Parcours en images de l'exposition

PICASSO ET LA GUERRE

avec des visuels mis à la disposition de la presse,
et nos propres prises de vue

Parcours accompagnant l'article publié dans la Lettre n°481 du 12 juin 2019




 
Entrée de l'exposition
 
George Braque (1882-1963), Portrait de Picasso portant l’uniforme de Braque, Paris, 1911. Paris, Musée national Picasso-Paris. © RMN-Grand Palais (Musée national Picasso-Paris) / Franck Raux / Adagp, Paris 2019 / Succession Picasso 2019.
Scénographie (Reproduction d'une photographie de Guernica prise par Dora Maar dans l'atelier des Grands-Augustins à Paris)
Entrée de la première partie

1 - La fabrique de la peinture d'histoire

Scénographie
1. LA FABRIQUE DE LA PEINTURE D’HISTOIRE

Formé aux côtés de son père, José Ruiz y Blasco (1838-1913), ainsi que dans différentes écoles et académies des Beaux-Arts (La Corogne, Barcelone, Madrid), Picasso suit l’enseignement classique d’un artiste du XIXe siècle où la hiérarchie des genres domine encore, donnant la prééminenceà la peinture d’histoire. Pendant son enfance et sa période de formation, la guerre et ses motifs sont présents dans son oeuvre (croquis et scènes de batailles). Il développe dès son plus jeune âge un intérêt pour l’histoire de son pays, marqué par les conflits traumatiques de la fin du XIXe siècle.
Exempté de l’obligation de service militaire, Picasso se rend à Paris en 1900, au moment de l’Exposition universelle. Ses premiers engagements, en faveur d’anarchistes espagnols avec la signature du « Manifeste de la colonie espagnole résidant à Paris» en 1900, et sa participation à la manifestation contre l’exécution de Francisco Ferrer en 1909, sont peut-être à l’origine de son engagement pacifiste.
 
Texte du panneau didactique
 
Pablo Picasso (1881-1973). « Le soldat espagnol et autres croquis. Barcelone, 1903. Crayon Conté sur papier filigrané. Barcelone, museu Picasso.
Scénographie
 
Pablo Picasso (1881-1973), Deux soldats à cheval et une tourelle, La Corogne, vers 1894. Barcelone, Museu Picasso. Donation Pablo Picasso, 1970. © Museu Picasso, Barcelona / Gasull Fotografia / Succession Picasso 2019.
 
Pablo Picasso (1881-1973). Azul y Blanco (Bleu et Blanc). La Corogne, 28 octobre 1894. Crayon graphite sur papier. Musée national Picasso-Paris.
 
Pablo Picasso (1881-1973). La Bataille de Covadonga. Barcelone, 1884-1885. Encre sépia à la plume sur papier. Barcelone, museu Picasso.
 
Pablo Picasso (1881-1973), Épisode de la guerre contre les Français, Barcelone, vers 1896. Barcelone, Museu Picasso. Donation Pablo Picasso, 1970. © Museu Picasso, Barcelona / Gasull Fotografia / Succession Picasso 2019.


2 - En marge de la première guerre mondiale



Scénographie
2. EN MARGE DE LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE

Alors que les prémices du premier conflit mondial touchent les Balkans en 1912, la guerre frappe pendant l’été 1914 la France où Picasso réside désormais. Ses plus proches amis partent au front.
En tant que ressortissant d’un pays neutre, l’artiste n’est pas mobilisé. Fait remarquable, Picasso ne représente pas ce conflit d’une ampleur inédite. Absorbé par les recherches formelles menées sur le cubisme, la figuration d’inspiration cézannienne, puis pointilliste, Picasso paraît dissocier complètement son art des événements en cours, et particulièrement de la guerre qui bouleverse le continent européen.
Elle surgit toutefois sous des formes inattendues, non en tant que motif esthétique, mais dans des documents privés, voire intimes, qui révèlent son soutien à la France comme l’attention soucieuse qu’il porte à la situation de ses proches.
Au fil des mois, la figure d’Arlequin, déjà présente pendant la période rose principalement, s’impose à nouveau dans son art.


 
Texte du panneau didactique
 
Pablo Picasso (1881-1973). Le Peintre et son modèle. Avignon, été 1914. Huile et crayon sur toile.
 
Pablo Picasso (1881-1973), Bouteille et journal, 1913. Dublin, National Gallery of Ireland. Bequeathed, Evie Hone. © National Gallery of Ireland / Succession Picasso 2019.
 
Pablo Picasso (1881-1973). Projet pour le rideau de scène du ballet « Parade ». paris-Rome, 1916-1917. Crayon graphite et aquarelle sur papier.
Scénographie
 
Pablo Picasso (1881-1973). Homme barbu à la pipe, attablé. Avignon, été 1914. Plume et encre sur papier. Musée national Picasso-Paris.
 
Pablo Picasso (1881-1973). Homme à la pipe attablé, 1914-1915. Crayon graphite sur papier. Musée national Picasso-Paris.
Scénographie
 
Entoilage d’avion allemand, 1918. Meaux, Musée de la Grande Guerre du pays de Meaux. © Musée de la Grande Guerre de Meaux / Y.Marques.
 
Guillaume Apollinaire (1880-1918), Autoportrait en cavalier masqué décapité, 1916. Paris, Musée de l’Armée. © Paris - Musée de l’Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Émilie Cambier.
Scénographie
 
Pablo Picasso (1881-1973). Le Retour du baptême d’après Le Nain. Montrouge, automne 1917. Huile sur toile. Musée national Picasso-Paris.
 
Pablo Picasso (1881-1973). Autoportrait. Montrouge, 1918. Crayon graphite et fusain sur papier vélin. Musée national Picasso-Paris.
- Pablo Picasso (1881-1973). Carte postale à Guillaume Apollinaire. 1er janvier 1915. Crayon graphite sur carte imprimée. Musée national Picasso-Paris.
- Pablo Picasso (1881-1973). Lettre à Guillaume Apollinaire donnant des nouvelles de Braque, Derain, Level et Salmon. Paris, 31 décembre 1914. Plume, encre brune, crayon graphite et aquarelle sur papier à lettre. Musée national Picasso-Paris.
- Pablo Picasso (1881-1973). Lettre à Guillaume Apollinaire donnant des nouvelles de Braque, Derain, Gris et Jacob, 24 avril 1915. Plume, encre brune, crayon graphite et gouache sur papier à lettre vélin. Musée national Picasso-Paris.
Pablo Picasso (1881-1973). Lettre à Guillaume Apollinaire donnant des nouvelles de Braque, Derain, Level et Salmon. Paris, 31 décembre 1914. Plume, encre brune, crayon graphite et aquarelle sur papier à lettre. Paris, Musée national Picasso-Paris, don William Mc Carthy-Cooper, 1985. © RMN-Grand Palais (Musée national Picasso-Paris) / Thierry Le Mage / Succession Picasso 2019.


3 - De l'inaudible à l'indicible : Guernica



Scénographie
3. DE L’INAUDIBLE À L’INDICIBLE : GUERNICA

Les années 1930 voient Picasso s’affirmer dans le champ politique. Si la montée des fascismes en Europe trouve d’abord peu d’échos visibles dans son oeuvre et sa vie, son amitié avec le poète Paul Éluard, proche du Parti communiste et la relation amoureuse qu’il entretient avec la photographe et militante antifasciste Dora Maar à partir de 1935, l’engagent à prendre des positions publiques. Soutien officiel du Front populaire en France, puis surtout du Frente Popular en Espagne, élus en 1936, il est plongé dans l’engagement politique à la faveur du drame que représente, pour l’Europe, et intimement pour Picasso, la guerre d’Espagne. Cette guerre civile, terrain d’entraînement des régimes autoritaires, symbole prophétique, comme chacun le perçoit du conflit mondial à venir, signifie aussi pour Picasso un exil définitif hors de sa terre natale. Engagé auprès des Républicains, Picasso multiplie les marques de soutien et continue à le faire auprès des Espagnols obligés de fuir leur pays après la victoire du camp du général Franco en 1939.



 
Texte du panneau didactique
 
Pablo Picasso (1881-1973), L’Orateur, Paris, 1933-1934. Paris, Musée national Picasso-Paris, dation Pablo Picasso, 1979. © RMN-Grand Palais (Musée national Picasso-Paris) / Béatrice Hatala / Succession Picasso 2019.
 
Pablo Picasso (1881-1973). La Femme qui pleure III. Paris, 1er juillet 1937. Pointe sèche, aquatinte, eau forte et grattoir sur cuivre, 3e état. Musée national Picasso-Paris.
 
Pablo Picasso (1881-1973), La Femme qui pleure, Paris, 18 octobre 1937. Paris, Musée national Picasso-Paris, dation Pablo Picasso, 1979. © RMN-Grand Palais (Musée national Picasso-Paris) / Jean-Gilles Berizzi / Succession Picasso 2019.
Scénographie
 
Pablo Picasso (1881-1973). Nature morte à la lampe. Le Tremblay-sur-Mauldre, 29 décembre 1936. Huile sur toile.
 
Pablo Picasso (1881-1973), Étude pour le cheval (II). Dessin préparatoire pour « Guernica », Paris, 1er mai 1937. Madrid, Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofia. © Archivo Fotografico Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía, Madrid / Succession Picasso 2019.
Pablo Picasso (1881-1973). Sueño y mentira de Franco (Songe et mensonge de Franco) (planche II).
Paris, 8 et 9 janvier – 7 juin 1937. Eau forte, aquatinte au sucre et grattoir sur cuivre, 5e état.
 
Ministério de propagnada grafica. ¡ Asesinos ! (Assassins !). Valence, (1936). Lithographie sur papier. Champigny-sur-Marne, musée de la Résistance nationale.
 
Unceta, Pistolet Astra 400 modèle 1921, 9 mm. Paris, musée de l’Armée. © Paris - Musée de l’Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Anne-Sylvaine Marre-Noël.
 
Pablo Picasso (1881-1973). Guerrier au javelot et femme. Paris, 30 avril 1934. Fusain, plume et encre de Chine, crayon graphite et pastel sur papier vergé, feuille du Carnet n°40. Musée national Picasso-Paris.
 
ablo Picasso (1881-1973). Étude de composition (III). Dessin préparatoire pour « Guernica ». Paris, 1er mai 1937. Crayon graphite sur papier. Madrid, Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofia.
Pablo Picasso (1881-1973). Étude de composition (VII). Dessin préparatoire pour « Guernica ». Paris, 9 mai 1937.
Crayon graphite sur papier crème.
Madrid, Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofia.
DESTINS CROISÉS

Le parcours des personnalités liées à Picasso, présenté dans l’exposition, permet d’interroger la notion d’engagement. Ces écrivains, peintres, critiques, sculpteurs, collectionneurs… forment une constellation autour de l’artiste et expriment, par leurs oeuvres, leurs actions ou leurs propos, des choix différents face aux conflits du XXe siècle. Ce rapport personnel à la guerre est exprimé à travers quinze biographies illustrées des portraits de ces personnalités.

Brassaï (dit), Halasz Gyula (1899-1984), Manuel Ortiz de Zarate, Françoise Gilot, Apel-les Fenosa, Jean Marais, Pierre Reverdy, Picasso, Jean Cocteau et Brassaï, dans l’atelier des Grands-Augustins, Paris, le 27 avril 1944. Paris, musée national Picasso - Paris © Estate Brassaï - RMN-Grand Palais (Musée national Picasso- Paris) / Franck Raux
Début de la deuxième partie


4 - La guerre dans l'atelier



Scénographie
4. LA GUERRE DANS L’ATELIER

La Seconde Guerre mondiale constitue un moment de repli pour Picasso qui demeure « dans l’atelier ». Après l’invasion de la Pologne, la France et le Royaume-Uni déclarent la guerre à l’Allemagne nazie le 3 septembre 1939.
En août, il retourne à Paris, dans son atelier des Grands-Augustins où il demeure pendant toute la durée de l’Occupation et se consacre à son art. Il multiplie les moyens d’expressions : de ses carnets aux fragiles sculptures, de ses écrits aux peintures, l’utilisation de couleurs sombres et les motifs des crânes et le thème de la mort font écho à la période de l’Occupation. L’atelier est toutefois un lieu de réunion pour ses proches et pour la communauté espagnole.
Ainsi en 1944, lors de la Libération de Paris, ce sont les soldats américains qui se rendront dans l’atelier de Picasso.


 
Texte du panneau didactique
 
Poste radio super Groom, 1939. Collection Philippe Riquet, Paris. © Paris - Musée de l’Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Émilie Cambier.
 
Imprimeurs Frey et Trincheri. Affiche de la galerie Romanin, 22, rue de France – Nice – Exposition Aquarelle et dessins de maîtres contemporains Renoir, Utrillo, Picasso, Valadon, etc. du 3 au 30 juin. Nice, 1943. Papier imprimé, encre, deux timbres fiscaux.
 
Mairie du VIIIe arrondissement de Paris. Carte de ravitaillement de l’agglomération parisienne (1940-1945). Imprimé, tamponné, visé au verso. Musée national Picasso-Paris.
 
Pablo Picasso (1881-1973). Étude pour « L’Aubade » : le miroir. Paris, 19 septembre 1941. Encre sur papier. Musée national Picasso-Paris.
 
Pablo Picasso (1881-1973). Étude pour « L’Aubade » : femme nue étendue. Paris, 12 décembre 1941. Pastels gras sur papier. Musée national Picasso-Paris.
Scénographie
 
Pablo Picasso (1881-1973), L’homme au mouton, Paris, 1er mars 1943. Paris, Musée national Picasso-Paris, dation Pablo Picasso, 1979. © RMN-Grand Palais (Musée national Picasso-Paris) / Adrien Didierjean / Succession Picasso 2019.
 
Pablo Picasso (1881-1973). L’Enfant aux colombes. Paris, 24 août 1943. Huile sur toile.
Brochure collaborationniste « Je vous hais ». 1er avril 1944. Imprimé sur papier.
Champigny-sur-Marne, musée de la Résistance nationale.
 
Pablo Picasso (1881-1973), Nu [Dora Maar], 1941. Belfort, musée d’art moderne-donation Maurice Jardot. © Belfort, Musée d’art moderne – Donation Maurice Jardot / Succession Picasso 2019.
 
Robert Capa (1913-1954), Trois soldats devant des oeuvres aux Grands-Augustins, 1er septembre 1944. © Robert Capa / International Center of Photography / Magnum Photos / Succession Picasso 2019.
Scénographie
 
Pablo Picasso (1881-1973). Le Vert-Galant. Paris, 25 juin 1943. Huile sur toile. Musée national Picasso-Paris.
 
Pablo Picasso (1881-1973). Paris, 14 juillet 1942. Eau-forte, grattoir et burin sur zinc, 5e état. Musée national Picasso-Paris.
 
Pablo Picasso (1881-1973). Vase de fleurs et compotier, 14 septembre 1943. Huile sur toile. Paris, Centre Georges Pompidou.
 
Pablo Picasso (1881-1973). Café à Royan. Royan, 15 août 1940. Huile sur toile. Musée national Picasso-Paris.


5 - Camarade Picasso ?



Scénographie
5. CAMARADE PICASSO ?

Resté à Paris pendant toute l’Occupation, Picasso devient une célébrité à la Libération.
Le 5 octobre 1944, le journal L’Humanité annonce son adhésion au Parti communiste français. Qu’il s’agisse de commémorations ou d’expositions liées à la Seconde Guerre mondiale, Picasso répond aux sollicitations et commandes qu’il reçoit du Parti ou d’associations qui en sont proches.
L’immédiat après-guerre est marqué par le début des conflits liés à la décolonisation et, à partir de 1947, la guerre froide divise le monde en deux camps opposés.
Le Parti communiste français suit dès lors la ligne de Moscou. Artistes et intellectuels communistes font de la paix leur thème de prédilection dans leur combat contre l’impérialisme américain.
Picasso occupe une place à part. Il met son image au service du Parti et répond à diverses commandes. Il est aussi une personnalité, au poids symbolique essentiel.
Toutefois, il conserve son style distinct du réalisme socialiste, ce qui lui vaut des critiques internes au mouvement.


 
Texte du panneau didactique
 
Willy Ronis (1910-2009), Aragon à Oradour-sur-Glane, 12 juin 1949, Charenton-le-Pont. Médiathèque de l’architecture et du Patrimoine. © Ministère de la Culture – Médiathèque du Patrimoine, dist. RMN – Grand Palais / Willy Ronis / Succession Picasso 2019.
 
Pablo Picasso (1881-1973), Crâne, oursins et lampe sur une table, Antibes-Paris, 27 novembre 1946. Paris, Musée national Picasso-Paris, dation Pablo Picasso, 1979. © RMN-Grand Palais (Musée national Picasso-Paris) / Adrien Didierjean / Succession Picasso 2019.
 
Pablo Picasso (1881-1973). Chouette dans un intérieur. Paris, 7 décembre 1946. Huile sur contreplaqué. Musée national Picasso-Paris.
Scénographie
 
Pablo Picasso (1881-1973), Coq tricolore à la croix de Lorraine, Paris, Printemps 1945. Paris, Musée national Picasso-Paris, dation Pablo Picasso, 1979. © RMN-Grand Palais (Musée national Picasso-Paris) / Succession Picasso 2019.
 
Janine Portal, Max Barel, 1951, Éditions de la Colombe Blanche. Paris, Musée de l’Armée. © Paris - Musée de l’Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Émilie Cambier / Droits réservés / Succession Picasso 2019.
 
Hélène Parmelin (1915-1998). Matricule 2078 : l’affaire Henri Martin. Paris, Les Éditeurs réunis, 1953. Imprimé sur papier, frontispice de Pablo Picasso. Paris, bibliothèque du musée de l’Armée.
 
Gisèle Halimi (née en 1927), Simone de Beauvoir (1908-1986). Djamila Boupacha. Paris, Galimard, NRF, 1962. Imprimé sur papier ; frontispice de Pablo Picasso. Paris-Nanterre, La Contemporaine – musée des mondes contemporains.
Scénographie
 
Pablo Picasso (1881-1973). Pichet et squelette. Paris, 18 février 1945. Huile sur toile. Musée national Picasso-Paris.
 
Pablo Picasso (1881-1973). A la mémoire de Julius et Ethel Rosenberg, 1954. Lithographie sur papier.
Scénographie
 
Pablo Picasso (1881-1973). Colombe bleue volant devant des barreaux, 6 novembre 1959. Lithographie n°134/200 sur papier. Champigny-sur-Marne, musée de la Résistance nationale.
 
Pablo Picasso (1881-1973), Portrait d’Homme II, lithographie sur papier Arches d’après un dessin original de Pablo Picasso, 1955. Paris, Musée de l’Armée. © Paris - Musée de l’Armée, Dist. RMN Grand Palais / Émilie Cambier / Succession Picasso 2019.


6 - Contre la guerre, pour la paix



Scénographie
6. CONTRE LA GUERRE, POUR LA PAIX

Depuis la réalisation de l’affiche du premier congrès mondial des partisans de la paix en 1949, le motif de la colombe est décliné sous des formes variées et connaît une diffusion internationale. Picasso, artiste de la colombe, est considéré comme celui de la paix d’autant que l’URSS lui décerne par deux fois le prix de la paix en 1951 et 1962.
Parallèlement, Picasso reçoit les commandes de deux grands décors architecturaux. Véritables odes à la paix, ils sont l’illustration de la violence du mal et de la guerre face à la quiétude du bien. Ainsi, installé à Vallauris, Picasso réalise, en 1952, deux ensembles de panneaux, où guerre et paix se font face, pour l’ancienne chapelle du château de la ville transformée en chapelle de la guerre et de la paix. En 1958, il compose, d’autre part, La Chute d’Icare pour le nouveau siège de l’UNESCO.


 
Texte du panneau didactique
 
Pablo Picasso (1881-1973). Guerre et Paix (Vallauris), 5 octobre 1951. Encre sur papier. Musée national Picasso-Paris.
Scénographie
 
Pablo Picasso (1881-1973), La Guerre, 5 octobre 1951. Paris, Musée national Picasso-Paris, dation Pablo Picasso, 1979. © RMN-Grand Palais (Musée national Picasso-Paris) / Succession Picasso 2019.
 
Pablo Picasso (1881-1973). Atelier de céramique Madoura. Colombe. Vallauris (1953). Lastre en terre blanche modelée, décor aux engobes et incisions. Musée national Picasso-Paris.
Scénographie
 
Jean-Louis Chancel (1899-1977). Affiche du Mouvement Paix et Liberté : la colombe sanglante (1950). Lithographie couleur sur papier.
 
« Carrefour », 24 juin 1953. Imprimé sur papier. Musée national Picasso-Paris.
Scénographie
 
« L’Humanité dimanche », 6e année, n°274, 27 décembre 1953. Imprimé sur papier. Musée national Picasso-Paris.
 
Pablo Picasso (1881-1973). Atelier de céramique Madoura. Pignate décorée d’une farandole et de personnages portant une colombe géante. Vallauris, 11 août 1950. Terre rouge culinaire, décor à l’engobe noir. Musée national Picasso-Paris.


7 - Peinture d'histoire, l'histoire en peinture ?



Scénographie
7. PEINTURE D’HISTOIRE, L’HISTOIRE EN PEINTURE ?

Dans l’euphorie de la Libération, Picasso dessine une bacchanale d’après Le Triomphe de Pan de Nicolas Poussin (24-28 août 1944).
L’artiste puise une inspiration renouvelée dans l’oeuvre de Poussin, David, Goya, Delacroix et Manet, et recourt à la peinture d’histoire aux grandes heures de sa faveur alors que des conflits débutent, en particulier pendant la guerre froide et à l’occasion de la décolonisation.
Première dans la hiérarchie des genres jusqu’au XIXe siècle, la peinture d’histoire représente des sujets nobles propres à élever l’esprit, puisés dans les sources bibliques, mythologiques ou historiques. Alors que le genre perd sa prééminence dans le XXe siècle des avant-gardes, la coïncidence entre la peinture d’histoire et l’Histoire en cours est remarquable chez Picasso. Si ces oeuvres ne sont pas à proprement parler engagées, elles inscrivent l’art de Picasso dans la tradition picturale classique et confèrent, par le biais de la réinterprétation, une distance au tragique des événements.



 
Texte du panneau didactique
 
Pablo Picasso (1881-1973). Femme nue au bonnet turc. 1er décembre 1955. Huile sur toile. Paris, Centre Georges Pompidou, en dépôt au Musée national Picasso-Paris.
 
Pablo Picasso (1881-1973). Chevalier en armure, 21 janvier 1951. Plume, encre et lavis sur papier. Musée national Picasso-Paris.
 
Pablo Picasso (1881-1973). Étude pour « Les Femmes d’Alger » d’après Delacroix. Paris, 31 décembre 1954. Plume et encre sur papier. Musée national Picasso-Paris.
 
Pablo Picasso (1881-1973), L’Enlèvement des Sabines, Mougins, 4-8 novembre 1962. Paris, Centre Pompidou MNAM-CCI. © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN Grand Palais / Christian Bahier / Philippe Migeat / Succession Picasso 2019.
 
Pablo Picasso Femmes d’Alger, version H, 24 janvier 1955. Monaco, collection particulière. © Nahmad collection / Succession Picasso 2019.
Scénographie
 
Pablo Picasso (1881-1973). Mousquetaire et enfant. Mougins, 25 mai 1972. Huile sur toile.
 
Pablo Picasso (1881-1973). Jeux de pages. Vallauris, 24 février 1951. Huile sur bois.
Pablo Picasso (1881-1973), Massacre en Corée, Vallauris, 18 janvier 1951. Paris, Musée national Picasso-Paris, dation Pablo Picasso, 1979. © RMN-Grand Palais (Musée national Picasso-Paris) / Mathieu Rabeau / Succession Picasso 2019.
 
Pablo Picasso (1881-1973). Assiette décorée d’une scène de tournoi avec cavalier en armure ; au dos, décor avec une colombe. Vallauris, 30 janvier 1951. Terre blanche, décor à l’engobe noir. Musée national Picasso-Paris.
 
Pablo Picasso (1881-1973), Cheval caparaçonné et chevalier en armure, 24 janvier 1951. Paris, Musée national Picasso-Paris, dation Pablo Picasso, 1979. © RMN-Grand Palais (Musée national Picasso-Paris) / Daniel Arnaudet / Succession Picasso 2019.



Détail des panneaux présentés dans la 3e section ci-dessus (Destins croisés)



Henri Matisse (1869-1954)
Matisse et Picasso se rencontrent en 1906. Ils évoluent dans une amicale rivalité. En 1944, son épouse Amélie et sa fille Marguerite sont arrêtées par la Gestapo pour faits de Résistance. « [N]e m’avez-vous pas dit en 14 : “Matisse il y a longtemps que nous sommes dans les tranchées” », écrit-il à Picasso à la Libération.
Marie Laurencin
Artiste peintre, Marie Laurencin rencontre Picasso en 1907 et fréquente les artistes du Bateau-Lavoir. Mariée à un Allemand en 1914, elle perd ses biens et s’exile en Espagne. Sous l’Occupation, elle reste à Paris, proche des autorités allemandes, ce qui lui vaut d’être internée au camp de Drancy au moment de l’Épuration avant d’être blanchie.
Carl Einstein (1885-1940)
Né dans une famille juive allemande, Carl Einstein est l’incarnation de l’intellectuel engagé pour l’art et pour la liberté. Entre 1936 et 1939, il combat en Espagne. Il se suicide en juillet 1940, dans les Pyrénées.
Jean Cassou (1897-1986)
Intellectuel antifasciste, il est révoqué par Vichy de son poste de conservateur adjoint du musée d’Art moderne. Engagé dès septembre 1940 dans la Résistance au sein du groupe du musée de l’Homme, il rejoint Toulouse où il termine la guerre en tant que commissaire de la République.

Frédéric Joliot-Curie (1900-1958)
Prix Nobel de Chimie en 1935, Frédéric Joliot-Curie oeuvre au développement de l’énergie nucléaire à des fins civiles. Résistant, communiste, ardent défenseur de la paix, il est président du Mouvement mondial des partisans de la paix.

Boris Taslitzky (1911-2005)
Boris Taslitzky est un peintre du réalisme socialisme, adhérent du Parti communiste. Déporté pendant la Seconde Guerre mondiale, il produit de nombreux dessins, témoignages de la vie quotidienne en camp de concentration.