LE SOURIRE AU PIED DE L’ÉCHELLE

Article publié dans la Lettre n° 471
du 23 janvier 2019


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LE SOURIRE AU PIED DE L’ÉCHELLE d’après Henry Miller. Adaptation, scénographie, lumières Ivan Morane. Mise en scène Bénédicte Nécaille. Avec Denis Lavant.
Tout directeur de cirque respectueux de la tradition présente un numéro de clown et tout clown qui se respecte affiche le même sourire au pied de l’échelle, savourant ce temps entre la seconde de la fin et les applaudissements. Mais entre ce sourire de façade et celui qu’il abrite au fond du cœur, se niche un jardin secret. Auguste, clown célèbre, ne fait pas exception. Dans son souci de transmettre ce qu’il ressent, il oublie de « revenir au monde » à la fureur des spectateurs. Contraint de quitter le cirque et son métier de clown, il entame une errance qui le conduit dans une ville où se dresse un chapiteau.
Attiré comme un aimant par le monde des saltimbanques mais souhaitant garder le secret de son identité, Auguste devient alors palefrenier, heureux d’accomplir mille et une corvées, jusqu’au jour où le clown Antoine tombe malade. Auguste obtient du directeur de le remplacer le temps d’une représentation. Il prend cependant grand soin de laisser son habit au vestiaire et se glisse dans celui d’Antoine, donnant seulement « un petit coup de pouce » à son numéro. Auguste, devenu le clown Antoine pour un soir, remporte un immense succès. Ce triomphe revient à son collègue mais celui-ci, loin de se remettre et contre toute attente, meurt le lendemain matin. Auguste reprend alors son chemin. Il a compris que clown ou lui-même, il ne peut qu’accepter l’être qu’il est.
Comédien protéiforme, Denis Lavant apparait aujourd’hui sous les traits d’Auguste et il excelle dans cette fonction de faire sienne la réflexion de l’auteur sur ce que représente le clown pour lui-même et pour les autres, spectateurs qui l’applaudissent en riant. Il fait ce qu’il veut de son corps d’une indéniable souplesse, déambulant entre les caisses qui forment, avec les lumières, une piste de cirque. Il fouille dans celles-ci pour en sortir les accessoires et les instruments de musique dont il tire des mélodies sans effort apparent. L’ovation est à l’aune de son talent. Denis Lavant peut, sans conteste, sourire un long moment au pied de l’échelle. M-P.P. Théâtre de l’Œuvre 9e.


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