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 S21, 
              LA MACHINE DE MORT KHMERE ROUGE Article 
              publié dans la Lettre n° 225 
 S21, LA MACHINE DE MORT KHMERE ROUGE. Documentaire 
              franco-cambodgien de Rithy Panh (2002-couleurs-1h40).S21 est le nom de code du camp de Tuol Sleng à Phnom Penh, devenu 
              aujourd’hui Musée du Génocide. C’est là que furent incarcérés, affamés 
              et torturés des millions de cambodgiens avant qu’ils ne finissent 
              massacrés, victimes de la machine de mort khmère rouge. Le peintre 
              Vann Nath a miraculeusement survécu à l’enfer de ce camp. Accompagné 
              d’un autre rescapé, il revient sur les lieux de sa détention afin 
              de témoigner sur ce que lui et les autres ont subi. Face à lui, 
              Him Houy, un ancien chef de la sécurité du camp, âgé de 14 ans à 
              l’époque, et d’anciens gardiens et tortionnaires. Vann Nath exprime 
              au moyen de sa peinture ce que lui et son peuple ont vécu mais cela 
              ne lui suffit pas pour vivre dignement. En foulant le sol du camp 
              avec ses bourreaux, il a aujourd’hui, par leurs aveux, la confirmation 
              de son propre témoignage. Si lui retrouve sa souffrance, eux retrouvent 
              les gestes, plus précis que les mots indécis, pour décrire l’horreur 
              de leurs actes envers ceux qu’ils appelaient leurs «ennemis». Endoctrinés, 
              déshumanisés, ils étaient devenus les parfaits instruments de la 
              machine de mort de Pol Pot. Depuis trente ans, ils ne savent que 
              dire: « J’ai obéi aux ordres », ne pouvant soutenir le regard de 
              leur victime ni l’oeil de la caméra de Rithy Panh qui filme ce face 
              à face.
 Analyser, tenter de comprendre comment et pourquoi cela est arrivé, 
              est indispensable. Pour les rares rescapés, après semblable traumatisme, 
              c’est sans doute le seul moyen d’accepter leur histoire pour réapprendre 
              à vivre dans la dignité et protéger les générations futures. Pour 
              les bourreaux, il s’agit de comprendre leurs propres actes et de 
              soulager un peu leur conscience. Pour Rithy Panh aussi, enfant de 
              la guerre, cette oeuvre puissante était nécessaire pour surmonter 
              sa colère. Deux millions de morts, c’est le terrible bilan du génocide 
              cambodgien perpétré par Pol Pot. Mort en 1998, il n’a pas été jugé. 
              Il n’a pas eu le courage de confesser ses erreurs politiques ni 
              ses crimes. Trois salles dont MK2 Beaubourg 3e (08.92.69.84.84). 
              Lien: www.advitamdistribution.com/fiche.php?film_id=45
 
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