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 VA 
              SAVOIR  Article 
              publié dans la Lettre n° 191 
               
 VA 
              SAVOIR. Film français de 
              Jacques Rivette avec Jeanne Balibar, Sergio Castellitto, Marianne 
              Basler, Jacques Bonnaffé, Hélène de Fougerolles, Bruno Todeschini 
              (2001-couleurs-2h35). En tournée à Paris avec Comme tu me veux de Luigi Pirandello, en 
              version originale, Ugo, metteur en scène italien, vit dans l’angoisse. 
              D’abord parce qu’il considère cette tournée comme une pure folie, 
              ensuite parce qu’il ne comprend plus Camille, la femme de sa vie 
              et comédienne dans la pièce. Depuis ce retour à Paris, Camille a 
              du bleu à l’âme. Ce séjour lui remet en mémoire une liaison de trois 
              ans avec Pierre, un professeur d’université. C’est elle qui a rompu, 
              elle qui est partie, mais elle aimerait le revoir. Elle va sonner 
              à sa porte que lui ouvre Sonia, la nouvelle compagne de Pierre. 
              Alors, elle se rend dans un jardin public, vers leur banc d’autrefois. 
              Il est là, à la fois stupéfait et ému de la voir tout à coup devant 
              lui. En voulant revenir sur ce passé, Camille va faire intrusion 
              dans la vie de Pierre et de Sonia.
 Entre deux représentations, Ugo est à la recherche du manuscrit 
              inconnu d’une pièce que Goldoni aurait écrite et offerte à Nicolas 
              Vernet. Une visite chez Marie-Pierre, la veuve du descendant de 
              Vernet et une incursion à la Bibliothèque Nationale lui font rencontrer 
              Dominique la fille de Marie-Pierre puis Arthur, le demi-frère de 
              la jeune fille. La boucle est bouclée. Comme sur la scène d’un théâtre, 
              les protagonistes sont tous là. Jacques Rivette peut les façonner 
              à sa guise, les faire rire ou pleurer. Il a tous les ingrédients 
              d’une pièce de boulevard, mais il est bien au-dessus du vaudeville. 
              Il aime ce passage de la scène à la vie et sait sonder l’âme de 
              ses personnages et leur comportement. Les dialogues très écrits 
              ont parfois le ton et la résonance de ceux d’Eric Rohmer mais sans 
              la futilité légère, le marivaudage. Ici, les sentiments sont à la 
              mesure de leur profondeur, les actes commis sont dépeints en passant 
              avec dexterité de la scène théâtrale à celle de la vie. Les comédiens 
              sont époustouflants, exprimant avec justesse leur force et leur 
              faiblesse. Peut-être est-ce le film de Rivette le plus abouti, allez 
              savoir... Lien: culture.coe.fr/Eurimages
 
 
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