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 LE RETOUR DE FABIOLAArticle 
              publié exclusivement sur le site Internet, après la 
              Lettre n° 384du 15 juin 2015
 
              
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 LE RETOUR DE FABIOLA. Comédie dramatique 
              de Jairo Boisier avec Paola Lattus, Catalina Saavedra, José Soza, 
              Daniel Antivilo, Hernando Lattus (Chili, couleurs, 2012, 1h24). 
              Le titre chilien, La Jubilada (la retraitée) est plus révélateur 
              que ce « retour » si souvent utilisé dans les titres de films. Ici, 
              Fabiola, âgée de trente ans seulement, vient donc prendre sa « retraite » 
              dans son village natal. Tout le monde la connaît et tout le monde 
              voudrait lui parler de son métier à Santiago du Chili, à commencer 
              par la télévision locale qui lui propose de l’interviewer. L’accueil 
              familial - il ne reste que son père et sa sœur aînée Georgina - 
              n’est pas chaleureux. Visiblement elle dérange. « Tu as toujours 
              ta chambre, mais si tu vis ici il y a des règles » lui dit son père. 
              « Tu n’as pas l’air de comprendre comment les choses se passent 
              ici » lui dit sa sœur. Pourtant Fabiola (Paola Lattus) est revenue 
              pour changer de vie. Elle trouve même un emploi comme responsable 
              d’une entreprise de récupération de métaux. Mais son passé la rattrape 
              quand Moises (Daniel Antivilo), son patron, après l’avoir invitée 
              dans une parilladeria, lui demande de coucher avec elle. Normal 
              sans doute pour une ancienne star du X. Devant son refus il la licencie, 
              répand des calomnies sur son compte et l’empêche ainsi de trouver 
              un nouvel emploi.
 Ce film, librement inspiré de faits réels, montre bien la difficulté 
              de revenir vivre dans un petit village quand on a exercé un métier 
              pas comme les autres, sulfureux et en vue. Fabiola qui sait comment 
              amadouer son père ne s’attendait pas à cela. Si elle est capable 
              d’oublier et de tourner la page, les autres ne pensent qu’à son 
              ancien métier, lui rendant impossible la reprise d’une vie « normale ».
 La mise en scène de Jairo Boisier est simple, sans excès, réaliste. 
              Les décors sont ceux d’une petite bourgade au fin fond du Chili, 
              où le travail est rare, la vie difficile, sans grand confort. Le 
              père a encore un vieux poste de télé. « Tu aurais mieux fait d’acheter 
              un écran plat » dit Georgina à sa sœur qui vient de faire l’acquisition 
              d’un ordinateur, lui aussi hors d’âge. Les interprètes, particulièrement 
              bien choisis et sobres dans leurs jeux, y compris le jeune Hernando 
              Lattus, dont c’est le premier rôle, contribuent pleinement à donner 
              à ce film sa crédibilité et son intérêt. R.P. Sortie en salles 
              le 24 juin 2015.
 
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