CANTATE POUR LOU VON SALOMÉ

Article publié dans la Lettre n° 445
du 3 janvier 2018


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CANTATE POUR LOU VON SALOMÉ de Bérangère Dautun. Mise en scène Anne Bouvier assistée de Pierre Hélie avec Sylvia Roux et Bérangère Dautun.
Artistes, femmes de lettres, philosophes ou scientifiques, les siècles sont jalonnés d’un nombre incalculable de femmes hors du commun, au parcours intellectuel ou artistique systématiquement étouffé. Leur talent fut le plus souvent reconnu à leur époque, les hommes se pressant autour d’elles comme des papillons de nuit autour d’une flamme. Certaines sortent parfois de l’anonymat ou de l’oubli comme Lioulia von Salomé, née à Saint-Pétersbourg en 1861. Dès son plus jeune âge, « Lou » fit preuve d’une force de caractère à toute épreuve et d’une passion pour la philosophie et la psychanalyse que sa grande intelligence sut exploiter.
Cette première pièce de Bérangère Dautun retrace l’existence d’une véritable héroïne de roman, marquée par des rencontres décisives pour l’élévation de son esprit et le succès de sa vie professionnelle, tant dans les lettres que dans la psychanalyse. Sa bonne étoile offrit à Lou une enfance heureuse. Son père qui pressentait le sort tragique de la Russie et avait mesuré le tempérament atypique de sa fille, lui laissa la bride sur le cou, sachant que la vie se chargerait elle-même de lui couper les ailes. Voire ! Elle profita pleinement de sa liberté, des rencontres et des voyages qui la façonnèrent tout au long de l’irrémédiable cataclysme que furent la grande guerre, la révolution russe puis la montée au pouvoir d’Adolf Hitler. Son mariage, non consommé, contracté avec Friedrich Carl Andreas la protégeant habilement, Lou sut s’attacher les plus grands noms de l’époque : Paul Rée, Friedrich Nietzsche, Frieda Von Bülow, Rainer Maria Rilke et, surtout, Sigmund Freud.
À la manière d’une cantate récitée, menée par une scénographie astucieuse et se référant aux écrits et aux échanges épistolaires de cette femme d’exception, Bérangère Dautun et Sylvia Roux content avec passion les événements marquants de son existence. Les dates et les manuscrits reproduits, projetés au fond de la scène, confèrent une authenticité certaine aux anecdotes sur la vie de ceux qui participèrent à son extraordinaire destin. L’étoile de Lou Andreas-Salomé y brilla jusqu’à dernier souffle en 1937. M-P. P. Studio Hébertot 17e.


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