20 000 LIEUES SOUS LES MERS

Article publié dans la Lettre n° 386
du 5 octobre 2015


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20 000 LIEUES SOUS LES MERS d’après Jules Verne. Adaptation et mise en scène Christian Hecq et Valérie Lesort avec Christian Gonon, Christian Hecq, Nicolas Lormeau, Jérémy Lopez, Elliot Jenicot, Louis Arene, Cécile Brune (voix off).
1866. Affrété pour se lancer à la poursuite d’un monstre marin qui terrorise les mers, l’Abraham-Lincoln fait naufrage après avoir subi un choc effroyable. Seuls, trois hommes ont échappé à la mort. Le professeur Aronnax, son domestique Conseil et le harponneur Ned Land reprennent conscience dans un lieu étrange. Ils apprennent avec stupeur qu’ils se trouvent dans la cabine de pilotage d’un sous-marin, le Nautilus, commandé par un individu inquiétant, le capitaine Nemo. Plus inquiétant encore, celui-ci s’adresse à son équipage dans une langue inconnue. À leur corps défendant, le capitaine a décidé de les garder prisonniers pour toujours mais leur promet de « voir ce qu’aucun homme n’a jamais vu ». Il les transporte dans un voyage fabuleux, un tour du monde à travers les océans aux abysses insondables. Passionné par ce qu’il découvre, le professeur Aronnax, se laisse séduire. Il répertorie un nombre considérable d’espèces inconnues. Conseil, en revanche, se laisse peu à peu entraîner par Ned dans des rêves d’évasion.
Le chef-d’œuvre de Jules Verne, dont l’esprit visionnaire imaginait des objets et des machines futuristes, des hommes et des animaux étranges, a comblé plusieurs générations de lecteurs insatiables, en quête d’aventures. Christian Hecq, Valérie Lesort, la troupe de la Comédie Française et les techniciens restituent avec un réalisme extraordinaire les grandes lignes du célèbre roman. La magie opère dès les premières secondes.
Décrire l’indescriptible est vain tant l’imagination débordante de Christian Hecq emprisonne un public acquis d’avance dans ses filets. À l’intérieur du Nautilus, un immense hublot, d’abord occulté par une carte des océans, laisse voir des bancs de petits poissons frétillants, des méduses au ballet élégant, des calamars, le va et vient continu d’un mérou taciturne, d’un zanclus cornutus bien nerveux ou d’un hypostomus plecostomus suce-vitre (comme chacun sait), marionnettes animées par les comédiens, eux-mêmes invisibles. Le décor offre aussi une vue de l’intérieur du Nautilus depuis les fonds marins. Le Capitaine Nemo invite le professeur Aronnax à une « randonnée sous-marine », grâce à un scaphandre autonome de son invention, muni d’un sac à oxygène … Échoués sur un récif aux abords de la Papouasie, Conseil et Ned organisent une partie de pêche tout en fomentant une évasion… Un indigène heurte la vitre du hublot puis entre par une écoutille. Fait prisonnier, l’échauffourée est brève, mais il a eu le temps de décocher une flèche empoisonnée en direction du professeur. Le cauchemar qui l’assaille alors, est l’un des moments les plus fabuleux du spectacle. La fameuse attaque par le poulpe géant puis le sabordage du Nautilus par un navire ennemi suscitent l’émerveillement. La voix off de Cécile Brune clôt l’histoire qui s’achève dans l’émotion. Les enfants, enthousiasmés, reviennent à la réalité, emportés vers la sortie par des adultes étonnés d’avoir retrouvé, le temps d’une soirée, leur âme d’enfant. Théâtre du Vieux Colombier 6e.

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