Parcours en images de l'exposition

BASELITZ LA RÉTROSPECTIVE

avec des visuels mis à la disposition de la presse
et nos propres prises de vue

Parcours accompagnant l'article publié dans la Lettre n°540 du 2 février 2022



 

Entrée de l'exposition


1 - À la découverte des avant-gardes


À la découverte des avant-gardes
 
En août 1961, dans le contexte politique tendu de la construction du mur de Berlin, l'étudiant en art à Berlin-Ouest nommé Hans-Georg Kern prend comme pseudonyme «Georg Baselitz», en hommage à son village natal Großbaselitz renommé Deutschbaselitz en 1948 et par la suite situé de l’autre côté de la frontière, en République démocratique d'Allemagne (RDA). Réfutant l'idéologie véhiculée par l'Union soviétique à travers la peinture du réalisme socialiste, il découvre après son passage à l'Ouest, en 1957, l'avant-garde moderne et abstraite qui n'était pas enseignée en RDA, et bientôt l'expressionnisme abstrait américain. Alors que le débat artistique est polarisé entre les défenseurs de l'art abstrait — langage plastique commun aux démocraties incarnant une forme de résilience face au passé national-socialiste — et les peintres figuratifs qui rejettent la doctrine imposée par l'URSS, l'artiste cherche sa voie. Il commence par s'intéresser aux artistes singuliers comme Antonin Artaud, Jean Dubuffet ou les surréalistes et s'imprègne de leurs travaux. L'ouvrage Bildnerei der Geisteskranken [Expressions de la folie] que le psychiatre et historien d'art Hans Prinzhorn consacre en 1922 à sa collection d'œuvres réalisées par des personnes atteintes de troubles mentaux le marque tout particulièrement.
 
Texte du panneau didactique.
 
Georg Baselitz dans son atelier au château de Derneburg, 1984. Photo Benjamin Katz.
 
Georg Baselitz. G. Antonin, 1962. Huile sur toile de jute. Collection particulière, courtesy David Zwirner.
 
Citation
 
 
 
 



2 - Autoportraits d’un vécu

Scénographie
Autoportraits d’un vécu

En octobre 1961, Baselitz rédige avec son ami Eugen Schönebeck un texte engagé et centré sur la situation post-apocalyptique de l'Allemagne en 1945 : le Premier manifeste pandémonique. Dans un style littéraire emprunté aussi bien aux poètes et dramaturges Samuel Beckett, Antonin Artaud qu'aux Chants de Maldoror de Lautréamont, ce manifeste engendre une série d'œuvres sombres, dont les titres sont souvent précédés des initiales P.D., en référence à la capitale imaginaire des enfers : le Pandémonium. À partir de motifs inspirés de la Saxe de son enfance et de ses souvenirs de la guerre, Baselitz imagine un langage plastique alliant pratique informelle et éléments de figuration naïve. Ses motifs outrepassent les limites morales de l'époque jusqu'à créer le scandale lors de sa première exposition à la galerie berlinoise Werner & Katz, en 1963. S'ensuit un procès médiatisé qui donne à Baselitz l'image d'un artiste provocateur qui ne le quittera plus.
 
Texte du panneau didactique.
 
Georg Baselitz. Die große Nacht im Eimer  [La Grande Nuit foutue], 1962-1963. Huile sur toile, 250 × 180 cm. Museum Ludwig, Cologne. © Georg Baselitz, 2021. Photo Jochen Littkemann, Berlin.
 
Georg Baselitz. Oberon (1. Orthodoxer Salon 64 – E. Neijsvestnij) [Oberon (1er salon orthodoxe 64 – E. Neïzvestny)], 1963-1964.  Huile sur toile, 250 × 200 cm. Städel Museum, Francfort-sur-le-Main. Acquis en 2010 grâce à un don de Dorette Hildebrand-Staab. © Georg Baselitz, 2021. Photo © Städel Museum – Artothek.
 
Georg Baselitz. Der Haken [Le Crochet], 1962. Huile sur toile. Collection Würth.
 
Georg Baselitz. G.- Kopf  [Tête - G], 1960-1961. Huile sur toile, 135 × 100 cm.  Collection particulière. © Georg Baselitz, 2021. Photo Jochen Littkemann, Berlin.
 
Georg Baselitz. Hommage à Charles Meryon, 1962-1963. Huile sur toile. Bayerische Staatsgemäldesammlungen, Pinakothek der Moderne, Munich. Prêt du Wittelsbacher Ausgleichsfonds.
Scénographie
 
Georg Baselitz. Der nackte Mann [L’Homme nu], 1962. Huile sur toile. Collection particulière, Seattle.
 
Georg Baselitz.Vierter P.D. Fuß – Alte Heimat (Scheide der Existenz) [Quatrième pied P.D. – Mon ancien pays (Diffluence de l’existence)], 1960-1963. Huile sur toile. Crex Collection.
 
Georg Baselitz. Fünfter P.D. Fuß – Russischer Fuß [Cinquième pied P.D. Pied russe], 1963. Huile sur toile. Crex Collection.
 
Georg Baselitz. P.D. – Der Fuß [1er P.D. – Le pied], 1963. Huile sur toile. Crex Collection.
 
Georg Baselitz. Dritter P.D. Fuß [Troisième pied P.D.], 1963. Huile sur toile. Crex Collection.
 
Georg Baselitz. P.D. Fuß – Alte Heimat [2e pied P.D. – Mon ancien pays], 1960-1963. Huile sur toile. Crex Collection.


3 - Des héros déchus

Scénographie
Des héros déchus

En 1965, Georg Baselitz obtient une bourse pour séjourner six mois à la Villa Romana de Florence. Sensible à la démarche volontairement non académique des peintres maniéristes au 16e siècle, c'est pour lui l'occasion d'étudier leurs motifs et la manière dont ils utilisent les distorsions dans leurs compositions. Dès son retour à Berlin, il peint l'œuvre B.j.M.C - Bonjour Monsieur Courbet (1965) qui contribue à la création d'un nouveau corpus d'œuvres intitulé de manière provocatrice Ein neuer Typ [Un nouveau type], plus tard connu sous l'appellation des Helden [Héros]. Baselitz prend ici comme point de départ l'iconographie des représentations romantiques, voire pathétiques, de l’« homme parfait ». Cette nouvelle galerie de personnages — partisans, peintres ou poètes — erre dans des campagnes ou forêts dévastées. Avec le tableau-manifeste Die großen Freunde [Les Grands Amis] (1965), l'artiste dit peindre une « parade sociale » où  l'individu est toujours seul face à l'Histoire.
 
Texte du panneau didactique.
 
Georg Baselitz. Die großen Freunde  [Les Grands Amis], 1965.  Huile sur toile, 252 × 301.5 cm. Museum Ludwig, Cologne. Don de la collection Ludwig, 1994. © Georg Baselitz, 2021. Photo Rheinisches Bildarchiv Köln, Schlier, Britta, 2008.
 
Georg Baselitz. Partisan, 1965. Huile sur toile. Collection Lisa and Steven Tananbaum.
 
Georg Baselitz. B.j.M.C. – Bonjour Monsieur Courbet, 1965.  Huile sur toile, 162 × 130 cm. Collection Thaddaeus Ropac. Londres • Paris • Salzbourg • Séoul. © Georg Baselitz, 2021. Photo Ulrich Ghezzi. Courtesy Collection Thaddaeus Ropac.
 
Georg Baselitz. S-Bild [S-portrait], 1965. Huile sur toile. Collection particulière, Hambourg.
 
Georg Baselitz. Der Baum [L’Arbre], 1966. Huile sur toile. Collection particulière.
Scénographie
 
Georg Baselitz. Fixe Idee [Idée fixe], 1964-1965. Huile sur toile. Hall Collection.
 
Georg Baselitz. Der Dichter [Le Poète], 1965. Huile sur toile, 162 × 130 cm. Collection particulière, Hambourg. © Georg Baselitz, 2021. Photo Jochen Littkemann, Berlin.
 
Georg Baselitz. Die Hand – Die Hand Gottes [La Main – La main de Dieu], 1964-1965. Huile sur toile. Städtisches Kunstmuseum Bonn. Prêt permanent de la Stiftung Kunst der Sparkasse Köln / Bonn.
 
Georg Baselitz. Die Peitschenfrau [La Femme au fouet], 1964-1965. Huile sur toile, 162 × 130 cm. Museum Ludwig, Cologne. Don de la collection Ludwig, 1976. © Georg Baselitz, 2021. Photo © Rheinisches Bildarchiv Köln [Schlier, Britta, 2008].


4 - Au Pandémonium

Scénographie
Au Pandémonium

Tout autant l'œuvre graphique que l'œuvre gravé de Georg Baselitz dévoilent la richesse et l'abondance d'une recherche formelle constante et singulière. Ici sont regroupés une sélection de dessins faisant référence aux trois versions du Manifeste pandémonique, ainsi que la série des premiers vernis mous arborant les variations du motif d'Oberon débuté avec le tableau-manifeste exposé à Berlin-Ouest, en 1964.

 
Texte du panneau didactique.
 
Georg Baselitz et Eugen Schönebeck. Erstes Pandämonisches Manifest, 2. Version [Premier manifeste pandémonique, 2e version], 1961.
 
Georg Baselitz. Figur [Figure], 1963. Encre de Chine et blanc sur papier. Kunstmuseum Basel, Bâle. Karl August Burckhardt-Koechlin-Fonds 1970. Geschenk des Künstlers.
 
Georg Baselitz. P.D. (Pandämonium), 1963. Encre de Chine et blanc de Chine sur deux feuilles de papier assemblées. Kunstmuseum Basel, Bâle. Karl August Burckhardt-Koechlin-Fonds 1970.
Scénographie
 
Georg Baselitz. Pandämonium II [Manifeste pandémonique II], 1962. Encre de Chine sur papier calque. Ludwig Forum für internationale Kunst, Aix-la-Chapelle. Prêt de la Peter und Irene Ludwig Stiftung.
 
Georg Baselitz. Ohne Titel [San titre], 1964. Encre de Chine, aquarelle, craie rouge, crayon et fusain sur papier. Ludwig Forum für internationale Kunst, Aix-la-Chapelle. Prêt de la Peter und Irene Ludwig Stiftung.
Documents divers sur Georg Baselitz
 
Georg Baselitz. Ralf III, 1965. Huile sur toile, 100.5 × 80 cm. Musée national d’art moderne, Centre Pompidou, Paris. © Georg Baselitz, 2021. Photo © Centre Pompidou, MNAM-CCI / Philippe Migeat / Dist. RMN-GP.
 
Georg Baselitz. Köpfe [Têtes], 1964. Gravure au vernis mou. Museum Morsbroich, Leverkusen.


5 - Images fracturées

Scénographie
Images fracturées

En 1966, afin de retrouver le calme après le procès qui l'a meurtri, Georg Baselitz déménage avec sa famille à la campagne, à Osthofen, en Rhénanie-Palatinat. Il y réalise une suite de grands tableaux aux motifs ruraux — des forestiers, des chiens, des arbres — où les changements de sens de lecture se multiplient. Ces tableaux le mènent vers un nouveau cycle, celui des Frakturbilder [Tableaux fracturés], dont les motifs brisés évoquent des destins tragiques dans une Allemagne divisée. Ce cycle témoigne d'une volonté de casser les conventions de la figuration, en empruntant au principe du cadavre exquis, une méthode développée par les artistes surréalistes au début du 20e siècle. Il annonce le renversement complet des peintures qui deviendra la marque de fabrique de Baselitz.

 
Texte du panneau didactique.
 
Georg Baselitz. B für Larry [B pour Larry], 1967. Huile sur toile, 250 × 190 cm.  Collection particulière. © Georg Baselitz, 2021. Photo Jon Etter.
 
Georg Baselitz. Waldarbeiter [Ouvriers forestiers], 1969. Fusain et peinture à dispersion sur toile. The Art Institute of Chicago. Purchased with funds provided by Mrs Frederick G. Pick ; Walter Aitken Fund, 1987.
 
Georg Baselitz. Waldarbeiter [Ouvriers forestiers], 1967-1968. Fusain et peinture à dispersion sur toile. The Museum of Modern Art, New York.
 
Georg Baselitz. Der Mann am Baum [L’Homme contre un arbre], 1969. Huile sur toile. Bayerische Staatsgemäldesammlungen, Pinakothek der Moderne, Munich. Wittelsbacher Ausgleichsfonds, collection François de Bavière.
 
Georg Baselitz. Erstes Frakturbild – Der neue Typ (Maler im Mantel) [Premier tableau fracturé – Le nouveau type (Peintre en manteau)], 1966. Huile sur toile. Collection particulière, Berlin.
 
Georg Baselitz. Drei Streifen – Der Maler im Mantel (Zweites Frakturbild) [Trois bandes – Le peintre en manteau (Deuxième tableau fracturé)], 1966. Huile sur toile. Collection particulière, Berlin.
 
Georg Baselitz. Zwei Meißener Waldarbeiter [Deux ouvriers forestiers de Meissen], 1967. Craie de couleur et peinture à dispersion sur toile, 250 x 200 cm. Bayerische Staatsgemälde-sammlungen. Pinakothek der Moderne, Munich. © Georg Baselitz, 2021. Photo BPK, Berlin, Dist. RMN-GP / [image BStGS].


6 - Renverser l'image

Scénographie
Renverser l'image

Baselitz s'obstine à renouveler la peinture quand les tenants de l'art conceptuel la déclarent morte. À 30 ans, il cherche ainsi le moyen de rompre radicalement avec une représentation fidèle de la réalité : « Pour moi, le problème consistait à ne pas peindre de tableau anecdotique ou descriptif. D'un autre coté, j'ai toujours détesté cet arbitraire nébuleux des théories de la peinture abstraite. Le renversement du motif dans le tableau m'a donné la liberté de me confronter à des problèmes picturaux ». Tout en restant à distance du pop art et du réalisme capitaliste, il produit ses premiers tableaux aux motifs renversés d'après photographies en 1969. Présentés dès 1970 à Cologne par le marchand et collectionneur Franz Dahlem, ils créent l'événement Dès lors, l'artiste qui peinait encore à vivre de son art, va voir les institutions et certains collectionneurs influents s'intéresser à son travail.
Afin d'éviter d'être associé à un même « style » tout au long de sa carrière, il prend la décision et la liberté d'en changer régulièrement. S'il conserve systématiquement le principe du motif renversé, l'artiste varie désormais ses méthodes au gré de la gestuelle, de la composition de l'image et des composants de la peinture. Ces procédés créent des résultats esthétiques volontairement aléatoires, propices à ce que l'artiste appelle des « images nouvelles ».

 
Texte du panneau didactique.
 
Georg Baselitz. Der Falke [Le Faucon], 1971. Huile et peinture à dispersion sur toile. San Francisco Museum of Modern Art, San Francisco.
 
Georg Baselitz. Fingermalerei – Adler [Peinture au doigt – Aigle], 1972. Huile sur toile, 250 × 180 cm. Bayerische Staatsgemälde-sammlungen. Pinakothek der Moderne, Wittelsbacher Ausgleichsfonds, Munich. Prêt du Wittelsbacher Ausgleichsfonds. © Georg Baselitz, 2021. Photo BPK, Berlin, Dist. RMN-GP/ [image BPK].
 
Georg Baselitz. Birke [Bouleau], 197. Huile sur toile. Udo une Anette Brandhorst Sammlung.
Scénographie
 
Georg Baselitz. Da. Portrait (Franz Dahlem) [Portrait de Da. (Franz Dahlem)], 1969. Peinture à dispersion sur toile. The Metropolitan Museum of Art, New York. Gift of the Baselitz Family, 2020.
 
Georg Baselitz. Dreieck zwischen Arm und Rumpf [Triangle entre bras et tronc], 1973. Huile et fusain sur toile. Heidi Horten Collection.
Scénographie
 
Georg Baselitz. Industrielandschaft [Paysage industriel], 1970. Peinture à dispersion sur toile. Collection particulière.
 
Georg Baselitz. Wacholderbüsche und Steine [Genévriers et pierres], 1970. Peinture à dispersion sur toile. Georg Baselitz Treuhandstiftung.


7 - Entre abstraction et figuration


Entre abstraction et figuration

En 1975, Georg Baselitz entreprend son premier voyage à New York et à São Paulo pour participer à la Biennale d'art contemporain avec l'artiste allemand Sigmar Polke.
Avec sa femme Elke et ses deux fils, il s'installe dans le château de Derneburg, en Basse-Saxe. Il y débute une série de nus de lui-même et d'Elke qui témoignent, dans un style proche de l’expressionnisme abstrait, d'une approche du corps et d'une intimité nouvelles. Le geste, devenu plus libre et énergique, crée des compositions régies par des jeux de clair-obscur, avec une palette de couleurs volontairement plus réduite.

 
Texte du panneau didactique.
 
Georg Baselitz. Weiblicher Akt – liegend [Nu féminin – allongé], 1977. Huile et tempera sur toile. Collection Thaddaeus Ropac, Londres - Paris - Salzbourg - Séoul.
 
Georg Baselitz. Ohne Titel – Weiße Frau [Sans titre – Femme blanche], 1980. Tempera sur toile. Saint Louis Art Museum, Saint Louis.
 
Georg Baselitz. Männlicher schwarzer Akt  [Nu masculin noir],  1977.  Huile sur toile, 200 × 161 cm. Collection Ealan and Melinda Wingate. © Georg Baselitz, 2021. Photo Rob McKeever, Courtesy Gagosian.


8 - Au-delà de l'abstraction

Scénographie
Au-delà de l'abstraction

Dès 1977, Baselitz réunit une collection d'art africain qui compte aujourd'hui parmi les plus importantes au monde et qui l'a considérablement inspiré pendant la naissance de son
travail de sculpteur, ainsi qu'au fil de ses différents motifs.
En 1980, pour représenter la RFA à la Biennale de Venise, il expose sa première sculpture Modell für eine Skulptur [Modèle pour une sculpture], seule au centre du hall du pavillon allemand. Inspiré de figures lobi qui lèvent le bras pour tendre la paume de la main vers le ciel, le geste représenté, trop proche du salut hitlérien, déclenche un nouveau scandale médiatique. Cette fois cependant, l'inventivité dans la manière de créer un lien entre la sculpture tribale, l'art brut et la sculpture en bois de l'Allemagne médiévale apporte à l'artiste une renommée internationale. Ses motifs picturaux variant entre des autoportraits et des représentations de corps dans diverses positions (à la plage, buvant) s'inscrivent sur des fonds abstraits dont la palette évoque celle des peintres expressionnistes.

 
Texte du panneau didactique.
 
Georg Baselitz. Gebeugter Trinker [Buveur penché], 1982. Huile sur toile. Collection particulière.
 
Georg Baselitz. Buckliger Trinker [Buveur bossu], 1981. Huile sur toile. Staatsgalerie Stuttgart. Acquis grâce à un fonds deloterie, 1984.
 
Georg Baselitz. Mein Vater blickt aus dem Fenster IV [Mon père regardant par la fenêtre IV], 1981. Huile et tempera sur toile. Collection particulière, courtesy Galerie Michael Werner, Märkisch Wilmersdorf, Cologne et New York.
Scénographie avec, au centre, de Georg Baselitz : Modell für eine Skulptur [Modèle pour une sculpture], 1979-1980.
Bois de tilleul et tempera, 178 × 147 × 244 cm.
Museum Ludwig, Cologne. Prêt de la Peter und Irene Ludwig Stiftung, 1985.  © Georg Baselitz, 2021.
 
Georg Baselitz. Adieu, 1982. Huile sur toile. Tate : Purchased 1983.
 
Georg Baselitz. Die Mädchen von Olmo II [Les Filles d’Olmo II], 1981. Huile sur toile, 250 × 249 cm. Musée national d’art moderne, Centre Pompidou, Paris. © Georg Baselitz, 2021. Photo © Centre Pompidou, MNAM-CCI / Bertrand Prévost / Dist. RMN-GP.


9 - La poésie du quotidien

Scénographie
La poésie du quotidien

Parallèlement à la peinture, Georg Baselitz crée des dessins et gravures à travers lesquels il explore davantage les motifs qui le préoccupent périodiquement. Au début des années 1980, il s'intéresse à la représentation du corps dans des actions volontairement banales, dévoilant ses maladresses. L'artiste expose ainsi sa vision théâtrale et poétique de la vie quotidienne et de la condition humaine.

 
Texte du panneau didactique.
 
Georg Baselitz. Zeichnungen zu den Strandbildern [Dessins pour les Tableaux de plage], 1981. Ensemble de 38 dessins (l'un dentre eux). Craie noire, mine graphite, encre bleue sur papier. Galerie Thaddaeus Ropac, Londres - Paris - Salzbourg - Séoul.
Georg Baselitz. Zeichnungen zu den Strandbildern [Dessins pour les Tableaux de plage], 1981. Ensemble de 38 dessins (détail).
Craie noire, mine graphite, encre bleue sur papier. Galerie Thaddaeus Ropac, Londres - Paris - Salzbourg - Séoul.
Georg Baselitz. Zeichnungen zu den Strandbildern [Dessins pour les Tableaux de plage], 1981. Ensemble de 38 dessins (détail).
Craie noire, mine graphite, encre bleue sur papier. Galerie Thaddaeus Ropac, Londres - Paris - Salzbourg - Séoul.
 
Georg Baselitz. Zeichnungen zu den Strandbildern [Dessins pour les Tableaux de plage], 1981. Ensemble de 38 dessins (l'un dentre eux). Craie noire, mine graphite, encre bleue sur papier. Galerie Thaddaeus Ropac, Londres - Paris - Salzbourg - Séoul.
 
Georg Baselitz. Zeichnungen zu den Strandbildern [Dessins pour les Tableaux de plage], 1981. Ensemble de 38 dessins (l'un dentre eux). Craie noire, mine graphite, encre bleue sur papier. Galerie Thaddaeus Ropac, Londres - Paris - Salzbourg - Séoul.
Documents divers sur Georg Baselitz
 
Georg Baselitz. Ohne Titel [Sans titre], 1982-1983. Bois de peuplier. Städtische Galerie Karlsruhe, Sammlung Garnatz.
 
Georg Baselitz. Orangenesser (KON-GO KON-GO) [Mangeur d’orange (KON-GO KON-GO)], 1981. Linogravure à partir de deux plaques. Collection particulière.
 
Georg Baselitz. Lesender Mann [Homme lisant], 1982. Xylographie. Collection particulière.
 
Georg Baselitz. Profilkopf [Tête de profil], 1982. Xylographie à partir de deux plaques. Collection particulière.


10 - Zeitgeist

Scénographie
Zeitgeist

En 1982. Baselitz crée Le Joueur de tambour (1982) montrant un homme nu tambourinant (ou luttant ?) entre des aplats de couleurs, le noir, le rouge et l'or évoquant le drapeau allemand. La même année, pour l'exposition «Zeitgeist» au Martin-Gropius-Bau, alors situé à proximité Immédiate du mur de Berlin, Georg Baselitz crée la série Mann im Bett [Homme au lit] (1982). Installées en hauteur lors de leur présentation initiale, ces peintures monumentales semblent flotter dans l'espace telles des fenêtres inaccessibles montrant des individus isolés, menacés et exclus de la société. Les titres et motifs des tableaux correspondent librement avec Plainte (II) (1914), l'un des derniers poèmes du poète expressionniste austro-hongrois Georg Trakl.

 
Texte du panneau didactique.
 
Georg Baselitz. Der Trommler [Le Joueur de tambour], 1982. Huile sur toile. Bayerische Staatsgemäldesammlungen, Pinakothek der Moderne, Munich. Acquis  avec le soutien du PIN Freunde der Pinakothek der Moderne für die Sammlung Moderne Kunst, 1993.
 
Georg Baselitz. Franz im Bett [Franz au lit], 1982. Huile sur toile. Collection particulière, courtesy Skarstedt, New York.
 
Georg Baselitz. Mann im Bett [Homme au lit], 1982. Huile sur toile. Collection particulière, courtesy Skarsted, New York.
 
Georg Baselitz. Adler im Fenster [Aigle dans la fenêtre], 1982. Huile sur toile. The Metropolitan Museum of Art, New York. Gift of The Jerry and Emily Spiegel Family Foundation, 2007.
  Georg Baselitz. Kopf in der Sonne [Tête au soleil], 1982. Huile sur toile. Collection Zadig et Voltaire, Paris.
Scénographie avec, au centre, de Georg Baselitz : Ohne Titel [Sans titre], 1982-1983. Bois de tilleul et peinture à l’huile.
Tate : Acquired by purchase and gift from Hartmut and Silvia Ackermeier, Berlin 1993
 
Georg Baselitz. Sterne im Fenster [Étoiles dans la fenêtre], 1982. Huile sur toile. Collection particulière, courtesy Skarstedt, New York et courtesy Galerie Thaddaeus Ropac, Londres - Paris - Salzbourg - Séoul.
 
Georg Baselitz. Weg vom Fenster [S’éloigner de la fenêtre], 1982. Huile et tempera sur toile, 250 × 250 cm. Fondation Beyeler, Riehen / Basel. Beyeler Collection. © Georg Baselitz, 2021. Photo Robert Bayer.


11 - Remix

Scénographie
Remix

Baselitz poursuit son travail sur la mémoire qui le mêne à matérialiser des réflexions sur les idéologies dans l'art, qu'elles soient propres à l'art, comme chez Marcel Duchamp
(Marcel Duchamp, 2001), ou véhiculées par l'art, dans le cas de Frida Kahlo (Die ldeologie, die Jungfrau [L'idéologie, la vierge], 2001).
À partir de 2005, l'artiste réinterprète ses propres œuvres avec le cycle Remix. Il y reprend des compositions en changeant de rythme ou en y introduisant des références nouvelles, souvent provocatrices.

 
Texte du panneau didactique.
 
Georg Baselitz. Die große Nacht im Eimer (Remix) [La Grande Nuit foutue (Remix)], 2006. Encre de Chine et aquarelle sur papier. Collection particulière.
 
Georg Baselitz. Henri Rousseau, 2018. Mine graphite et encre de Chine sur papier. Courtesy Gagosian.
 
Georg Baselitz. Marcel Duchamp, 2001. Encre de Chine et aquarelle sur papier. Beaux-arts de Paris.
 
Georg Baselitz. Gute Nacht [Bonne nuit], 2001. Encre de Chine et aquarelle sur papier. Beaux-arts de Paris.
 
Georg Baselitz. Die Ideologie, die Jungfrau [L’Idéologie, la vierge], 2001. Encre de Chine et aquarelle sur papier. Beaux-arts de Paris.


12 - L'espace des souvenirs

Scénographie avec, au premier plan, de Georg Baselitz : Dresdner Frauen [Femmes de Dresde], 1990.
L'espace des souvenirs

En novembre 1989, alors que le mur de Berlin vient de tomber, Baselitz plonge dans ses souvenirs d'enfance, ceux de la ville de Dresde détruite après les bombardements de 1945, qu'il découvre à l'âge de sept ans. Pendant l'année 1990, il poursuit ce travail de mémoire en rendant hommage aux Trümmerfrauen, ces femmes qui ont déblayé les villes pierre par pierre et activement participé à leur reconstruction, avec la série de sculptures intitulée Dresdner Frauen [Femmes de Dresde] (1990).
Entre 1991 et 1995, l'artiste cherche à traduire son ressenti et crée un ensemble de 39 tableaux monumentaux, Bildübereins [Tableau-sur-un-autre]. Il y superpose des têtes, bustes ou corps de facture toujours plus abstraite, parfois réduits à des tâches de couleurs, à des grilles de motifs abstraits - que l'artiste appelle des « ornements ». Ces grands formats nécessitent un travail au sol, pratique que l'artiste utilise encore aujourd'hui.

 
Texte du panneau didactique.
 
Georg Baselitz. Dresdner Frauen – Die Elbe [Femmes de Dresde – L’Elbe], 1990. Bois de frêne et tempera, 154 × 65 × 67 cm (celle du milieu). Collection Thaddaeus Ropac. Londres • Paris • Salzbourg • Séoul. © Georg Baselitz, 2021.
 
Georg Baselitz. Bildacht [Tableau-huit], 1991. Huile sur toile. Bayerische Staatsgemäldesammlungen, Pinakothek der Moderne, Munich.  Michael & Eleonore Stoffel Stiftung.
 
Georg Baselitz. Bildzwölf [Tableau-douze], 1992. Huile sur toile. Collection particulière.
 
Georg Baselitz. Bildsechsundzwanzig [Tableau-vingt-six], 1994. Huile sur toile. Collection particulière.
  Georg Baselitz. Bildneunundzwanzig [Tableau-vingt-neuf], 1994. Huile sur toile, 290 × 450 cm. Georg Baselitz Treuhandstiftung. © Georg Baselitz, 2021. Photo Jochen Littkemann, Berlin.


13 - Hommage à Munch

Scénographie avec, de gauche à droite, de Georg Baselitz :
- Ohne Titel [Sans titre], 1982. Huile sur toile. De Ying Foundation.
- Ohne Titel [Sans titre], 1982. Huile sur toile. Collection particulière.
- Rotschopf [Rouquin], 1982. Huile sur toile. Collection particulière, Suisse.
Hommage à Munch

Georg Baselitz entame avec cette autre série créée en 1982 une correspondance picturale avec les silhouettes peintes par Edvard Munch, réinterprétant notamment ses tableaux Autoportrait en enfer (1903) et Le Noctambule (1923-1924).

 
Texte du panneau didactique.
 
Georg Baselitz. Das letzte Selbstbildnis II [Le Dernier Autoportrait II], 1982. Huile sur toile. San Francisco Museum of Modern Art, San Francisco. The Doris and Donald Fisher Collection at the San Francisco Museum of Modern Art.
 
Georg Baselitz. Edvard vorm Spiegel [Edvard devant le miroir], 1982. Huile sur toile. Collection particulière.
 
Georg Baselitz. Maler mit Segelschiff [Peintre avec voilier], 1982. Huile sur toile. Staatsgalerie Stuttgart. Acquis grâce à un fonds de loterie.


14 - Des Tableaux russes à Remix

Scénographie
Des Tableaux russes à Remix

Choqué par la découverte des dossiers le concernant établis par la Stasi en RDA, Baselitz écrit en mars 1997 le texte Wir besuchen den Rhein [Nous visitons le Rhin]. Il y évoque la façon dont cette expérience influence son état d'esprit comme son travail. À partir de 1998 et jusqu'à 2005, il revisite les souvenirs de sa jeunesse est-allemande et l'imagerie de propagande diffusée en RDA dans un cycle intitulé Russenbilder [Tableaux russes].
En 2006, Georg Baselitz et sa femme vendent le château de
Derneburg et emménagent sur les rives de l'Ammersee, en Bavière. Cette nouvelle étape inspire à l'artiste un travail d'introspection sur ses sources d'influences et ses propres tableaux qui donne naissance au cycle Remix - selon le terme utilisé en musique. Baselitz joue avec les compositions existantes, y ajoute des références nouvelles et rend hommage à des artistes qu'il vénère, tel Otto Dix (1891-1969).

 
Texte du panneau didactique.
 
Georg Baselitz. In der Tasse gelesen, das Gelb [Lu dans la tasse, le jaune enjoué], 2010. Huile sur toile, 270 × 207 cm. Collection particulière, Hong Kong. © Georg Baselitz, 2021. Photo Jochen Littkemann, Berlin.
 
Georg Baselitz. Olmo-Mädchen (Remix) [Filles d’Olmo (Remix)], 2006. Huile sur toile. Lah Contemporary, courtesy Galerie Thaddaeus Ropac, Londres - Paris - Salzbourg - Séoul.
 
Georg Baselitz. Moderner Maler (Remix) [Peintre moderne (Remix)], 2007. Huile sur toile. Collection particulière.
 
Georg Baselitz. In the Works Canteen (Kobozev) [Dans la cantine des travailleurs (Kobozev)], 1999. Huile sur toile. Museum Frieder Burda, Baden-Baden.
 
Georg Baselitz. Irgendwann vergessen – Sandteichdamm [Oublié un jour – Digue du Sandteich], 2009. Huile sur toile. Mumok – Museum moderner Kunst Stiftung Ludwig, Vienne. Don de la Galerie Thaddaeus Ropac, 2010.
Scénographie avec, à gauche, de Georg Baselitz : Braunung [Brunissement], 2009. Huile sur toile. Collection particulière.
 
Georg Baselitz. Pauls Hund (Remix)  [Le Chien de Paul (Remix)], 2008. Huile sur toile, 300 × 250 cm. Bayerische Staatsgemälde-sammlungen. Pinakothek der Moderne Wittelsbacher Ausgleichsfonds, Munich. Acquis avec le soutien de PIN. Freunde der Pinakothek der Moderne für die Sammlung Moderne Kunst, 2013. © Georg Baselitz, 2021. Photo BPK, Berlin, Dist. RMN-GP/ [image BPK].
 
Georg Baselitz. Modell war ein Roter (Remix) [Le modèle était un rouge (Remix)], 2008. Huile sur toile. Collection particulière.
 
Georg Baselitz. Anxiety I (Korzhev), 1999. Huile et fusain sur toile, 250 × 200 cm. Collection particulière. © Georg Baselitz, 2021. Photo Jochen Littkemann, Berlin.
 
Georg Baselitz. Elkeporträt [Portrait d’Elke], 2010. Huile sur toile. Collection particulière.


15 - Ce qui reste

Scénographie avec, au premier plan, de Georg Baselitz : Winterschlaf [Hibernation], 2014. Bronze patiné. Collection particulière.
Ce qui reste

À partir de 2014, l'artiste crée un cycle d'œuvres dont les motifs suggèrent son vieux corps fragile avec une matière qui exhale le plaisir de peindre. Ce motif de silhouette évanescente, qui obsède l'artiste ces dernières années, lui a été inspiré par un rêve. Baselitz se souvient «d'une peau, [la sienne], qui était déchirée par le milieu, fendue en deux» et dont le caractère anatomique reflète à ses yeux son état physique. Que ce soit par l'autoportrait ou le double-portrait avec sa femme Elke, ce motif sera ensuite abondamment décliné sur des très grands formats à l’aide de matrices dont les empreintes sont appliquées sur des fonds unis, évoquant les compositions verticales du peintre Lucas Cranach l'Ancien (1472-1553). Les peintures sont retravaillées avec un vaporisateur créant des effets de voiles, faisant disparaître le corps progressivement dans l'obscurité.

 
Texte du panneau didactique.
 
Georg Baselitz dans son atelier, 2021. Photo Christoph Schaller.
 
Georg Baselitz. Wagon-lit mit Eisenbett [Wagon-lit au lit en fer], 2019. Huile sur toile, 300 × 450 cm. Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris. Don de l’artiste, 2021. © Georg Baselitz, 2021. Photo Jochen Littkemann, Berlin.
 
Georg Baselitz. Oberimzinn [Millondansver], 2010-2013. Huile sur toile. Collection particulière.
Scénographie
 
Gold drauf und drunter [Or par-dessus et par-dessous], 2019. Huile et vernis doré sur toile, 300 × 174 cm. Collection particulière. © Georg Baselitz, 2021. Photo Jochen Littkemann, Berlin.
 
Georg Baselitz. Sandteichapotheke I [Pharmacie du Sandteich I], 2018. Huile sur toile. Collection particulière.
 
Georg Baselitz. Springtime of the Black Mountain lake [Printemps au lac de Black Mountain], 2020. Huile sur toile, colle à dispersion et bas nylon sur toile. Courtesy Gagosian.
 
Georg Baselitz. Ach, rosa, ach rosa [Ah, rose, ah rose], 2015. Huile sur toile. Collection particulière, France.


Parvis de l'Institut de France

 
L'Institut de France avec la sculpture monumentale de Georg Baselitz Zéro Dom.

Baselitz a été élu, en octobre 2019, membre étranger associé à l’Académie des beaux-arts. Dans le cadre de cette élection et de la rétrospective organisée au Centre Pompidou, est installée devant l’Institut de France, une édition monumentale de la sculpture Zero Dom [Zéro dôme] (2015). L’artiste associe cette œuvre à « un igloo, une tente », une « charpente sans enveloppe » à travers laquelle « le vent siffle ». Le terme « zéro » renvoie aussi bien à la mort qu’à l’idée de « recommencer à zéro ».
 
Georg Baselitz. Zero Dom [Zéro dôme], 2015. Bronze patiné, 301.5 × 163 × 151 cm. Collection particulière. © Georg Baselitz, 2021. Photo Jochen Littkemann, Berlin.