LOGAN DE CARVALHO MOITIÉ VOYAGEUR

Article publié dans la Lettre n° 435
du 10 juillet 2017


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LOGAN DE CARVALHO MOITIÉ VOYAGEUR. Seul en scène de et avec Logan de Carvalho. Co-écriture Anaïs Harté et Vincent Dedienne. Mise en scène Gabriel Lechevalier.
Chez les gitans, on ne demande pas la main d’une jeune fille, on l’enlève. Cet enlèvement d’amour a frappé Logan de plein fouet lorsque Léa, sa petite sœur de seize ans, s’est évadée de sa chambre un beau soir pour suivre le destin d’un « voyageur ». De père portugais et de mère gitane, Logan a quitté la communauté des gitans qu’il avait lui-même fréquentée pour choisir la « sédentarité » et le chemin des planches qui l’ont mené dans une mansarde à Paris. Il y tente sa chance comme acteur, sa grande fierté et un gage de réussite, face au reflet maternel.
Stupeur et incompréhension de sa part : Léa, elle, a tourné le dos à l’existence ordinaire « métro, boulot, dodo », pour partager celle des gens du voyage et, pour le moment, vivre dans une caravane posée sur le « terrain » boueux d’un campement, coincé entre la nationale et l’autoroute. Pourtant, lorsqu’enfants, leur maman leur apprenait à voler dans les supermarchés, si Logan en ressentait de la honte, Léa, elle, trouvait cela rigolo, et ce fait là aurait dû lui mettre la puce à l’oreille ! Logan se décide donc à aller à la rencontre de son futur beau-frère et en même temps à renouer avec cette étrange population aux us et coutumes pour le moins atypiques, de « beaux barbares », selon lui, qui, somme toute, l’aident à cerner sa propre identité.
Pour le spectateur, « Logan De Carvalho moitié voyageur » c’est plonger dans le monde inconnu des gens du voyage, au nomadisme invétéré, que tout un chacun observe de loin et rejette en bloc même s’il garde blottie dans ses gênes, depuis la nuit des temps, cette assuétude abandonnée un beau jour pour la sédentarité. Et c’est aussi saluer la performance de l’acteur qui, déambulant sur un plateau entièrement nu, campe avec humour, dans un langage mi « gadjo » mi gitan et force bruitages qu’il émet lui-même, les multiples personnages hauts en couleur rencontrés. M-P P. Théâtre du Lucernaire 6e.


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