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Lettre n° 614
du 16 avril 2025 |
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Nos sélections de la quinzaine |
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THÉÂTRE
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Photo Christophe Raynaud de Lage
Collection Comédie Française
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BÉRÉNICE de Jean Racine. Mise en scène et scénographie Guy Cassiers. Avec la troupe de la Comédie-Française, Alexandre Pavloff, Clotilde de Bayser, Suliane Brahim, Jérémy Lopez, Pierre-Victor Cabrol.
Antiochus, roi de Comagène, voit l’amour qu’il ressent en secret pour Bérénice, contrarié par l’union imminente de la reine de Palestine avec Titus, son fidèle ami. Avant de partir, il décide de lui avouer son amour, un sentiment que Bérénice considère comme une trahison face à l’amitié qui lie Antiochus et Titus. Mais, l’empereur de Rome vient de mourir et son fils s’apprête à lui succéder. L’amour que le couple se voue mutuellement ne vaincra pas la raison d’état: Rome ne peut accepter une reine étrangère et Titus se soumet: «Mais il ne s’agit plus de vivre, il faut régner». Les trois protagonistes se sépareront à jamais.
Les amours contrariées font de cette tragédie l’une des plus émouvantes de Racine. S’aimer mais se quitter fait sans doute allusion au renoncement de Louis XIV à Marie Mancini, son premier amour, pour raison d’état. Au centre de la scène, une étrange statue, animée par des jeux changeants de lumière, ne laisse pas d’interroger sur sa raison d’être mais montre l’intention du metteur en scène de donner un nouvel éclairage à la pièce. En confiant les rôles de Titus et d’Antiochus à Jérémy Lopez et les rôles d’Arsace et de Paulin à Alexandre Pavloff, Guy Cassiers reconfigure le triangle central de la tragédie afin d’orienter davantage la réflexion sur les notions d’engagement et de responsabilité. Il y réussit parfaitement avec le formidable concours des comédiens. «Eh bien! régnez, cruel, contentez votre gloire». Suliane Brahim est parfaite dans cet ultime adieu qui sonne et tend à affaiblir les célèbres ... ( Lire la suite).
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Photo Bernard Gilhodes
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ROBERT EST EN EXAMEN. Texte, mise en scène et jeu Robert Valbon.
Ne nous trompons pas. Robert est en examen mais pas celui que l’on croit. Cet examen-là est médical. Et le polype détecté est comme une prise de conscience : on est peu de chose sur cette terre. Sur le plateau nu, trois chaises, quelques costumes suspendus et deux, trois accessoires. Robert va et vient avec souplesse et soliloque, doté d’une diction parfaite, à l’intention de ceux qui l’écoutent. C’est le moment d’une mise en examen plus générale, un retour sur la vie et sur soi-même. Un retour à l’heureux temps où dans le ventre maternel, lui parvenaient les sons apaisants de la musique, où il faisait déjà l’expérience des balades en Solex. Robert en est encore tout ému, même si l’arrivée brutale de sa venue au monde ne fut pas une partie de plaisir. Rassuré par les bras maternels et une enfance heureuse, sa curiosité prit toute la place au grand dam de la famille qui n’en pouvait plus de répondre à ses questions. Bref, de fil en aiguille, Robert retrace avec perspicacité et une bonne dose de culture les grands thèmes de la vie: l’amour, le sexe, le théâtre, les concerts, la perte des êtres aimés puis l’âge qui s’avance. ... ( Lire la suite).
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Photo Olivier
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LE BÉTIN. Texte d’Olivier Lusse Mourier. Mise en scène de l’auteur. Avec Bérengère Dautun, Thomas Priscoglio, Maurine Dubus, Antoine Gatignol, Manon Potier.
«Tu n’es qu’un bétin!», il a reçu cette gifle verbale et physique depuis son enfance, de la part de ce «IL» qu’il déteste, dont il a toujours pressenti à juste titre qu’il n’était pas le fils. Dans ce flux de violences quotidiennes et autres dommages, les confidences réitérées dans l’oreille d’une psy, attentive et pleine du talent de l’écoute, vont progressivement le mener à la résurrection.
C’est l’histoire d’une éclipse historique dans les ciels d’une fin de millénaire, c’est celle de l’obscurité lunaire d’une enfance massacrée vers la luminosité recouvrée d’un adulte qui se dénoue en paroles. Enfin. C’est l’omniprésence d’une marionnette en front de l’espace scénique qui porte témoignage de décennies de maltraitance. Thomas Priscoglio donne corps, voix, souplesse, émotion, à cet enfant martyr et mutique, que sa mère immature et fragile, incarnée par Maurine Dubus si blonde et diaphane, n’a pas désiré ni protégé en se mettant sous la coupe d’un mari odieux. Antoine, «IL», est une brute, dont Antoine Gatignol ne cherche pas à quêter quelque circonstance atténuante. Seule embellie dans cet enfer sans flammes, il y a la grâce mutine de Claire, amie de cœur et de jeunesse de Thomas, joyeusement portée par Manon Potier. Comme en écho de leurs amours enfantines et de la constance de la marionnette.
Et, souriante dans la grâce et l’élégance, Bérengère Dautun évolue avec subtilité et ferme douceur, en contribuant à la première broderie d’une tapisserie tout en nuances sur le chemin d’un âge adulte enfin vivant. ... ( Lire la suite).
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Photo Pierre François
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NASR & DINN DEUX IDIOTS SUBLIMES. D’après les histoires de Nasreddinn Hodja. Adaptation, mise en scène et jeu Valérie Da Mota et Romans Suarez Pazos.
Nasreddinn Hodja a, depuis des siècles, enchanté la mémoire des amateurs de contes impertinents. De ces récits déconcertants qui racontent le bon sens universel des petites gens dans le quotidien de leurs rêves et de leur roublardise, Hassan et Dinn sont ici les porte-parole. Ils jouent leur niaiserie apparente, ils chantent leurs voix, ils portent leurs espoirs d’un ailleurs lointain et de ciels étoilés. Avec la bonhomie malicieuse des relations entre faux idiots, dont les ruses permettent les voyages improbables.
Il chevauche en famille un âne, elle se moque de son autorité frelatée. Elle rêve de Chine, se procure frauduleusement le viatique de cette pérégrination, il lui sauve la mise par ses conseils de sagesse populaire. Tant d’escaliers gravis, de tempêtes surmontées, de souks visités.
Pour donner à voir leurs épopées géographiques, oniriques et domestiques, il suffit de toiles suspendues qui se colorent au fur et à mesure des dessins que Romans Suarez Pazos élabore sur son écran d’ordinateur, tandis que Valérie Da Mota chante et joue du violon. Les ânes demeurent, fidèles et patients. ... ( Lire la suite).
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SPECTACLES
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Photo Lucien Sanchez
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CARMEN. Ballet Julien Lestel. Chorégraphie Julien Lestel. Musique Georges Bizet, Rodion Shchedrin, Iván Julliard. Lumières Lo Ammy Vaimatapako. Costumes BJL. Assistant chorégraphe Gilles Porte. Avec les danseurs du Ballet Julien Lestel: Mara Whittington, Maxence Chippaux, Titouan Bongini, Inès Pagotto, Roxane Katrun, Eva Bégué, Celian Mael Bruni, Jean-Baptiste de Gimel, Ingrid Le Breton, Louis Plazer.
Opéras, ballets, films… On dit qu’à chaque instant, dans quelque endroit du monde, résonnent les notes du chef-d’œuvre de Georges Bizet qui pourtant ne remporta aucun succès lors de sa création.
Ils sont dix sur scène pour revisiter en un peu plus d’une heure le mythe de Carmen, oiseau rebelle épris de liberté, et c’est un enchantement. Les principaux thèmes musicaux de l’œuvre, accompagnés de ceux de Rodion Shchedrin et d’une création musicale électro-acoustique d’Iván Julliard, rythment la gestuelle de ce ballet où la place de la femme et celle de son émancipation, voulues par Julien Lestel, résonnent particulièrement aujourd’hui.
Tout en respectant la trame de l’histoire, Julien Lestel en tire «la substantifique moelle», empruntant à la danse classique son élégante légèreté et à la danse contemporaine sa puissance. Aiguillonnée par la diversité de la musique, sa chorégraphie trouve dans la succession millimétrée des scènes, des figures d’une formidable modernité, des portés compliqués et très physiques défiant les lois de la gravité. On assiste admiratifs à des ensembles d’une remarquable fluidité, des duos empreints de sensualité et d’émotion, une émotion qui atteint son point d’orgue lors d’une fin en apothéose. ... ( Lire la suite).
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EXPOSITIONS ET SITES
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Photo gérard Blot
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TOUS LÉGER ! Avec Niki de Saint Phalle, Yves Klein, Martial Raysse, Keith Haring... Après Biot, c’est au tour de Paris de nous présenter, sous un autre titre, l’exposition « Léger et les Nouveaux Réalismes ». Réalisée avec les seules œuvres de Fernand Léger du musée national Fernand Léger de Biot et celles du Musée d’Art Moderne et d’Art Contemporain de Nice, cette exposition met en regard les œuvres de Fernand Léger (1881-1955), pionnier de l’art moderne, avec celles des artistes de la génération qui lui a immédiatement succédé. Ceux-ci ont été lancés par le critique d’art Pierre Restany sous le nom de Nouveaux Réalistes. Parmi ceux-ci, nous avons César (1921-1998), Raymond Hains (1926-2005), Yves Klein (1928-1962), Arman (1928-2005), Niki de Saint Phalle (1930-2002), Daniel Spoerri (1930-2024), Martial Raysse (1936).
Ces artistes s’emparent des objets du quotidien de la société de consommation et de l’esthétique de la rue. Leur démarche ne vise pas la représentation du réel mais son appropriation poétique. Dès les années 1920, Léger a défini sa démarche artistique comme un «Nouveau réalisme», d’où le nom choisi par Restany. Mais il n’y a pas que des artistes français qui peuvent se revendiquer de Léger. Comme cela a déjà été montré dans d’autres expositions, Léger est un précurseur du Pop Art (Robert Indiana, Roy Lichtenstein, May Wilson) et a même inspiré des artistes qui émergent dans les années 1970 et 1980 tels Gilbert & George à Londres et Keith Haring à New York.
La présente exposition met donc en regard des œuvres de Léger avec celles d’une vingtaine d’autres artistes et en particulier celles de Niki de Saint Phalle, présente dans chacune des quatre sections principales du parcours. ... (Lire la suite).
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Photo Spectacles Sélection
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ÉNORMÉMENT BIZARRE. Collection Jean Chatelus. Mort sans héritier en 2021 à l’âge de 82 ans, Jean Chatelus était agrégé d’histoire, spécialiste du 18e siècle et maître de conférences à la Sorbonne. En 1969 il commence à collectionner des pièces d’inspiration surréaliste, puis s’ouvre à l’art corporel. Sans aucune hiérarchie, il mêle ces œuvres à des sculptures extra-occidentales et à des objets issus des traditions populaires. Peu à peu, il s’intéresse à des pièces créées par des artistes travaillant en marge de l’art dominant autour de thèmes liés à la mort et aux pratiques et rituels utilisés pour l’éluder.
Plus que collectionneur, il se disait «accumulateur». Effectivement son appartement parisien était encombré de toutes ces pièces, comme on le voit dans la vidéo faite après sa mort ou dans les reconstitutions de son salon et de son bureau, et il avait été obligé de mettre dans un entrepôt une partie de sa collection. S’il avait été possible de voir certaines de ses œuvres dans des expositions, c’est la première fois que la quasi-totalité d’entre elles, près de 400 – sculptures, installations, peintures, photographies, dessins, objets votifs et vernaculaires - sont présentées. Cela a été possible grâce à la fondation Antoine de Galbert qui a fait don au Centre Pompidou de cette collection dont elle avait héritée. Ce don a permis au musée d’enrichir ses collections avec des œuvres d’artistes n’y figurant pas encore (quelque 80) ou mal représentés. Si la majorité de ces artistes sont de quasi inconnus, d’autres sont régulièrement exposés dans les grands musées. Parmi ceux-ci citons Cindy Sherman, Mike Kelley, Christian Boltanski, Yayoi Kusama, Michel Journiac, Daniel Spoerri, Robert Filliou, Nam June Paik, Joana Vasconcelos, Andres Serrano, Chiharu Shiota et Wim Delvoye qui a donné son titre à cette exposition. En effet, c’est en se rendant dans l’appartement de Jean Chatelus qu’il avait qualifié cette collection «d’énormément bizarre». ... (Lire la suite).
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Spectacles Sélection
13 chemin Desvallières
92410 Ville d'Avray |
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