VIVRE !!

Article publié dans la Lettre n° 403
du 16 novembre 2016


 
Pour voir le parcours en images de l'exposition, cliquez ici.

VIVRE !!  C’est dans le magnifique Palais de la Porte Dorée, chef d’œuvre de l’art déco construit par Albert Laprade à l’occasion de l’exposition coloniale de 1931, qu’Agnès b expose quelques-uns des objets de sa collection, l’une des plus importantes en art contemporain et en particulier en photographie. Agnès Troublé, qui a gardé le b de l’éditeur Christian Bourgois, son premier mari, s’est toujours passionnée pour l’art. Après avoir créé sa propre ligne de vêtements et ouvert un grand nombre de boutiques en France et à l’étranger, elle inaugure en 1984 une galerie d’art, aujourd’hui située rue Quincampoix à Paris, ainsi qu’une librairie, la librairie du jour. Mais, à côté de ce métier de galeriste, elle constitue sa propre collection, faite de coups de cœur au gré des visites, comme celle de l’exposition Magiciens de la Terre, en 1989, ou des rencontres avec les artistes, ses amis.
Sam Stourdzé, directeur des rencontres d’Arles et commissaire de cette exposition, a choisi quelque soixante-dix œuvres de la collection d’Agnès b, auxquelles il a ajouté quelques-unes des pièces de la collection d’art contemporain du Musée nationale de l’histoire de l’immigration. Nous avons ainsi un ensemble étonnant d’œuvres contemporaines réalisées par près de soixante artistes. Parmi ceux-ci nous avons des noms très connus comme Henri Cartier-Bresson, Andy Warhol, Annette Messager, Jean-Michel Basquiat et d’autres qui le seront sans doute un jour.
Le parcours de l’exposition est très ouvert avec des regroupements par thèmes  des pièces exposées : cartes du monde ; la jeunesse ; travailler ; la mort ; l’amour ; danser ; etc. Certains objets ne peuvent manquer d’attirer notre attention. C’est le cas de cette maquette géante faite à partir de matériaux de récupération et représentant une ville où tous les habitants auraient droit aux soins, Medicaments city, de l’artiste de la RDC Body Isek Kingelez (1948-2015). C’est aussi le cas de cette Machine à rêves, appartenant au musée, sorte de distributeur de boissons mais avec des produits d’une toute autre nature, du français Kader Attia (2008). Mais surtout, il est impossible de passer à côté de l’immense installation d’Annette Messager, Deux clans, deux familles (1998) avec ses dizaines de personnages faits de photos, de sacs plastiques, de peluches, de bois, de terre, se faisant face de part et d’autre de l’allée. Impressionnant !
Citons aussi, parmi des dizaines d’œuvres elles aussi dignes d’être mentionnées, cette Mappa del Mondo (1984), une tapisserie d’Alighiero Boetti ; ce cruel tableau de Chéri Samba, Assédic-ANPE (1982), une autre pièce de la collection du musée ; cette sympathique photographie de la jeune artiste Olivia Bee, Pre-Kiss (2010) ; ou encore cette Machine à écrire en carton du japonais Katsuhiko Hibino (1986) qui semble annoncer la fin de l’écriture manuscrite.
Au final, voici une exposition variée, témoin du goût d’une artiste pour l’art contemporain, sous ses diverses formes. La visite permet aussi de revoir le gigantesque bas-relief d’Alfred Janniot qui orne la façade du Palais de la Porte Dorée ; la salle des fêtes ornée de l’immense fresque de Pierre-Henri Ducos de La Haille ; le récent musée national de l’histoire de l’immigration, qui nous rappelle tout ce que la France doit aux millions d’immigrés qui sont venus y trouver refuge au cours des 150 dernières années, et enfin l’aquarium tropical de la Porte Dorée, toujours aussi calme, animé et coloré ! R.P. Musée national de l’histoire de l’immigration 12e. Jusqu’au 8 janvier 2016. Lien : www.histoire-immigration.fr.


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