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 L'ORPHELIN 
              D'ANYANG  Article 
              publié dans la Lettre n° 199 
               
 L’ORPHELIN 
              D’ANYANG. Film chinois de Wang 
              Chao avec Zhu Jie, Sun Gui Lin, Yue Sen Yi (2001-couleurs-1h25). 
              A Anyang, petite ville grise chinoise, Yu Dagang, quadragénaire 
              et célibataire, a perdu son travail. L’usine a débauché un millier 
              d’ouvriers sans même payer leur salaire. Après avoir négocié ses 
              tickets de cantine, désormais inutiles, contre quelques yuans, il 
              s’attable dans l’un de ces innombrables cafés improvisés dans les 
              rues devant un bol de nouilles. Pour le servir, le barman lui met 
              dans les bras un nourrisson qu’il vient de trouver par terre. Sous 
              la couverture, un mot: « Ame charitable, prenez soin de mon bébé. 
              Il vous sera versé 200 yuans mensuels en échange » et un numéro 
              de téléphone. Son bol de nouilles consommé, Yu Dagang s’éloigne... 
              avec le bébé.
 Chaque mois, devant un grand bol de nouilles pour lui et un petit 
              pour elle, Yu Dagang et Yangli, la maman prostituée, vont se retrouver 
              et rapprocher leur misère commune dans ce coin de Chine du XXIe 
              siècle où règnent la plus grande détresse et la plus grande misère, 
              où les plus forts ont raison des plus faibles. Yu Dagang s’est reconverti 
              en réparateur de bicyclettes en pleine rue, le panier improvisé 
              en couffin à ses côtés. Yangli finira par venir habiter chez lui 
              et prendra la décision de décrocher, d’arrêter la prostitution. 
              Mais son « mac », atteint de leucémie, voudrait reconnaître l’enfant 
              avant de mourir.
 Wang Chao filme la rencontre de ces deux destins avec la plus grande 
              rigueur. De longs plans fixes, séparés par des fondus au noir, un 
              minimum de dialogues (les images parlent d’elles-mêmes), illustrent 
              la triste réalité d’un constat social amer. Il ne fait pas bon vivre 
              en Chine aujourd’hui, Wang Chao, avec ce premier film, en rend compte 
              de façon poignante. Lien: www.filmsduparadoxe.com/orphelin
 
 
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