PROBABLEMENT LES BAHAMAS

Article publié dans la Lettre n° 444
du 20 décembre 2017


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PROBABLEMENT LES BAHAMAS de Martin Crimp. Mise en scène Anne-Marie Lazarini avec Jacques Bondoux, Heidi-Eva Clavier, Catherine Salviat, Cyril Givort.
Tout semble clair, aéré, sans secret, dans l’univers d’une maison « en plan ». Ni murs ni cloisons, seulement des ébauches de portes et de fenêtres, un jardin fleuri. Dans ce confort petit-bourgeois, évoluent un couple âgé et leur Hollandaise au pair. C’est l’heure du café-biscuits, alors on va se raconter au salon, devant un invité de dos, attentif, muet. Milly et Franck passent leurs journées entre tyrannie domestique, mesquineries et perfidies, radotages multiples. La mémoire commence à flancher et on se chamaille. Cette apparente banalité va bientôt se zébrer d’événements plus sournois, autour d’un fils encensé, de photos troubles comme son comportement à l’égard de la jeune fille aux jambes dénudées par le short trop court, qui finit par évoquer une réalité plus dérangeante. La rose pétrie en perd ses pétales.
Le rire fuse par la collision inopinée de ces éclairs de vie entrevus dans la logorrhée en boucle du couple. Ils sont si contents qu’un visiteur vienne rompre le cours sans surprise de leur solitude à deux. Enfin presque. Le jeu très intéressant des trois comédiens accroît le contraste saisissant entre la simplicité lumineuse du décor et le malaise qui sous-tend les non-dits.
Rien à voir avec les Bahamas ou les Canaries, le voyage n’est que fantasmé, comme la piscine quand on ne sait pas nager. A.D. Artistic Théâtre 11e.


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