.
Hubert Duprat. Le Salon bleu, 1984-1985. Cinq éléments, tirages Fujiflex sur aluminium.
Courtesy de l’artiste et Art : Concept, Paris.

Hubert Duprat. Tubes de Trichoptères, 1980-2016. Or, perles, pierres précieuses et semi-précieuses. Longueur moyenne 2,5 cm.
Don de la Société des Amis du Musée d’Art Moderne en 2017. Musée d’Art moderne de Paris.

Les larves de Trichoptères s’emparent des matériaux précieux (or, perles, turquoise…) que l’artiste a déposés dans l’aquarium. Pour fabriquer leur étui, ces insectes procèdent à un assemblage grâce à la sécrétion d’une substance collante à la manière des vers à soie. Le mode de délégation prend différentes formes relevant davantage de l’expérimentation que d’un protocole spécifique : parfois fils d’or et perles sont déposés conjointement, parfois ils sont transmis à des moments différents, permettant ainsi à l’artiste de diriger la fabrication et l’apparence du fourreau.

 
Hubert Duprat. Tube de Trichoptère, 1980-2016. Or, turquoise et perles, 0,6 x 2,5 x 0,5 cm. Don de la Société des Amis du Musée d’Art Moderne en 2017. Musée d’Art moderne de Paris. © Musée d’Art Moderne de Paris / Roger-Viollet. © ADAGP, Paris, 2020. Photo : Julien Vidal / Roger-Viollet.
 
Hubert Duprat. Larve aquatique de Trichoptère avec son étui, 1980-2000. Or, perles, saphirs, turquoises, corail, lapis lazuli, longueur moyenne 2,5 cm. © ADAGP, Paris, 2020. Photo : F. Delpech.

Scénographie
Hubert Duprat. Le Pire (au premier plan) et Marqueterie (voir ci-dessous).
 
Hubert Duprat. Le Pire, 1996-1998. Galets, béton et bois. Musée d’Art Contemporain de Lyon.
 
Hubert Duprat. Marqueterie, 1986-1988. Contreplaqué teint et incrustation d’écaille de tortue. Collection Fonds régional d’art contemporain Poitou-Charentes, Angoulème.




Scénographie

Hubert Duprat. Sans titre, 1984-1985. Cibachrome. Collection Fonds régional d’art contemporain Poitou-Charentes, Angoulème.

Camera obscura
Principe connu depuis l’Antiquité qui désigne un mode d’apparition d’image à partir d’une pièce noire munie d’un petit trou par où pénètre la lumière. Sur la paroi opposée apparaît l’image inversée. Le premier atelier de Duprat, entièrement transformé en chambre noire, devient le lieu d’expérimentations optiques : le paysage urbain s’invite à l’intérieur. Les images doublement inversées (haut/bas et droite/gauche) perçues en noir et blanc par l’œil humain en raison du volume de l’atelier, ont été enregistrées sur un temps long par un appareil photographique qui a permis leur restitution en couleur.

 
Hubert Duprat. Sans titre, 1984-1985. Cibachrome. Collection Fonds régional d’art contemporain Poitou-Charentes, Angoulème.
 
Hubert Duprat. Sans titre, 1984-1985. Cibachrome. Collection Fonds régional d’art contemporain Poitou-Charentes, Angoulème.




Scénographie
 
Hubert Duprat. Sans titre, 2008-2020. Pâte à modeler. Courtesy de l’artiste et Art : Concept, Paris.
 
Hubert Duprat. Sans titre (Les Cakes), 1989. Béton. Nathalie et Jean-François Dumont, collection particulière et collection de l’artiste.
 
Hubert Duprat. Sans titre, 2002. Encre de Chine sur contreplaqué découpé. Courtesy de l’artiste et Art : Concept, Paris.
 
Hubert Duprat. Martyr, 2019. Polyméthacrylate de méthyle. Don du Fonds de dotation Centre Pompidou Accélération, 2019. Centre Pompidou, Paris. Musée national d’art moderne / Centre de création industrielle.
 
Hubert Duprat. Sans titre, 2011-2015. Ulexite et dés. Courtesy de l’artiste et Art : Concept, Paris.
 
Hubert Duprat. Sans titre (détail), 2011. Dés, ulexites, dimensions variables. Courtesy Art : Concept, Paris. © ADAGP, Paris, 2020. Photo : F. Gousset.
 
Hubert Duprat. Sans titre, 2011-2012. Plexiglas et pâte à modeler. Courtesy de l’artiste et Art : Concept, Paris.
 
Hubert Duprat. Sans titre, 2011-2012. Plexiglas et pâte à modeler, 32 x 32 x 32 cm. Collection privée, Paris. Courtesy Art : Concept, Paris. © ADAGP, Paris, 2020. Photo : R. Chauvin / Mona.
 
Hubert Duprat. Sans titre, 1992-2020. Grenaille de plomb et plâtre.
 
Hubert Duprat. Sans titre, détail, 1992-2020. Grenaille de plomb et plâtre.


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Hubert Duprat. Les Bêtes, 1992-1999. Silex.
Commissariat de police de Stains - Pierrefitte-sur-Seine, collection particulière, Marseille et collection de l’artiste.
 
Hubert Duprat. Les Bêtes, détail, 1992-1999. Silex.
 
Hubert Duprat. Les Bêtes, détail, 1992-1999. Silex, six pièces de 30 x 35 cm environ. Œuvre financée dans le cadre de la procédure du 1% du Ministère de l’Intérieur. Commissariat de Stains (93). © ADAGP, Paris, 2020. Photo : André Morin.
 
Hubert Duprat. Hécatombe, 2016. Pneu et diamants bruts. Courtesy de l’artiste et Art : Concept, Paris et ZERO…, Milan.
 
Hubert Duprat. Hécatombe, vue partielle, 2016. Pneu et diamants bruts. Courtesy de l’artiste et Art : Concept, Paris et ZERO…, Milan.
 
Hubert Duprat. Tribulum, 2012-2020. Mousse florale et éclats de silex, 100 x 70 x 18 cm. Courtesy Art : Concept, Paris.
 
Hubert Duprat. Tribulum, détail, 2012-2020. Mousse florale et éclats de silex, 100 x 70 x 18 cm. Courtesy Art : Concept, Paris. © ADAGP, Paris, 2020 Photo : F. Gousset.

Hubert Duprat. Coupé-Cloué, 1991-1994. Hêtre et clous de tapissier en laiton.
Collection Fonds régional d’art contemporain - Artothèque Nouvelle-Aquitaine, Limoges. Courtesy de l’artiste et Art : Concept, Paris.
 
Hubert Duprat. Volos, 2013-2020. Hache polie et pain d’argile, 48 x 20 x 5 cm. Collection de l’artiste.
 
Hubert Duprat. Coupé-Cloué, détail, 1991-1994. Hêtre et clous de tapissier en laiton. Collection Fonds régional d’art contemporain - Artothèque Nouvelle-Aquitaine, Limoges. Courtesy de l’artiste et Art : Concept, Paris.