Parcours en images de l'exposition

GUSTAVE MOREAU
VERS LE SONGE ET L'ABSTRAIT

avec des visuels mis à la disposition de la presse,
et nos propres prises de vue


Parcours accompagnant l'article publié dans la Lettre468 du 12 décembre 2018

Atelier de Gustave Moreau, 3e étage, Paris, musée Gustave Moreau. Photo Sylvain Sonnet.

 
Panneau didactique
I - Le Triomphe d'Alexandre. La fabrique de l'œuvre
Scénographie
La technique de Gustave Moreau est originale et très singulière au regard de ses contemporains. Il invente une manière de peindre qui interroge le rapport entre la ligne et la forme, les couleurs et les valeurs dans un souci d’échapper au réalisme.
Dans Le Triomphe d’Alexandre, c’est la couleur qui construit et structure la composition d’ensemble sans définir les formes ni les volumes. La couleur se distribue sous forme de touches abstraites sur lesquelles vient se superposer le dessin figuratif. Les oeuvres montrent la dissociation que fait Gustave Moreau au moment de l’élaboration de son travail : la construction de la composition par la couleur et la définition des motifs par le dessin. De la superposition des deux naîtra la composition définitive.
 
Texte du panneau didactique
 
Gustave Moreau (1826-1898). Ébauche. Huile sur toile. Inv. 15753.
 
Gustave Moreau (1826-1898). Éléphants portant des palanquins. Plume et encre brune, lavis d’encre brune, mine de plomb, pierre noire sur papier-calque contrecollé. Des. 3227.
 
Gustave Moreau (1826-1898). Ébauche. Paysage. Huile sur bois, 60 × 40 cm. Paris, musée Gustave Moreau - Cat. 636. © RMN-Grand Palais / Réné-Gabriel Ojéda.
Scénographie
 
Gustave Moreau (1826-1898). Ébauche. Huile sur toile. Cat. 1136.
 
Gustave Moreau (1826-1898). Ébauche. Huile sur toile ; 27,7 × 22,3 cm. Paris, musée Gustave Moreau, Cat. 1152. © RMN-Grand Palais / Franck Raux.
 
Gustave Moreau (1826-1898). La Vision. Huile sur bois ; 32 × 25 cm. S. b. g. : – Gustave Moreau – Inscr. b. d. : – La Vision – Paris, musée Gustave Moreau, Cat. 640. © RMN-Grand Palais / René-Gabriel Ojéda.
 
Gustave Moreau (1826-1898). Alexandre le Grand. Huile sur toile ; 35 × 35 cm. Paris, musée Gustave Moreau, Cat. 650. © RMN-Grand Palais / Franck Raux.

Gustave Moreau (1826-1898). Le Triomphe d’Alexandre le Grand. Huile sur toile ; 155 × 155 cm.
Paris, musée Gustave Moreau, Cat. 70. © RMN-Grand Palais / René-Gabriel Ojéda.

Pour voir le tableau en haute définition, cliquez ici ou sur le tableau (attention : 40 Mo)

II - La tache qui fait sens
Scénographie
La particularité du musée Gustave Moreau est de conserver de très nombreux « essais de couleur » à l’aquarelle sur lesquels Gustave Moreau testait ses couleurs et déchargeait ses pinceaux. On en retrouve chez ses contemporains et amis, Delacroix ou Chassériau, mais en nombre plus restreint. Leurs inscriptions ou les dessins qui y figurent, comme pour OEdipe voyageur ou Jupiter et Sémélé, permettent parfois de les mettre en relation avec des oeuvres achevées. Ces feuilles sont parfois des palettes où l’artiste fait ses mélanges de couleurs, parfois des jeux de taches. Certaines feuilles « retravaillées » deviennent des oeuvres à part entière jugées dignes d’être exposées dans le musée.
Dans l’exposition est présenté un choix d’une quinzaine d’essais de couleur proprement dits et quelques aquarelles figuratives qui en dérivent, Tentation de Saint Antoine, Dante, Page, Composition non identifiée.
 

Texte du panneau didactique

 
Gustave Moreau (1826-1898). Aquarelle et gouache, mine de plomb sur papier vélin. Inscr. h. c. : je viens de / travailler / depuis 2 heures. Inv. 16010-180 recto.
 
Gustave Moreau (1826-1898). Essai de couleur. Étude de tête de femme. Aquarelle, gouache et mine de plomb sur papier vélin. Inv. 16010-4 recto.
 
Gustave Moreau (1826-1898). Essai de couleur. Aquarelle, gouache et mine de plomb sur papier vélin ; 28,7 × 23 cm. Paris, musée Gustave Moreau, Inv. 16010-348. © RMN-Grand Palais / Tony Querrec.
Scénographie
 
Gustave Moreau (1826-1898). Essai de couleur. Étude pour « Œdipe voyageur ». Aquarelle et gouache, fusain sur papier vélin. Inv. 16010-6 recto.
 
Gustave Moreau (1826-1898). Aquarelle et gouache, mine de plomb sur papier vélin. Inscr. h. c. : j’ai été / obligé de changer / la place de la tête / de mon enfant / ça faisait une ligne / très laide. Inv. 16010-136 verso.
Gustave Moreau (1826-1898). Tentation de saint Antoine. Aquarelle et gouache sur papier vélin ; 13,5 × 24 cm.
S. b. g. : - Gustave Moreau. Paris, musée Gustave Moreau, Cat. 525. © RMN-Grand Palais / Franck Raux.
III - Le bleu comme support
Gustave Moreau ayant légué son fonds d’atelier, le musée possède son matériel d’artiste ainsi que ses oeuvres achevées ou préparatoires. Parmi elles, cet ensemble de peintures sur fond bleu qui n’a encore jamais été exposé. Leur particularité est d’avoir été réalisées sur carton bleu, laissé en réserve, sur lequel des couleurs ont été largement apposées. Seule l'une d'entre elles pourrait être mise en relation avec Galatée (Paris, musée d'Orsay), dernière peinture de Moreau à être présentée au Salon avec Hélène (localisation inconnue) en 1880.
 

Texte du panneau didactique.

 
Gustave Moreau (1826-1898). Ébauche. Plantes marines pour « Galatée » ? Huile sur carton ; 45 × 54,8 cm. Paris, musée Gustave Moreau, Inv. 13211. © RMN-Grand Palais / Franck Raux.
IV - En deçà de la figuration
Scénographie
Dès l’ouverture du musée en 1903, certains critiques perçoivent que les oeuvres non figuratives de Moreau sont, en fait, les prémices d’une oeuvre aboutie. Ainsi en va-t-il, à plusieurs reprises pour le Jupiter et Sémélé (Paris, musée Gustave Moreau), exemplaire de sa production de peintre d’histoire. Pour réaliser cette oeuvre à l’iconographie très complexe, exposée au troisième étage, Moreau commence par établir de surprenantes compositions extrêmement simplifiées, dans une gamme colorée restreinte.
Sur nombre des études exposées, les personnages semblent réduits à des taches de couleur, principalement rouges, posées sur le fond coloré. Pour d’autres oeuvres, le lien est moins assuré, beaucoup conservant encore une part de leur mystère.
 

Texte du panneau didactique

 
Gustave Moreau (1826-1898). Ébauche. Étude pour « Jupiter et Sémélé ». Huile sur carton ; 40,7 × 32,8 cm. Paris, musée Gustave Moreau, Cat. 1140. © RMN-Grand Palais / Christian Jean.
 
Gustave Moreau (1826-1898). Ébauche. Étude pour « Sainte Cécile » ? Huile sur bois. S. b. g. : - Gustave Moreau - Cat. 643.
 
Gustave Moreau (1826-1898). Ébauche. Étude d’architecture pour « Salomé ». Huile sur carton. Inv. 13213.
Scénographie
 
Gustave Moreau (1826-1898). Jupiter et Sémélé, 1889. Huile sur toile ; 213 × 118 cm. Paris, musée Gustave Moreau,Cat. 91. © RMN-Grand Palais / René-Gabriel Ojéda.
 
Gustave Moreau (1826-1898). Ébauche. Étude pour « Les Fiancés et la mort ». Huile sur bois. Inv. 15769.
V - Le paysage : science des valeurs
Scénographie
Le paysage est omniprésent dans la peinture d’histoire de Gustave Moreau qui, très tôt, a étudié ceux de ses prédécesseurs, de Léonard de Vinci à Claude Gellée, dit le Lorrain. Néanmoins, de nombreuses œuvres intitulées Paysage, Ebauches peuvent difficilement être mises en relation avec un modèle ou avec des iconographies identifiables, excepté l’une d’entre elles, préparatoire à Thomyris et Cyrus (Paris, musée Gustave Moreau).
Ce qui caractérise ces rapides mises en place est le choix préalable d’une dynamique qui peut être verticale ou horizontale et dont les éléments viennent boucher la perspective ou se superposer pour monter à l’assaut de la composition – formule qu’on retrouve souvent dans les oeuvres de Salon à caractère dramatique –. Elle semble obéir au principe de Moreau : « réduire toutes les harmonies des tableaux à des camaïeux ».
 

Texte du panneau didactique.

 
Gustave Moreau (1826-1898). Ébauche. Paysage. Huile sur toile. Cat. 771.
 
Gustave Moreau (1826-1898). Ébauche. Paysage. Huile sur toile. Cat. 856.
 
Gustave Moreau (1826-1898). Ébauche. Paysage. Huile sur toile. Cat. 608.
VI - La peinture comme champ coloré
Scénographie
En marge des paysages, un certain nombre d’oeuvres, en moindre quantité, semble être des fonds pour des scènes d’intérieur. Des formes géométriques mènent à une ouverture située plus ou moins haut dans la composition mais presque toujours centrale et traitée en blanc. Elles ne peuvent que rarement être mises en rapport avec des oeuvres précises. Renvoient-elles à « l’extrême simplicité des champs colorés » qu’il dit admirer chez les maîtres flamands ?
La radicalité de certaines d'entre elles a pu faire songer à certaines œuvres de Matisse comme Porte-fenêtre à Collioure (1914, Paris, Centre Pompidou, Musée national d'Art moderne) et à cette simplification majeure de la peinture que le maître avait pressentie chez son élève. Les détails sont éliminés, seuls restent les champs chromatiques essentiels qui auront leur postérité chez Mark Rothko ou Barnett Newman.
 

Texte du panneau didactique

 
Gustave Moreau (1826-1898). Ébauche. Huile sur bois. Cat. 1147.
 
Gustave Moreau (1826-1898). Ébauche. Étude pour « Salomé » ? Huile sur toile. Cat. 231.
 
Gustave Moreau (1826-1898). Ébauche. Intérieur. Huile sur toile ; 45 × 38 cm. Paris, musée Gustave Moreau, Cat. 857. © RMN-Grand Palais / Réné-Gabriel Ojéda.
VII - « Les merveilleux effets de la pure plastique »
Scénographie
Issu de la génération romantique, Moreau est habité par cet amour de la couleur qu’il transmet à ses élèves, fondateurs du fauvisme. C’est, comme il le dit lui-même, le pur « chant plastique ». Dans ces œuvres, la troisième dimension a totalement disparu. Certains critiques ont d’ailleurs voulu voir en lui, dès les années 1960, le père de l’abstraction. L’intentionnalité de ces oeuvres ne nous est pas connue. Rien n’indique que Moreau ait voulu faire de manière délibérée une œuvre abstraite au sens contemporain du terme. De fait, Moreau est avant tout un praticien, un ouvrier, un expérimentateur et non un théoricien qui voudrait mettre en pratique une théorie préalable. Ses peintures gardent leur mystère. Elles relèvent de cette recherche constante quant à la couleur, à la matière, aux résonances émotives que peuvent déclencher les couleurs froides ou les couleurs chaudes.
 

Texte du panneau didactique

 
Gustave Moreau (1826-1898). Ébauche. Huile sur toile ; 27 × 22 cm. Paris, musée Gustave Moreau, Cat. 1151. © RMN-Grand Palais / Christian Jean.
 
Gustave Moreau (1826-1898). Ébauche. Huile sur toile. Inv. 15722.
 
Gustave Moreau (1826-1898). Ébauche. Huile sur bois. Cat. 1139.