Parcours en images de l'exposition

FEMMES PHOTOGRAPHES DE GUERRE

avec des visuels mis à la disposition de la presse
et nos propres prises de vue

Parcours accompagnant l'article publié dans la Lettre n°553 du 14 septembre 2022



 

Titre de l'exposition

Introduction

Si la guerre touche toutes les populations, les combats sont généralement l’affaire des hommes. Les femmes ont cependant apporté leur contribution à la diffusion de la représentation des conflits.

L’exposition présente les images de huit femmes photographes de guerre des années 1930 jusqu’à l’époque contemporaine. Chacune d’elles possède un style graphique ou narratif propre. Au plus près du front, certaines conservent de la distance face aux événements, d’autres font preuve de compassion, d’autres encore livrent la brutalité directe des affrontements. Comme tous les photographes de guerre, elles offrent un regard personnel.

Leur spécificité par rapport à leurs collègues masculins tient à leur plus grande facilité à s’approcher des populations civiles. Leurs images témoignent non seulement des violences des combats mais aussi des souffrances des victimes. Rompant avec les représentations habituelles, elles montrent aussi les femmes combattantes.

Une reconnaissance internationale et de nombreux prix ont récompensé leur travail. La puissance et la sensibilité de leurs photographies leur confèrent une valeur historique et esthétique, bien au-delà de leur valeur documentaire.

 
Texte du panneau didactique.
 
Gerda Taro. Un drapeau ennemi capturé lors de la bataille de Brunete est présenté au deuxième Congrès international des écrivains pour la défense de la culture. Madrid, Espagne, juillet 1937.



Scénographie
Gerta Pohorylle est née dans une famille juive de Galicie installée en Allemagne.
Sympathisante communiste, elle échappe au nazisme en s'installant à Paris en 1933. Elle y rencontre Le photoreporter hongrois André Friedmann qui lui apprend les techniques photographiques. Le couple travaille ensemble dès 1936 sous les noms de Robert Capa et Gerda Taro, se faisant passer pour un photographe américain et son agent. C'est sous ces identités qu'ils couvrent la guerre civile en Espagne (1936-1939), déclenchée par l'insurrection des troupes nationalistes du général Franco contre le gouvernement républicain. Ils contribuent ainsi au combat antifasciste. Leurs photographies connaissent un vif succès, en raison de l'intérêt médiatique suscité par le conflit, et parce que leurs images sont prises au plus près des combats. En juillet 1937, Gerda Taro succombe à une grave blessure sur la ligne de front de Brunete, près de Madrid. Sa mort suscite une grande émotion, notamment à Paris, mais elle tombe cependant rapidement dans l'oubli. Étant donné qu'elle avait publié ses premières photographies sous le nom de son compagnon, une grande partie de ses images ont été attribuées à Robert Capa. Ce n'est qu'au début du XXIe siècle qu'est redécouvert son travail de photographe de guerre.
 
Texte du panneau didactique.
 
Guillermo Fernéndez Zúñiga. Gerda Taro lors du deuxième Congrès international des écrivains pour la défense de la culture à l'hôtel de ville de Valence, juillet 1937. © Guillermo Fernéndez Zúñiga.
 
Gerda Taro. Mobilisation générale. Valence, Espagne, mars 1937. © Courtesy International Center of Photography.
 
Gerda Taro. [Enfants dans les ruines de maisons bombardées]. La Granjuela, front près de Cordoue, Espagne, juin 1937. Courtesy Robert and Cornell Capa Archive, International Center of Photography.
 
Gerda Taro. Soldats républicains à La Granjuela sur le front de Cordoue. Espagne, juin 1937. © Courtesy International Center of Photography.

Gerda Taro a accompagné une unité célèbre sur Le front de Cordoue: Le bataillon « Tchapaiev », également connu sous le nom de « Bataillon des 21 nations », car les soldats de cette formation étaient originaires de vingt et un pays différents. Entre avril et juin 1937, les soldats républicains sont stationnés dans la région de La Granjuela. Gerda Taro photographie leurs opérations militaires de près. Volontaire, elle s'est investie pour transmettre l'image d'une guerre en mouvement, un courage qui lui coûtera la vie un mois plus tard sur le front de Brunete, près de Madrid.
 
Gerda Taro. Réfugiés provenant de Málaga. Almeria, Espagne, février 1937. Courtesy Robert and Cornell Capa Archive, International Center of Photography.

Trois jeunes enfants se blottissent contre une vieille femme dans un camp de réfugiés. Lorsque les forces nationalistes du général Franco commencent à bombarder Malaga en janvier 1937, des dizaines de milliers de familles ont été contraintes de fuir vers Almeria, à deux cents kilomètres de là. Cette image fait partie d'un reportage photographique sur les réfugiés espagnols. Lors de sa publication en mars 1937 dans la revue Regards, le nom de Gerda Taro apparaît pour la première fois. En juin 1937, la photo fait la couverture d'un magazine allemand, le Volks-lllustrierte.
Scénographie
 
Gerda Taro. Une combattante républicaine s’entraine sur la plage près de Barcelone. Espagne, août 1936. Courtesy Robert and Cornell Capa Archive. International Center of Photography.

Le soutien de l'éditeur du magazine français Wu, Lucien Vogel a permis à Gerda Taro et Robert Capa de se rendre en Espagne pour la première fois en août 1936. Ils prennent des photographies de la mobilisation du Front populaire contre les nationalistes, à Barcelone et dans ses environs. Sur la plage, Gerda Taro photographie l'entraînement des femmes soldats républicaines. Elle sympathise avec les jeunes Espagnoles enthousiastes. Son objectif capte leur patriotisme fervent. Ses images de combattantes reçoivent un bon accueil dans la presse et deviennent le symbole du changement politique en Espagne.
 
Gerda Taro. La foule devant les portes de la morgue. Valence, Espagne, mai 1937. Courtesy Robert and Cornell Capa Archive, International Center of Photography.

Les personnes massées devant le portail d'une morgue à Valence regardent anxieusement l'objectif de Gerda Taro. Leur expression semble mettre en accusation l'opinion internationale. En effet, en mai 1937, les raids nocturnes des forces aériennes nationalistes sur Valence mettent en évidence la spécificité de cette guerre civile. Pour la première fois, le conflit militaire n'est plus limité aux champs de bataille mais cible directement la population civile en la projetant dans la terreur de la guerre.
 
Gerda Taro. Corps des victimes d'un raid aérien à la morgue. Valence, Espagne, mai 1937. Courtesy Robert and Cornell Capa Archive, International Center of Photography.
 
Gerda Taro. Orphelin de guerre mangeant une soupe. Madrid, Espagne. Courtesy Robert and Cornell Capa Archive, International Center of Photography.
 
Ce que fut la tragédie de Malaga. L’Exode dans l’épouvante de deux cents mille âmes. Photographies de Gerda Taro.
 
Quand les femmes s’en mêlent. Portraits de miliciennes. Photogra-phies de Gerda Taro.



Scénographie
Fin 1942, la photographe américaine Lee Miller reçoit une accréditation de l'armée américaine pour documenter les événements de la Seconde Guerre mondiale en Europe. C'est l'une des rares femmes photojournalistes à recevoir cette autorisation. Sa mission commence en juillet 1944, un mois après le débarquement en Normandie. Lee Miller couvre l'avancée alliée en exclusivité pour le magazine de mode Vogue. Ses photographies rompent avec les conventions du reportage de guerre. Elle montre des scènes déroutantes, des ambiances troubles, et fait même parfois preuve de dérision – autant de témoignages de l'influence du langage visuel des cercles surréalistes qu'elle a fréquentés avant La Seconde Guerre mondiale. La photographe suit les troupes alliées à travers la France, la Belgique et le Luxembourg, et franchit avec elles la frontière allemande en mars 1945. Ses premières images montrent les ruines et les destructions, puis la vie quotidienne de la population allemande, sans évoquer la guerre. Lors de la libération des camps de concentration de Dachau et de Buchenwald, elle révèle toute l'étendue des crimes commis par l'Allemagne. Après la guerre, Lee Miller fait une dépression et refoule ce qu'elle avait vu. Elle cesse son travail de photographe. Ce n'est qu'après sa mort en 1977 que son fils a découvert ses nombreux clichés de la période de la guerre.
 
Texte du panneau didactique.
 
David E. Scherman avec Lee Miller. Lee Miller dans la baignoire d'Hitler. Munich, Allemagne, 1945. © Lee Miller Archives. England 2021. All rights reserved. Leemiller.co.uk.
 
Lee Miller. Chirurgien et anesthésiste réalisant une opération dans le 44e hôpital de campagne près de La Cambe en Normandie. France, 1944. © Lee Miller Archives, England 2022.
 
Lee Miller. Après la Libération de Paris. Paris. France, 1944. © Lee Miller Archives, England 2021. All rights reserved. Leemiller.co.uk.
 
Lee Miller. Femmes accusées de collaboration avec l'occupant nazi, Rennes. Rennes, France, 1944. © Lee Miller Archives, England 2021. All rights reserved. Leemiller.co.uk.

Dans Rennes libérée, Lee Miller photographie un groupe de femmes traitées de « collaboratrices ». Elles ont été tondues pour les punir de leurs relations avec les occupants allemands. Vus d'en haut, leurs crânes rasés les distinguent dans l'attroupement en demi-cercle. Sur un autre cliché, la photographe saisit l'interrogatoire d'une femme accusée de collaboration. Il ressort clairement du texte d'accompagnement de Lee Miller qu'elle n'éprouve aucune compassion pour ces femmes.
 
Lee Miller. [Entrée du camp de concentration de Buchenwald]. Buchenwald, Allemagne 1945. © Lee Miller Archives, England 2021. All rights reserved. Leemiller.co.uk.

Lee Miller et d'autres journalistes arrivent au camp de concentration de Buchenwald en avril 1945, peu après l'armée américaine. Les compositions minutieuses des photographies de Lee Miller tranchent avec les clichés factuels de ses collègues. Par exemple, sur cette image des portes d'entrée de Buchenwald, elle recourt à un éclairage très contrasté. L'inscription « Jedem das seine » («À chacun son dû») est vue à l'envers car Lee Miller a pris la photographie depuis l'extérieur vers l'intérieur du camp. Les silhouettes devant les portes sont réduites à l'état d'ombres.



Scénographie
Poussée par la curiosité et La soif d'aventures, Catherine Leroy se rend au Viêtnam en 1966. La jeune Française est âgée de 21 ans et n’a aucune expérience ni connaissance dans le milieu journalistique. En pleine guerre du Viêtnam (1955-1975), elle entre en contact avec le service de presse des Marines américains et obtient régulièrement des commandes d'agences et de magazines. Elle accompagne les troupes américaines dans leurs opérations contre les combattants communistes nord-vietnamiens. Au cœur des combats, elle photographie la mort de jeunes Américains sur le champ de bataille avec empathie et un réalisme saisissant. Au début de la guerre civile libanaise (1975-1990), Catherine Leroy se rend à Beyrouth, où elle photographie les souffrances de la population civile. En 1976, elle est La première femme à recevoir la médaille d'or Robert Capa, un prix prestigieux récompensant le meilleur reportage photographique. Cependant, les scènes traumatisantes qu'elle a vécues au Liban la marquent profondément et elle met fin à sa carrière de photojournaliste. Catherine Leroy décède à Santa Monica (Californie) en 2006.
 
Texte du panneau didactique.
 
Catherine Leroy à New York (portrait non exposé).
 
Catherine Leroy. Sans titre [Bombardement américain de la province de Binh Dinh, Vietnam, septembre 1966]. © Dotation Catherine Leroy.
 
Catherine Leroy. Le quartier musulman de Chiyah à Beyrouth pendant la guerre civile. Liban, septembre 1975. © Dotation Catherine Leroy.
Scénographie
 
Catherine Leroy. L'aide-soignant de la US Navy Vernon Wike auprès d'un Marine mortellement touché lors de la bataille de la cote 881 aux environs de Khe Sanh. Viêtnam, avril-mai 1967. © Dotation Catherine Leroy.

Au cours des combats du printemps 1967 de la cote 881 au Sud-Viêtnam, d'importance stratégique, Catherine Leroy prend plusieurs photographies de l'aide-soignant Vernon Wike. Sur la première image, celui-ci se penche sur un soldat pour vérifier s'il est encore en vie. L'image suivante capte son désespoir : son camarade est mort. La série est publiée dans Paris Match le 13 avril 1967. En 2005, la photographe réalise un nouveau portrait de Vernon Wike pour ce même magazine, à l'occasion du 30° anniversaire de la fin de la guerre.
 
Jacqueline Demornex : « Viêtnam : Catherine Leroy, une petite Française de 23 ans étonne les Américains ». Elle, 13 mai 1968, pages 80 et 81. Collection du musée de La Libération de Paris - musée du général Leclerc - musée Jean Moulin.
 
Soldats nord-vietnamiens munis d'AK-47 de fabrication chinoise tenant une position récemment conquise à Hué (Viêtnam, 1968). Life, 16 février 1968.

En février 1968, Catherine Leroy est capturée lors de l'offensive du Têt, une série d'attaques-surprises des forces nord-vietnamiennes et du Viêt-cong contre les positions américaines. Elle est libérée quelques heures plus tard à condition de présenter les forces militaires nord-vietnamiennes comme une armée aussi puissante que celle des Américains. Le témoignage de Catherine Leroy, « The enemy lets me take this picture » (« L'ennemi m'a permis de photographier »), constitué de photos et de textes, fait immédiatement la une du magazine Life le 16 février 1968.

 
Catherine Leroy. Un homme suspecté d'appartenir aux forces du Viêt-cong capturé par des soldats de La 1re division de cavalerie. Bong Son, Viêtnam, février 1967. © Dotation Catherine Leroy.

Un combattant viêt-cong est frappé en pleine face par un membre de la 1ère division de cavalerie qui vient de le découvrir, dissimulé dans un cours d'eau. La vue plongeante souligne la différence de taille entre l'Américain et le Viêt-cong, à genoux dans l'eau. La diffusion des actualités quasiment en direct à la télévision, une première, influence les photographies de Catherine Leroy. Ses compositions scénographiques sur le vif se rapprochent d'arrêts sur image de film.
 
Catherine Leroy. Marines américains, bataille de la cote 881 aux environs de Khe Sanh. Viêtnam, avril-mai 1967. © Dotation Catherine Leroy,  Paris.
 
Catherine Leroy. Prisonniers suspectés d'appartenir aux forces du Viêt-cong avant leur interrogatoire par des soldats américains. Région du delta du Mékong. Viêtnam. 1966. © Dotation Catherine Leroy.



Scénographie
Lors d'un voyage de trois mois au Tchad en 1970, la Française Christine Spengler et son jeune frère se retrouvent au milieu d'un conflit armé entre des groupes locaux. C'est à cette occasion qu'elle prend ses premières photos, ce qui lui vaut d'être emprisonnée pendant plusieurs semaines. Cette expérience la décide à devenir photographe de guerre professionnelle. Ainsi, Christine Spengler rend compte des conflits internationaux qui ont marqué l'actualité des trente dernières années du XXe siècle, du Sahara au Cambodge, de l'Irlande à l'Afghanistan. Ses photographies paraissent dans les magazines et les journaux les plus renommés.
Christine Spengler couvre les combats en témoignant surtout des conséquences de la guerre sur les populations. Elle s'intéresse particulièrement au sort des femmes et des enfants qui luttent pour survivre à l'arrière du front. En 2003, Christine Spengler cesse de pratiquer la photographie de guerre. Installée à Paris, elle se consacre à l'art du collage.
 
Texte du panneau didactique.
 
Sylvain Julienne. Christine Spengler en Iran, 1979. © Sylvain Julienne.
 
Christine Spengler, Bombardement de Phnom Penh, Cambodge, 1975. © Christine Spengler.

Bombardée par les Khmers rouges, le mouvement de guérilla du Parti communiste du Cambodge, Phnom Penh n'est plus qu'un paysage de désolation, de cratères d'obus et de tôle ondulée. L'image de cette destruction totale est si forte que Christine Spengler s'est délibérément abstenue de photographier les cadavres calcinés qui gisaient à ses pieds. Cette composition témoigne de l'empreinte des peintures monumentales de batailles dans le regard de la photographe, familière des œuvres du musée du Prado à Madrid.
 
Christine Spengler. Un garçon pleure la mort de son père. Cambodge, 1974. © Christine Spengler.

Un garçon en deuil étreint la poignée d'une civière. Le corps de son père, tué lors de la guerre civile cambodgienne, repose dans le sac mortuaire de fortune. Avec une grande empathie, Christine Spengler concentre son regard sur ce garçon qu'elle avait photographié quelque temps auparavant au milieu de ses amis, jouant avec des douilles d’obus dans le Mékong. La composition de la photographie rappelle une Pietà, une représentation biblique de lamentation, et érige l'image en symbole de la douleur et des souffrances inutiles provoquées par la guerre.
Scénographie
 
Christine Spengler. Le cimetière de Qom, Iran, 1979. © Christine Spengler.
 
Christine Spengler. Enfants jouant avec des douilles d'obus dans l'eau du Mékong. Cambodge, 1974. © Christine Spengler.
 
Christine Spengler. Falls Road. Belfast, Irlande du Nord, 1972. © Christine Spengler.
 
Christine Spengler. Enfants après un jour de violences dans le quartier du Bogside. Londonderry, Irlande du Nord, 1972. © Christine Spengler.
 
Christine Spengler. Funérailles d'un membre de l'IRA (Irish Republican Army, l'Armée républicaine irlandaise), Londonderry, Irlande du Nord, 1972. © Christine Spengler.
 
Christine Spengler lors de la présention de l'exposition à la presse. © Spectacles Sélection.



Scénographie
Née à Paris, Françoise Demulder débute sa carrière de photojournaliste pendant la guerre du Viêtnam, qu'elle couvre au début des années 1970. À l'instar de Catherine Leroy, elle n’a pas de formation technique : elle accompagne son ami, journaliste, et c'est sur le terrain qu'elle apprend à se servir d'un appareil photo.
Du Viêtnam, elle se rend au Cambodge voisin, où elle documente la guerre civile.
Françoise Demulder se rend aussi dans des zones de crise en Afrique.
En Angola, en 1975, la Française photographie le départ de l'ancienne puissance coloniale portugaise et les combats pour le contrôle du pays. Ses photographies se caractérisent par une composition très structurée, ainsi que par une certaine distance vis-à-vis du sujet. Elle couvre la guerre civile au Liban, alors que des milices chrétiennes tuent des centaines de Palestiniens dans l’est de Beyrouth.
La scène captée par l'objectif de Françoise Demulder est choisie par le jury des World Press Awards comme image de l'année 1977.
Elle est La première femme à recevoir ce prix prestigieux.
La photographe décède à Paris en 2008.

 
Texte du panneau didactique.
 
Jean-Claude Francolon. Françoise Demulder vérifiant ses diapositives à l'agence Gamma après un voyage. Paris, mars 1977. © Jean-Claude Francolon / Gamma Rapho.
 
Françoise Demulder. Entraînement d’enfants soldats dans l’armée du gouvernement de Lon Nol. Cambodge, 1974. © Françoise Demulder / Roger-Viollet.

Durant la longue guerre civile cambodgienne, un très grand nombre d'enfants soldats combattent dans les deux camps, celui du président Lon Nol, soutenu par les États-Unis, et celui des Khmers rouges communistes. Françoise Demulder photographie ici un groupe de garçons entraînés par le Gouvernement. L'angle de la prise de vue fait paraître ces très jeunes gens plus grands qu’ils ne le sont. La taille des uniformes, bien trop larges pour eux, et celle des armes confèrent à la scène sa tragique réalité.
 
Françoise Demulder. Le massacre du quartier de La Quarantaine. Beyrouth, Liban, 1976. © Françoise Demulder / Roger-Viollet.

Le 18 janvier 1976, des milices chrétiennes attaquent le quartier de La Quarantaine à l'est de Beyrouth, habité principalement par des réfugiés palestiniens. Des maisons sont incendiées et des centaines de Palestiniens sont tués. Le cliché pris par Françoise Demulder a failli ne pas être publié, car l'agence photographique Gamma le jugeait trop peu commercial. Cette photographie paraît toutefois dans Die Zeit le 17 septembre 1976 et la Fondation World Press Photo l’a déclarée « photographie de l'année».
 
Françoise Demulder. La prise de Saïgon par les troupes nord-vietnamiennes. Saigon, Vietnam, 1975. © Françoise Demulder / Roger-Viollet.
 
Françoise Demulder. Un jeune soldat cambodgien près de la ligne de front où est installée l'armée des Khmers rouges. Cambodge, 1973. © Françoise Demulder / Roger-Viollet.
Scénographie
 
Françoise Demulder. Un hélicoptère « Sea Stallion » des US Marines. Beyrouth, Liban, 1983. © Françoise Demulder / Roger-Viollet.
 
Françoise Demulder. Entraînement de jeunes volontaires du mouvement populaire de libération de l'Angola. Angola, 1975. © Françoise Demulder / Roger-Viollet.
 
Françoise Demulder. La prise d’Addis-Abeba : un partisan du Front démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien. Éthiopie, 30 mai 1991. © Françoise Demulder / Roger-Viollet.

La prise de la capitale Addis-Abeba par le Front démocratique révolutionnaire du peuple a mis fin à la guerre civile éthiopienne en mai 1991. Les mouvements de résistance luttaient depuis 1974 contre le gouvernement communiste du pays. Françoise Demulder réalise ce portrait d'un combattant en équilibrant les couleurs avec soin : les subtiles nuances de bleu se fondent dans le nuage de fumée d'où émerge, comme dans un film de guerre, un combattant résolu, fusil à l'épaule.
 
Françoise Demulder. Un père près de son fils décédé à l'hôpital. L'enfant est mort quelques jours après avoir été grièvement blessé. Saigon, Viêtnam, 1975. © Françoise Demulder / Roger-Viollet.

En 1975, au cours de la dernière année de la guerre du Vietnam, Françoise Demulder témoigne de la souffrance d'un père et de son fils grièvement blessé, depuis l'admission de l'enfant à l'hôpital jusqu'à sa mort. Sur cette photographie, la dernière d'une série de quatre, l'enfant vient de mourir. Par-delà l'instant de la prise de vue, c'est dans l'accompagnement de la famille que Françoise Demulder manifeste son empathie.



Scénographie
Lors de ses études au début des années 1970, l'Américaine Susan Meiselas travaille sur des projets photo-documentaires. En 1976, elle est acceptée au sein de la célèbre agence photographique Magnum, ce qui lui permet de couvrir les guerres et crises humanitaires en Amérique latine sans dépendre de commandes. Ce sont ses photographies de la révolution nicaraguayenne de 1978-1979 qui attirent l'attention du public international sur cette guerre civile.
Elle utilise le reportage couleur, pratique alors inhabituelle pour les photographies de guerre. En 1979, elles lui valent la médaille d'or Robert Capa. Susan Meiselas revient au noir et blanc pour couvrir la guerre civile au Salvador entre 1980 et 1992. Alors qu'elle entretenait des relations de proximité avec la population nicaraguayenne, au Salvador elle garde ses distances par sécurité. Ses photographies ont été largement publiées dans la presse. Elle continue actuellement à s'intéresser à la vie et aux luttes des populations d'Amérique latine au travers de films et d'installations photographiques. Susan Meiselas vit à New York.
 
Texte du panneau didactique.
 
Arles 2019 : Susan Meiselas – Women In Motion Award - The Eye of ... loeildelaphotographie.com (photo non exposée).
 
Susan Meiselas. Fouille de tous les voyageurs, qu'ils soient en bus, en camion, en voiture ou à pied. Ciudad Sandino, Nicaragua, 1978. © Susan Meiselas / Magnum Photos.
 
Susan Meiselas. Retour à la maison (après trois jours de bombardements). Masaya, Nicaragua, 1978. © Susan Meiselas / Magnum Photos.
 
Susan Meiselas. « Mano blanca », la signature des escadrons de la mort, sur la porte d'un chef paysan assassiné. Arcatao, province de Chalatenango, Salvador, 1980. © Susan Meiselas / Magnum Photos.

À l'instar de ses collègues, Susan Meiselas photographie la guerre civile au Salvador en noir et blanc. Mais dans le cas de cette image de deux empreintes de mains sur la porte du chef d'un groupe de paysans, elle opte délibérément pour une prise de vue en couleur. La main blanche est la signature des escadrons de la mort contrôlés par le Gouvernement et redoutés dans la région. Sur le fond rouge de la porte, l'empreinte rappelle les codes graphiques des thrillers psychologiques. Il n'est pas nécessaire de montrer ce qui se trouve derrière la porte, le spectateur peut imaginer seul la scène d’horreur.
 
Susan Meiselas. Sandinistes devant le quartier général de la Garde nationale à Estelí. Nicaragua, juillet 1979. © Susan Meiselas / Magnum Photos.

Saisi en pleine action, un jeune combattant lance un cocktail Molotov enflammé par-dessus les barricades en direction de la Garde nationale. Cette photographie est prise à la veille d'un moment décisif dans la guerre civile du Nicaragua. Le lendemain, le dictateur Anastasio Somoza Debayle s'enfuit à Miami. Des années plus tard, cette photographie devenue célèbre entretient toujours l'esprit des luttes de libération. « Homme au cocktail Molotov » est ainsi reproduit sur les couvertures des publications des rebelles sandinistes et sur le mur d'une église.
 
Susan Meiselas. Champ de tir du bataillon Atlacatl, entraîné par l'armée américaine. Salvador, 1983. © Susan Meiselas / Magnum Photos.
 
Susan Meiselas. Masque de danse traditionnelle des Indiens de Monimbó, utilisé par les rebelles pour dissimuler leur identité pendant la lutte contre le régime de Somoza. Nicaragua, 1978. © Susan Meiselas / Magnum Photos.

Un combattant de la guérilla cache son visage derrière un masque de danse traditionnel indien. Seule la photographe sait qu'une femme se dissimule sous ce masque, car rien ne l'indique dans la photographie. Les combattants du Front de libération accordent suffisamment confiance à Susan Meiselas pour lui permettre l'accès aux camps de la guérilla. Étant une femme, elle n'est d'ailleurs pas perçue comme une menace. La publication de ses photos, dans le New York Times Magazine entre autres, a attiré l'attention du monde entier sur la guerre civile au Nicaragua.



Scénographie
Carolyn Cole est photographe pour le Los Angeles Times depuis 1994. À la fin des années 1990, la photographe américaine se rend dans les zones de guerre du monde entier. Carolyn Cole est la seule journaliste présente lorsqu'en 2002, l'armée israélienne assiège pendant plus d'un mois l'église de la Nativité à Bethléem, dans laquelle se sont retranchés combattants, policiers et civils palestiniens. Elle remporte la médaille d'or Robert Capa en 2003 grâce à ce reportage. Au début de la guerre d'Irak (2003), Carolyn Cole est reporter à Bagdad et assiste aux bombardements menés par les troupes américaines. Elle photographie à la fois la souffrance des civils et les opérations militaires.
De Bagdad, elle se rend directement au Liberia, pour un reportage sur la guerre civile (1989-2003) sévissant dans ce pays d'Afrique occidentale. Depuis Monrovia, elle couvre les combats de rue, les morts et les camps de réfugiés. Carolyn Cole accorde une attention particulière à la mise en lumière, en utilisant une palette de couleurs réduite. En 2004, elle reçoit une nouvelle fois la médaille d'or Robert Capa et le prix Pulitzer. Aujourd'hui, Carolyn Cole continue son travail photographique pour le Los Angeles Times : elle s'intéresse désormais à la protection de la nature et des milieux marins.
 
Texte du panneau didactique.
 
Carolyn Cole. Autoportrait, 2018. © Carolyn Cole / Los Angeles Times.
 
Carolyn Cole. Pendant l'occupation militaire israélienne de Bethléem, des combattants, des civils et des policiers palestiniens trouvent refuge dans l'église de la Nativité. À l'aube, un homme dort à même le sol de l'église. Cisjordanie, Palestine mai 2002. © Carolyn Cole / Los Angeles Times.
 
Carolyn Cole. Une photo de Saddam Hussein, criblée d’impacts de balles, est recouverte de peinture par Salem Yuel. Les symboles des dirigeants politiques ont disparu de Bagdad peu après la prise de la ville par les troupes américaines. Bagdad, Irak, avril 2003. © Carolyn Cole / Los Angeles Times.

Après l'invasion de l'lrak par les États-Unis, la Grande-Bretagne et la « coalition des volontaires » en mars 2003, les combats à Bagdad n'ont duré que quelques mois. Les portraits monumentaux de l'ancien président Saddam Hussein ont été rapidement recouverts. Le cadrage adopté par Carolyn Cole donne à la peinture murale des allures de portrait officiel. La photographe saisit le moment ou le peintre vient de commencer son travail: il ne restera bientôt plus du visage de Saddam Hussein qu'une surface blanche.
 
Carolyn Cole. Des prisonniers attendent d'être interrogés par les services de renseignements pakistanais pendant l'offensive contre les talibans et leurs partisans dans la vallée de Swat. Vallée de Swat, Pakistan, 2010. © Carolyn Cole / Los Angeles Times.
 
Carolyn Cole. Un soldat des Marines américains au visage camouflé par un maquillage militaire, pendant la bataille de Najaf, en Irak. Durant des semaines, l'armée américaine a bombardé le secteur et combattu pour atteindre la mosquée sacrée de l'imam Ali Shrine avant la négociation d'un cessez-le-feu. Najaf, lrak, août 2004. © Carolyn Cole / Los Angeles Times.
 
Carolyn Cole. Prisonniers irakiens après l’assaut d’un ancien poste de police à Kufa, en Irak, par des Marines américains. Ce poste servait de base à la milice du Mahdi. Certains prisonniers ont déclaré avoir été pris en otage par ses troupes. Koufa, Irak, août 2004. © Carolyn Cole / Los Angeles Times.

Cette vue aérienne ressemble à une composition abstraite. Des rangées d'lrakiens menottés gisent face contre terre devant un ancien poste de police. Vêtus en civil, souvent pieds nus, ils sont à la merci des Américains lourdement armés. Loin de glorifier les opérations des Marines, Carolyn Cole s’efforce de transmettre une image factuelle des situations qu'elle rencontre, comme dans cette photographie prise à bonne distance.
 
Carolyn Cole. Des dizaines de cadavres sont placés dans une fosse commune à la périphérie de Monrovia, le jour où les forces africaines du maintien de la paix entrent au Liberia. Monrovia. Liberia. Août 2002. © Carolyn Cole / Los Angeles Times.

À première vue, cette photo semble représenter des personnes dormant paisiblement. Il s’agit en fait des cadavres de victimes de la guerre civile libérienne qui a duré quatorze ans. Ils ont été déposés dans une fosse commune parmi des centaines d'autres corps. L’esthétisation et la proximité immédiate avec les morts rendent impossible toute prise de distance. Mais la grâce émouvante qui se dégage de l'image tempère l'horreur absolue du sujet. Le spectateur est ainsi incité à prêter attention à ces morts sans détourner le regard.



Scénographie
En 1990, une jeune Allemande de 24 ans, Anja Niedringhaus est la première femme photographe permanente de l'European Pressphoto Agency. Deux ans plus tard, elle devient photographe de guerre lors de la guerre de Yougoslavie (1991-2001), qu'elle suit de près jusqu'en 1997. En 2002, Anja Niedringhaus rejoint l'Associated Press, la plus grande agence de presse mondiale. Dès lors, elle photographie les zones de guerre en Irak, en Afghanistan, à Gaza et en Libye.
En 2005, elle reçoit le prix Pulitzer pour son reportage en Irak. Anja Niedringhaus se sent particulièrement proche de la population civile, dont elle a photographié les conditions de vie difficiles. Malgré l'immédiateté et l'émotion exprimées dans ses images, elle maintient une distance respectueuse. À partir de 2003, Anja Niedringhaus devient une «journaliste embarquée», c'est-à-dire affectée à une unité militaire spécifique. Elle y est le plus souvent la seule femme et doit s'adapter au rythme des soldats et suivre les directives de l'armée applicables aux photographes. Le 4 avril 2014, Anja Niedringhaus est tuée alors qu'elle couvre les élections en Afghanistan dans une base sécurisée de la province de Khost.
 
Texte du panneau didactique.
 
Peter Dejong. Anja Niedringhaus à Rome, avril 2005. © Peter Dejong / AP / SIPA.
 
Anja Niedringhaus. Des Marines américains fouillent une école primaire abandonnée durant une patrouille à la périphérie de Falloujah. Irak, novembre 2004. © Anja Niedringhaus/AP/SIPA.
 
Anja Niedringhaus. Des garçons palestiniens jouent avec un téléphone trouvé dans les décombres d'une maison à l'est de Jabaliya, dans le nord de la bande de Gaza. Israël mène une offensive de vingt-deux jours contre Gaza pour mettre fin aux tirs de roquettes du Hamas sur le sud d'Israël. Jabaliya, bande de Gaza, janvier 2009. © Anja Niedringhaus / AP / SIPA.
 
Anja Niedringhaus. Des Marines américains font irruption au domicile d’un député irakien dans le quartier d’Abou Ghraib. Bagdad, Irak, novembre 2004. © Anja Niedringhaus/AP/SIPA.

Les individus, hommes et femmes, sont toujours au centre du travail d'Anja Niedringhaus, peu importe où ils vivent, d'où ils viennent ou leur place dans le conflit. Ayant accompagné à plusieurs reprises l'armée lors d'opérations militaires, la photographe est particulièrement sensibilisée à la situation des soldats sur le front. Les images d'Anja Niedringhaus montrent leurs souffrances, leurs difficultés et les fortes contraintes qui pèsent sur leurs épaules sans pour autant les dépeindre en héros. Sur ce cliché, le visage du jeune Marine américain lourdement armé est marqué par le désarroi, celui des femmes qu'il protège ou qu'il garde est empreint de méfiance.
 
Anja Niedringhaus. Un soldat canadien du Royal Canadian Regiment chasse une poule lors d'une patrouille à Salavat. Quelques secondes après  cette prise de vue, la patrouille est attaquée à la grenade par des combattants dissimulés derrière le mur. Salavat, Afghanistan, septembre 2010. © Anja Niedringhaus / AP / SIPA.

En 2010, Anja Niedringhaus accompagne les troupes canadiennes lors de leurs patrouilles quotidiennes dans les villages autour de Salavat. Les populations les accueillent amicalement, leur servent du thé et acceptent de se faire photographier. Sur le chemin du retour, la photographe prend un cliché, largement diffusé par la suite, d'un soldat faisant fuir une poule. Ils sont attaqués à la grenade juste après cette prise de vue. Anja Niedringhaus est gravement blessée. Évacuée par avion et soignée en Allemagne elle retourne cependant en Afghanistan quelques semaines plus tard.
Scénographie
 
Anja Niedringhaus. Un jeune garçon afghan sur un manège brandit un faux pistolet lors des fêtes de la fin du Ramadan. Kaboul, Afghanistan, septembre 2009. © Anja Niedringhaus / AP / SIPA.
 
Anja Niedringhaus. Des Afghans à moto passent devant des soldats canadiens du Royal Canadian Regiment en patrouille dans le district de Panjwai, au sud-ouest de Kandahar. Salavat, Afghanistan, septembre 2010. © Anja Niedringhaus / AP / SIPA.
 
Anja Niedringhaus. Deux jeunes filles palestiniennes se dépêchent de traverser la rue pendant une manifestation. Ramallah, Cisjordanie, novembre 2007. © Anja Niedringhaus / AP / SIPA.
 
Anja Niedringhaus. Le Marine Burness Britt, 21 ans, en état de choc, à bord de l'hélicoptère d'évacuation médicale américain de la Task Force Lift « Dust Off ». Britt et quatre autres Marines américains ont été grièvement blessés en marchant sur un engin explosif lors d'une patrouille près de Sangin. Sanqin, Afghanistan, juin 2011. © Anja Niedringhaus / AP / SIPA.

En 2011, Anja Niedringhaus accompagne en Afghanistan une unité «MedEvac» américaine chargée de l'évacuation médicale dans les zones de combat. Le soldat Burness Britt, gravement blessé, est amené à bord et Anja Niedringhaus le photographie avant qu'il ne perde connaissance, le sort du Marine ne la laisse pas indifférente. Comme elle n'a pas noté son nom correctement, il lui faut des mois avant d'apprendre que Britt se trouve dans un hôpital militaire de Virginie, aux États-Unis, après de nombreuses opérations. Anja Niedringhaus va lui apporter ses photos d'Afghanistan. Elle le photographie à nouveau et ses clichés l'aident à se remémorer l'épisode de l'hélicoptère qu'il avait oublié.
 
Anja Niedringhaus. Des Marines américains capturent un député irakien après une attaque dans le quartier d'Abou Ghraib. Bagdad, Irak, novembre 2004. © Anja Niedringhaus / AP / SIPA.

Pour Anja Niedringhaus, travailler en tant que « journaliste embarquée » crée une proximité avec les soldats qu'il n'est pas toujours simple de gérer. C'est elle qui décide de ses thèmes, mais l'armée pose les limites. En 2004, lorsqu'elle prend des photographies de Marines américains enfilant des sacs sur la tête de détenus irakiens - ce qui est strictement interdit à l'époque - elle est expulsée de l'unité. La scène évoque en effet une possible exécution sommaire. Anja Niedringhaus est toutefois autorisée à revenir peu après.
 
« Hier kämpft ein Soldat um sein Leben » (« Un soldat se bat pour sa vie »). Bild, 23 décembre 2011. L'article relate l'histoire du Marine Burness Britt dont la photographie est présentée dans l'exposition (voir ci-dessus).