LE C.V DE DIEU d’après le roman de Jean-Louis Fournier. Mise en scène Françoise Petit avec Jean-François Balmer, Didier Bénureau.
Certes, nous connaissons l’histoire : Dieu créa en six jours le soleil, le ciel, la mer, les montagnes, les animaux, l’homme … et le septième il se reposa, satisfait de son œuvre. Ce que nous ignorons c’est, qu’à partir du huitième jour, tout seul là-haut, il se mit à s’ennuyer ferme. C’est long l’éternité ! Gagné par la déprime, l’idée lui vint alors de chercher du travail. Il écrivit une lettre de motivation accompagnée de l’incontournable curriculum vitae. Celui-ci était imposant, la lettre de motivation persuasive, il fut donc convoqué au siège d’un grand groupe pour une semaine d’entretiens et de tests.
Le voici aux portes de la société, traînant un diable pour porter les dossiers de son imposant labeur. D’abord terriblement intimidé par la sommité qui se présente devant lui, le directeur du personnel l’accueille avec le respect dû à son rang. Dieu entreprend de sortir les books de ses réalisations quand son interlocuteur, s’aperçoit que la fiche d’état civil, essentielle au bon déroulement des entretiens, manque à son dossier. Ils se mettent à réparer cet oubli ce qui donne à peu près ceci : date de naissance : avant Jésus Christ. Nationalité : céleste. Adresse : partout. Enfant : un fils unique à charge. Études : formé sur le tas. Profession : créateur du ciel et de la terre.
Puis photos à l’appui, Dieu commence à expliquer ses créations. Le Directeur s’étonne. En tant que créateur du soleil et de son lever quotidien, Dieu possède des droits d’auteurs qui se montent à la somme rondelette de 92.407 000 euros par mois, c’est une rente, d’où sa question légitime : « Qu’est-ce que vous faites ici » ? Réponse véhémente de Dieu : « Parce que je m’emmerde là-haut ».
Vaincu par cette réponse, le directeur s’attelle donc à l’analyse des créations de Dieu et le moins que l’on puisse dire c’est qu’elles ne remportent pas toutes son adhésion, au regard des conséquences actuelles. Il finit même à s’emporter contre le créateur…
Jean-François Balmer et Didier Bénureau prennent un plaisir visible à décliner ce dialogue plein d’humour et complétement surréaliste, truffé de références, d’expressions populaires et saupoudré de quelques strophes de poèmes ou de chansons d’auteurs célèbres.
Dieu obtiendra-t-il le poste convoité ? Nous vous laissons le découvrir. M-P.P. La Pépinière théâtre 2e.