Parcours en images de l'exposition

ANIMAL KINGDOM
SEAN LANDERS

avec des visuels mis à la disposition de la presse
et nos propres prises de vue

Parcours accompagnant l'article publié dans la Lettre n°586 du 24 janvier 2024


 

Titre de l'exposition
Entrée du musée de la Chasse et de la Nature

Né en 1962, Sean Landers vit et travaille à New York. Il débute sa carrière à la fin des années 1989 dans un contexte dominé par l'art conceptuel, peu favorable à l'art figuratif et encore moins aux références à l'art ancien. C'est pourtant bien l'âme du courant surréaliste européen qui l'interpelle comme le fascinent les figures de Picasso, Duchamp, Picabia, Ernst et surtout Magritte, maîtres dont il partage la manière et les concepts. Le goût de l'absurde, du trompe-l'œil et du faux-semblant domine nombre de ses œuvres, tandis qu'il utilise volontiers dans ses tableaux l'écriture et le langage pour donner libre cours à ses pensées les plus intimes ou à des considérations souvent désabusées sur le monde qui nous entoure.
Ainsi, Sean Landers crée son propre univers, explorant la peinture au travers de séries thématiques teintées d'humour et de mélancolie. Pour cette exposition, sa série des animaux tartan sur fond de paysages iconiques de l'Amérique impressionne par l'ampleur des compositions. Un florilège d'œuvres illustrant la variété de son inspiration se déploie par ailleurs au cœur des collections du musée : forêt de bouleaux aux troncs gravés de messages : portraits d'animaux ; Plankboy, avatar de l'artiste; et tableau bibliothèque. Si ses œuvres ont en commun un hyperréalisme virtuose, elles abordent différents sujets, souvent politiques, comme ici la place des animaux et leur devenir, la pérennité de la nature ou encore les tourments de l'artiste face à son œuvre et au reste du monde.


 
Texte du panneau didactique
 
Sean Landers. Plankboy, 2021. Bronze peint à la main, 37 × 20 × 18 cm. Collection de l’artiste. © Sean Landers, courtesy Case Studyo, Ghent. Photo : Case Studyo.

«Plankboy représente mon moteur artistique, où tout ce que je peins et écris prend vie.», Sean Landers. Le personnage du Plankboy est un gimmick dans l'œuvre de Sean Landers, son alter ego. Comme Pygmalion et sa Galatée, comme Gepetto et son Pinocchio, il est un avatar explorant la culture pop, la mythologie et les questions existentielles que se pose l'artiste. Créé il y a plus de deux décennies, Plankboy joue un rôle central dans l'œuvre de Landers, telle-une signature, qui revient habiter régulièrement l'œuvre de l'artiste. Ici, en bronze peint en trompe-l'œil d’un motif faux bois, on le retrouve plus loin dans l'exposition en deux dimensions sous forme peinte.



1 - Rez-de-chaussée

Scénographie
«Tout ce que nous voyons cache quelque chose d'autre.». René Magritte (1808-1967).

Le premier animal du genre tartan est né dans l'atelier de l'artiste en 2005, les toiles  exposées ici sont le résultat de dix ans de recherche pour obtenir un savant mélange entre absurdité et monumentalité, surréalisme et perfection technique. La justesse anatomique reproduite par Sean Landers est rompue par la surprise que provoque leur robe. Une fourrure de tartan, pas si étrange que cela, car les teintes choisies sont semblables aux pelages naturels. Ce motif, hérité de la « période vache » de Magritte confère aux bêtes de Sean Landers une remarquable immortalité, pour des animaux qui nous sont parfois trop communs. Il place ses animaux dans leurs habitats respectifs, au cœur de la nature, des paysages iconiques des États-Unis et notamment des grands parcs nationaux.
 
Texte du panneau didactique.
 
Sean Landers. Cerf élaphe, 2015. Huile sur toile de lin. Collection privée, Belgique.
 
Sean Landers. Mouflon canadien, 2015. Huile sur toile de lin. Courtesy de l’artiste & Rodolphe Janssen, Bruxelles.
 
Sean Landers. Antilope d’Amérique, 2015. Huile sur toile de lin. Courtesy de l’artiste & Capitain Petzel, Berlin.
Scénographie
 
Sean Landers. Chat sauvage (Grand Canyon, Arizona), 2015. Huile sur toile de lin. Collection privée.
 
Sean Landers. Ocelot, 2015. Huile sur toile de lin. Collection privée.
 
Sean Landers. Renard polaire, 2014. Huile sur toile de lin. Courtesy de l’artiste & Petzel, New York.
 
Sean Landers. Painted Desert (Markbor), 2015. Huile sur toile de lin. Courtesy de l’artiste & Petzel, New York.
Combat de cerfs naturalisés. Cerfs de Belval, Ardennes. Collection du Musée de la Chasse & de la Nature.
 
Scénographie. Photo David Giancatarina.
 
Sean Landers. Musk Ox (bœuf musqué), 2015. Huile sur toile de lin, 172,7 x 132,1 cm. © Sean Landers, courtesy Rodolphe Janssen, Brussels. Photo: Hugard & Vanoverschelde Photography.


2 - Salon bleu

 
Scénographie.
 
Sean Landers. L’impérieuse nécessité du narcissisme pour l’esprit artistique (Jaguar), 2014. Huile sur toile de lin, 127 x 165,1 cm. © Sean Landers, courtesy Petzel Gallery, New York. Photo: Larry Lamay.


3 - Salon de compagnie

Scénographie. Photo David Giancatarina.

Surnommé le « glouton » pour son appétit débordant, ce prédateur redouté – que l'on peut également observer dans la Salle des trophées du musée - s'apprête à savourer son butin au pied des montagnes Rocheuses. Son audacieux pelage tartan tranche avec le paysage sauvage. Loin des scènes de chasse traditionnelles, entre ses puissantes pattes un lapin se montre comme échappé d'un tableau voisin de Jean-Siméon Chardin (1699-1779). L'artiste, là encore, s'affiche dans cette composition et grave sur la souche les années de sa jeunesse : 1975-1980.
 
Sean Landers. Glouton, 2014. Huile sur toile de lin. Collection privée.
 
Scénographie. Photo David Giancatarina.
 
Sean Landers. Brueghel l’archer (sanglier), 2015. Huile sur toile de lin. Collection privée, Anvers.
 
Benedikt Fruth (1745-1819). Sanglier attaqué par des chiens.


4 - Antichambre

 
Lion naturalisé. Don de la collection Rodrigue d’Arenberg. Collection du Musée de la Chasse & de la Nature.
 
Lion naturalisé. Don de la collection Rodrigue d’Arenberg. Collection du Musée de la Chasse & de la Nature.
 
«La vie imite l'art bien plus que l'art n'imite la vie», Oscar Wilde (1854-1900).

Au centre de cette toile envoûtante trône un lion hiératique et assurément, le roi des animaux. Sa majesté est figée sous une épaisse neige d'hiver; le sol se vêt d’un manteau blanc. La robe du lion, imitant le bois - comme le firent René Magritte et plus tard Max Ernst - fait vaciller notre perception jusqu'à l'illusion. C'est ainsi que tel un mirage, la réalité rugit: un vrai lion naturalisé siège face à lui. L'artiste nous invite à repenser notre frontière entre réalité et chimère, entre matériel et immatériel, entre poils et toile.
Sean Landers. Lion in Winter (Lion en hiver),2019. Huile sur toile de lin, 177,8 x 132,1 cm. © Sean Landers, courtesy Capitain Petzel, Berlin. Photo: Christopher Burke Studio.
 
Texte du panneau didactique


5 - Salon du cerf et du loup

Scénographie. Photo David Giancatarina.
 
Peintre de paysage, Sean Landers nous transporte au pied des majestueuses Maroon Bells (Colorado). Ce lieu mythique devient le nouveau théâtre d'expression de l'ambivalence de sa peinture. Au centre de la toile, un cerf élaphe s'érige en symbole. Cet animal vénéré, roi incontesté de nos bois, créature mi-animale, mi-forêt, incarne l'idéal de la faune. Comme son voisin naturalisé, dans une pose hiératique presque archétypale, le cerf de Landers est l'incarnation de la chasse.
Sean Landers. Maroon Bells (Cerf), 2015.Huile sur toile de lin, 208,3 x 157,5 cm. © Sean Landers, courtesy Rodolphe Janssen, Brussels. Photo: Jason Mandella.
 
Texte du panneau didactique.


6 - Salon des chiens

Scénographie
 
Créée pour l'exposition, cette toile fusionne la majesté des forêts aux troncs gravés de messages en arrière-plan à un portrait imposant d'un labrador. Un tableau énigmatique, à mi-chemin entre une épitaphe silencieuse et des notes en marge d'une page raturée. On y lit toute l'ironie cinglante propre à l'artiste: «Yves Klein saute dans le vide. Le reste d'entre nous envoie des cartes postales». Ainsi, Sean Landers se joue du visiteur peu attentif, qui capté par la perfection technique de la représentation, pourrait ne pas percevoir le message de l'artiste.
Sean Landers. Votre serviteur, 2023. Huile sur toile de lin. Courtesy de l’artiste & Petzel, New York.
 
Texte du panneau didactique.


7 - Salon des oiseaux

Scénographie
Scénographie
 
Sean Landers. Polar Bear Cub (North Slope, AK) [Ourson polaire (North Slope, Alaska)], 2015. Huile sur toile de lin, 132,1 x 116,8 cm. © Sean Landers, courtesy Rodolphe Janssen, Brussels. Photo: Christopher Burke Studios.
 
Sean Landers. Red Rooster, 2022. Huile sur toile de lin, 91,4 x 76,2 cm. © Sean Landers, courtesy Petzel Gallery, New York. Photo: Christopher Burke Studio.


8 - Salle des trophées

Scénographie
 
Sean Landers. M. Lapin, 2003. Bronze. Collection de l’artiste.
 
Sean Landers. Roi éléphant, 2003. Bronze. Collection de l’artiste.
C'est en tant que sculpteur que Sean Landers a débuté sa carrière artistique. Ses premiers travaux en bronze datent du début des années 90. Il aborde rapidement des thèmes classiques, s'en remet aux portraits puis à la mythologie, avant de donner libre cours à son imagination. En 2003, il crée une série de neuf personnages truculents, aux figures déconcertantes et extraordinaires. Il y confond une nouvelle fois les limites entre réel et fantastique.


9 - Salle de la Forêt

Scénographie
Sean Landers. Stopping by Woods on a Snowy Evening (Une soirée enneigée dans les bois), 2015. Huile sur toile de lin, 152,4 x 198,1 cm.
© Sean Landers, courtesy Rodolphe Janssen, Brussels. Photo: Christopher Burke Studio.

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Si jusqu'alors on constate une prédominance pour l'absurde dans le travail de Sean Landers, on découvre rapidement qu'un double sens traverse son œuvre. C'est grâce aux recherches de René Magritte, qui développa une esthétique des mots, que Sean Landers impose sa magie. Dans ses toiles, les mots deviennent sujets, explicites ou implicites, imagés où figés même s'il ne cesse d'utiliser l'image en créant parfois un langage (comme le Plankboy). Il insère dans cette sombre forêt de bouleaux des passages du poème éponyme Stopping by the Wood on a Snowy Evening de Robert Frost, écrit en 1923. Parmi ces fragments poétiques,  l'artiste insère des paroles de musique du groupe Steve Miller Band (Fly like an Eagle) ou encore ses propres pensées souvent ironiques, parfois cyniques: “Jellyfisb adrift in time, equally unaware of in what we float.” [«Méduses à la dérive dans le temps, tout aussi inconscientes que nous de ce dans quoi nous flottons.»]
Christine Germain-Donnat (directrice du musée de la Chasse et de la Nature), Sean Landers, Rémy Provendier-Commenne (commissaire de l'exposition).
 
Texte du panneau didactique.
Scénographie. Photo David Giancatarina.
 
En 2020, Sean Landers entreprend une nouvelle série de portraits animaliers. Dans un emprunt à René Magritte et à son nu féminin Découverte (1927), où un corps est partiellement recouvert d'un motif imitant le bois, Sean Landers applique sur ses animaux le même décor de faux bois. Cette technique, évoquant à la fois la nature et l'intervention humaine, surprend. Les animaux, ainsi parés, remettent en question notre perception du réel, de la faune et de son interaction avec le monde moderne. C'est ainsi que l'artiste continue à explorer les thèmes de l'identité et de la transformation à travers sa production.
Sean Landers. Wood Chimp (Chimpanzé de bois), 2020.Huile sur toile de lin, 96,5 x 81,3 cm. © Sean Landers, courtesy Rodolphe Janssen, Brussels. Photo: Christopher Burke Studio.
 
Texte du panneau didactique.
 
Sean Landers. Cette chose, 2017. Huile sur toile de lin. Courtesy de l’artiste & Petzel, New York.
 
Sean Landers. Plankboy (Pygmalion), 2019.Huile sur toile de lin, 109,2 x 149,9 cm. © Sean Landers, courtesy Rodolphe Janssen, Brussels. Photo: Christopher Burke Studio.


10 - Chambre de la tique

Scénographie
 
Sean Landers. Je vis, 2023. Huile sur toile de lin. Courtesy de l’artiste & Petzel, New York.
 
Sean Landers. Bang !, 2023. Huile sur toile de lin. Courtesy de l’artiste & Petzel, New York.
«Les titres des tableaux ne sont pas des explications et les tableaux ne sont pas des illustrations des titres
René Magritte (1898-1967).
Pour l'exposition, Sean Landers crée deux portraits sans précédent dans son œuvre. Pour la première fois, en arrière-plan des animaux, on retrouve ses emblématiques forêts d'écritures. Là encore, les arbres deviennent son médium d'expression. Comme les surréalistes avant lui, les mots projetés en arrière-plan sont de nouveaux sujets. Les troncs sont porteurs de pensées quasi philosophiques et métaphysiques. Ils interrogent sa propre existence, sa place dans le monde, et raillent notre humanité. Ces nouvelles toiles s'inscrivent dans la tradition classique de la composition du portrait, mettant en avant l'individualité des sujets. Ils s'inscrivent parfaitement dans les recherches de Jakob von Uexküll, à qui cette salle est dédiée, qui fut l’un des premiers scientifiques à étudier le ressenti des animaux et leur perception du monde.
Scénographie. Photo David Giancatarina.
 
«Il possède la beauté sans la vanité, la force sans l’insolence, le courage sans la férocité et toutes les vertus de l'homme sans ses vices.»
Lord Byron (1788-1824), Épitaphe à un chien.

Dans sa récente série Adrift, Sean Landers présente des portraits de chiens dérivant dans des bateaux sur l'Atlantique Nord. Ici, un gros plan d’un labrador blanc aux expressions anthropomorphes. La précision photographique avec laquelle est peint le modèle offre une réflexion sur notre propre voyage à la dérive dans ce vaste océan de l'existence. Le sujet reflète la vulnérabilité de l’art face à un avenir incertain. Landers y voit le symbole de ce qu'est une peinture: «un vaisseau pour l'artiste vers l'au-delà».
Sean Landers. Labrador blanc, 2023. Huile sur toile de lin. Courtesy de l’artiste & Petzel, New York.
 
Texte du panneau didactique.


11 - Un refuge dans les bois

Scénographie
 
Au cœur des bois, un refuge. Dans cette salle évoquant la cabane d’Aldo Leopold, forestier, chasseur et environnementaliste américain, se trouve une étonnante bibliothèque. L'artiste utilise le dos des livres pour y écrire un récit: L'impérieuse nécessité du narcissisme pour l'esprit artistique. D'un côté, des souvenirs personnels de Sean Landers, évoquant sa grand-mère peintre. De l'autre, le texte justifie et explore le narcissisme de l'artiste. Sur une étagère, au milieu de ces livres, trône une boule à neige renfermant un jaguar, objet de curiosité ou rappel pour le visiteur attentif qui aura aperçu le même félin dans une œuvre à l'étage inférieur du musée...

Texte du panneau didactique.



 

Sean Landers. Jaguar (L’impérieuse nécessité du narcissisme pour l’esprit artistique), 2014. Huile sur toile de lin. Collection privée.
 
 
 
Sean Landers. Jaguar (L’impérieuse nécessité du narcissisme pour l’esprit artistique), 2014 (détail). Huile sur toile de lin. Collection privée.