MÉTÉORITES
Entre ciel et terre

Article publié dans la Lettre n° 453
du 25 avril 2018


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MÉTÉORITES. Entre ciel et terre. Le Muséum national d’Histoire naturelle présente une exposition tout à fait spectaculaire sur ces objets qui alourdissent de 20 000 tonnes par an le poids de la terre. En fait, il s’agit presque toujours de poussières interplanétaires dont les plus grosses (environ 1 mm) sont à l’origine des étoiles filantes. Mais il tombe aussi des météorites dont la masse est supérieure à 1 kg. Il y en aurait 5 tonnes par an. Ce sont ces dernières que l’on peut étudier, quand on les trouve, et que l’on peut voir ici.
La première partie, « La chute », nous raconte l’histoire des météorites et nous explique la différence entre un météoroïde, un météore et une météorite. Dans l’Antiquité, ces pierres étranges étaient considérées comme des manifestations divines, des pierres magiques, faisant parfois l’objet de cultes. Les Aztèques les considéraient comme les excréments des dieux. Le fer naturel n’existant pas sur terre, les premiers objets - armes ou bijoux - étaient fabriqués avec le fer météoritique comme cette précieuse dague trouvée dans la tombe de Toutânkhamon.
Pendant longtemps les savants ne se sont pas intéressés à ces pierres de peur d’être pris pour des hommes superstitieux. Ce n’est qu’en 1794 que le physicien allemand Ernst Chladni prétend que les pierres tombées du ciel sont d’origine extraterrestre et en 1803, après la chute de milliers de pierres météoritiques au mois d’avril sur la commune de La Caille, en Normandie, que les météorites sont reconnues comme des objets scientifiques.
Dans cette section sont exposées quelques-unes des plus célèbres météorites, provenant des quelque 350 que possède le Muséum et de prêts de collections publiques et privées. On peut voir la météorite d’Ensisheim, la plus ancienne chute répertoriée en France, tombée en 1492 et représentée par Albrecht Dürer l’année suivante. Bien sûr on a aussi celle de La Caille ainsi que celle de Draveil, la dernière chute observée en France en 2011, dont un fragment fut retrouvé sur le toit de Madame Comette ! Plus rare, voici Sylacauga, 4 kg, la seule météorite connue qui ait blessé une personne dans sa chute, en 1954, aux États-Unis, en Alabama. D’autres météorites remarquables, provenant d’un peu partout dans le monde, sont également présentées.
Une carte du monde, des photographies, une vidéo et un crane de Tyrannosaurus rex, illustrent les quelque 190 cratères d’impacts sur Terre, provoqués par la chute de très grosses météorites, comme celle qui provoqua l’extinction de 40% de la faune terrestre il y a 66 millions d’années dans le golfe du Mexique. Ce dernier bolide mesurait 10 km de diamètre et engendra un cratère 15 fois plus grand.
La deuxième partie, « Des pierres extraterrestres », nous présente un spectacle audiovisuel époustouflant sur l’histoire du système solaire et l’origine des météorites. Parmi celles-ci, les chondrites ont été formées au tout début du système solaire, il y a 4,56 milliards d’années. Mais ce sont les achondrites lunaires et martiennes qui font rêver les amateurs. Les visiteurs peuvent toucher certaines d’entre elles. Plus de 80 météorites sont présentées dans cette section afin de montrer leur diversité.
Enfin, la dernière partie, « Archives du passé », nous explique ce que nous apprennent les météorites. Grace à elles, il est possible de retracer les débuts du système solaire, la formation des planètes et de la Lune et l’histoire de la Terre. On peut aussi mettre en évidence l’existence passée d’eau liquide sur Mars, grâce à la présence d’argile dans les météorites martiennes comme celle de Chassigny. Allende, l’une des météorites les plus étudiées, a permis de déterminer l’âge du système solaire, 4,567 milliards d’années, grâce aux éléments radioactifs contenus dans ses inclusions réfractaires. L’exposition, qui présente aussi une dizaine d’œuvres d’art inspirées par les météorites, se termine par une petite section consacrée à la recherche de ces pierres célestes dans les déserts, les seuls lieux où l’on peut facilement les repérer. Une exposition passionnante, pour les visiteurs de tous âges. R.P. Muséum national d’Histoire naturelle 5e (01.40.79.56.01). Jusqu’au 10 juin 2018. Lien : www.mnhn.fr.


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