MIRACLE EN ALABAMA

Article publié dans la Lettre n° 450
du 14 mars 2018


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MIRACLE EN ALABAMA de William Gibson. Adaptation et mise en scène Pierre Val avec Valérie Alane, Julien Crampon, Stéphanie Hédin, Marie-Christine Robert, Pierre Val, Lilas Mekki ou Clara Brice.
Une congestion cérébrale a laissé la petite Helen, âgée de deux ans, sourde et aveugle. Le capitaine Arthur Keller et sa femme Kate ne sachant pas comment éduquer leur fille avec un tel handicap, lui ont tout cédé. Les années ont passé, le comportement d’Helen est devenu celui d’une adolescente indomptable. La tante Ève et James, le fils d’un premier mariage d’Arthur, tentent de persuader les parents qu’ils ne peuvent plus laisser Helen grandir sans aucun repère. La placer dans une institution spécialisée serait salutaire. Mais les Keller se refusent à se séparer de leur fille tout en ayant conscience qu’elle est devenue ingérable et préjudiciable à la paix de la maison. Après plusieurs consultations, un médecin leur conseille d’engager une institutrice. C’est ainsi qu’en provenance de Boston, Annie Sullivan arrive chez les Keller. En 1887 en Alabama, la guerre de Sécession et, en particulier, la désastreuse bataille de Gettysburg, demeure dans tous les esprits. La haine entre les deux camps est encore vive. Arthur Keller est choqué par le franc-parler bien éloigné des usages du sud de cette nordiste insolente. Annie Sullivan a vécu un passé douloureux. C’est son premier emploi. Pour elle, l’éducation d’Helen ne passe pas par la pitié et la complaisance mais par une éducation stricte. Ce point de vue se heurte à l’incompréhension des parents, peu convaincus du bien-fondé de l’éducation qu’elle souhaite dispenser à Helen. Passionnée et têtue, Miss Sullivan est pourtant bien décidée à réussir un défi auquel personne ne croit, celui d’ouvrir l’esprit d’Helen à ce qui l’entoure par le langage des signes.
La vie d’Helen Keller est connue par ses propres écrits et par le film qui en a été tiré. Mais créer une œuvre à partir d’une véritable histoire n’a pas que l’avantage de son authenticité. Pierre Val tire un excellent parti des différentes étapes de l’éducation prodiguée par l’institutrice, entravée par l’esprit étroit d’un père et l’indulgence d’une mère. Les comédiens nous happent littéralement dans leur monde, exprimant avec conviction les prises de position qui opposent les personnages et leurs sentiments. Clara Brice, qui jouait ce soir-là, interprète à merveille le rôle d’Helen. Il se dégage de ce travail commun une émotion communicative. Vous ne regretterez pas votre venue. M-P.P. Théâtre La Bruyère 9e.


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