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 LE 
              SOURIRE DE MA MERE Article 
              publié dans la Lettre n° 207 
               
 LE SOURIRE DE 
              MA MERE. Film italien de Marco 
              Bellocchio avec Sergio Castellitto, Jacqueline Lustig, Chiara Conti 
              (2002-couleurs-1h40).Peintre reconnu et illustrateur de contes pour enfants, Ernesto 
              est en instance de divorce. Il est père d’un petit garçon, Leonardo, 
              très mystique pour son jeune âge, puisqu’il a pris l’habitude de 
              s’adresser à Dieu en personne. Un beau matin, Ernesto reçoit la 
              visite d’un envoyé du Vatican qui lui annonce l’intention du pape 
              de béatifier sa mère, tuée par son frère dans une crise de folie. 
              Ernesto reste stupéfait: il haïssait sa mère « parce qu’elle était 
              bête et ne comprenait rien » et qu’elle vivait, avec le même sourire 
              indifférent, la folie de son fils, passivement, comme pour expier. 
              Son étonnement est à son comble lorsqu’il apprend que toute la famille 
              était au courant mais que tous l’ont tenu à l’écart de ce projet. 
              Avant de partir, l’Eminence le prie de se rendre le lendemain au 
              Vatican afin de témoigner en faveur de cette béatification. Pour 
              Ernesto, cette démarche vient à l’encontre de ses convictions de 
              libre penseur. Mais, en conduisant son fils à l’école, il fait la 
              connaissance d’Irène, le professeur de religion de son fils, une 
              jeune femme d’une beauté irréelle, dont il tombe amoureux. Cette 
              rencontre ainsi que l’insistance de sa famille, qui voit en cet 
              événement d’autres avantages que celui purement religieux, le souvenir 
              de sa mère incapable de donner de l’amour mais moralement irréprochable, 
              vont l’obliger à réviser ses convictions et à réfléchir sur sa vie, 
              d’autant plus qu’il s’aperçoit qu’Irène n’est pas le professeur 
              de catéchisme de Leonardo.
 Marco Bellocchio, longtemps absent du circuit cinématographique, 
              jette un regard critique sur la société romaine qui, après les années 
              folles 60-80, devient plus conformiste. Son scénario savamment conçu, 
              mêle l’anticléricalisme personnifié par le Comte Bulla qui provoque 
              Ernesto en duel, et la religion, ici source de profit pour la famille. 
              Piégé entre toutes ces positions, son personnage devra faire un 
              choix. Son rôle est tenu de façon magnifique par Sergio Castellito, 
              très sobre, et certainement influencé par le rôle du Padre Pio qu’il 
              a tenu pour la télévision.  Lien: www.ocean-films.com/lesouriredemamere
 
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