FRANÇOIS Ier
et l’art des Pays-Bas

Article publié dans la Lettre n° 443
du 6 décembre 2017


 
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FRANCOIS Ier et l’art des Pays-Bas. On associe François Ier (1494-1547) aux artistes italiens et en particulier à Léonard de Vinci (1452-1519), qu’il fit venir à Amboise où il mourut. La présente exposition nous montre que le roi faisait aussi son marché à Anvers grâce au marchand, courtier et orfèvre Anversois Joris Vezeleer qui lui procurait des tapisseries, des pièces d’orfèvrerie et des tableaux flamands. Le nombre d’artistes néerlandais ayant travaillé en France est important et remonte au XVe siècle, tandis que les italiens ne sont venus qu’à la toute fin de ce siècle. Par contre, ils sont encore aujourd’hui mal connus ou bien, leur nom ayant été francisé, on oublie leur origine. C’est le cas de Jean Clouet, de Noël Bellemare ou de Grégoire Guérard. Corneille de la Haye devint Corneille de Lyon mais un autre devint plus naturellement Godefroy le Batave ! Certains sont désignés par le « Maître de », par exemple de Dinteville, d’Amiens, ou pire, restent anonymes. Cette exposition permettra peut-être de faire avancer les recherches, comme le souhaite Cécile Scailliérez, sa commissaire.
Le parcours est divisé en quatre grandes sections avec des focus sur certains artistes que l’on sort de l’oubli aujourd’hui. Après une introduction où domine le portrait équestre de François Ier peint par Jean Clouet, nous voyons des œuvres d’art réunies sous le titre de « La Tradition flamande, un héritage du XVe siècle encore très vivace sous le règne de Louis XII (1498-151) ». À côté de divers artistes toujours anonymes, l’accent est mis sur Gauthier de Campes. En effet, des artistes désignées jusqu’à une date récente par le nom de « Maître de …» ont tous été identifiés après des analyses stylistiques comme étant en fait Gauthier de Campes.
Vient ensuite une vaste section montrant « Les prolongements du maniérisme en France ». Ce courant, développé par Jean de Beer à Anvers et Lucas de Leyde en Hollande, raffine jusqu’à l’artifice et l’extravagance les grands modèles « primitifs flamands ». Il se développe en France avec le Maître d’Amiens, sans doute un collaborateur de Jan de Beer, à Amiens, Noël Bellemare à Paris et Godefroy le Batave à Tours. Plusieurs chefs-d’œuvre sont exposés dans cette section. Citons le Retable de Pagny (Bourgogne), aujourd’hui à Philadelphie, des illustrations de manuscrits et des verrières de Jean Chastelain d’après Noël Bellemare, à qui l’on doit aussi un grand nombre de manuscrits enluminés. Parmi ces verrières, on peut admirer la somptueuse partie centrale de La Sagesse de Salomon (1531), de l’église Saint-Gervais-Saint-Prothais à Paris. Autre œuvre monumentale, par l’entourage de Noël Bellemare, une pièce de la Tenture de l’Histoire des Gaules (1531).
La section suivante est toute entière consacrée à « Jean Clouet » (vers 1485-1490 - 1541), portraitiste officiel du roi. On y voit la plupart des portraits de sa main qui nous sont restés et, en particulier, le magnifique Portrait de François Ier, roi de France, conservé au Louvre. Cet artiste était aussi un excellent portraitiste en miniature.
Avec la section « François Ier, collectionneur d’art flamand », on mesure l’attirance du roi pour les tapisseries bruxelloises à fil d’or et d’argent, les joyaux et pièces d’orfèvrerie et les tableaux. Il reste peu de choses de sa collection car la Révolution en brûla l’essentiel pour récupérer le métal précieux. Citons Lucrèce de Joos Van Cleve, Henri VIII d’Angleterre, du même peintre et un original Portrait de femme en Joconde nue de l’entourage de Joos Van Cleve, voire de celui-ci.
La dernière grande section « Le courant issu des Pays-Bas du Nord en Champagne et en Bourgogne » nous rappelle que la Bourgogne était sous l’autorité des Habsbourg et que les Pays-Bas lui était rattachés jusqu’en 1477. Cette région était aussi un lieu de passage pour se rendre des Pays-Bas en Italie. Plusieurs artistes y séjournèrent. Parmi les œuvres présentées, nous avons des triptyques de Grégoire Guérard, un parent d’Érasme, et du Maître de Dintiville, en qui on a reconnu un certain Bartholomeus Pons. L’exposition se termine par une petite section sur les « Artistes flamands à Fontainebleau », dont le plus célèbre est l’Anversois Leonard Thiry, un peu seuls au milieu des italiens et des français. Une exposition remarquable bénéficiant d’une belle scénographie. Musée du Louvre 1er. Jusqu’au 15 janvier 2018. Lien : www.louvre.fr.


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