L'ESPRIT ET LA MAIN
Héritage et savoir-faire des ateliers du
Mobilier national


Article publié exclusivement sur le site Internet, avec la Lettre n° 387
du 26 octobre 2015


 
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L’ESPRIT ET LA MAIN. Héritage et savoir-faire des ateliers du Mobilier national. Dès le XIIIe siècle un service spécial avait la responsabilité de l’inventaire des meubles et objets de la Couronne, de leur transport et de leur entretien. Créé par Henri IV en 1604, le Garde-Meuble de la Couronne est réorganisé administrativement en 1663 par Louis XIV, soucieux de magnificence, et Colbert, attentif à la gestion patrimoniale. Après les pillages du début de la Révolution, le Garde-Meuble est supprimé un temps, puis réhabilité en 1800, devenant le Garde-Meuble de la Maison du Premier Consul, puis en 1804, le Garde-Meuble impérial, puis le Mobilier impérial et, enfin, le Mobilier national. Installé par Louis XIV dans ce qui deviendra le Ministère de la Marine, place de la Concorde, le Mobilier national occupe aujourd’hui un édifice construit pour lui par les frères Perret en 1937.
Sa mission actuelle est de pourvoir à l’ameublement et au décor des palais de la République (Elysées, Matignon, Sénat, etc.), de montrer ses collections, riches de plus de 100 000 objets, dans le cadre d’expositions ou dans les musées et d’entretenir ces collections. Pour cela il dispose de sept ateliers spécialisés dans certains métiers d’art, ateliers qui ne sont pas ouverts au public.
C’est pourquoi, la présente exposition offre la chance aux visiteurs de voir en vraie grandeur, comment procèdent les professionnels du Mobilier national. En effet, celui-ci a recréé des mini-ateliers, correspondant aux sept disciplines qu’il pratique, dans lesquels des techniciens d’art du Mobilier national exécutent, à des jours fixes, à titre de démonstration, les tâches de restauration qui leurs sont dévolues, tout en répondant aux questions du public.
La présentation est l’œuvre de Jérôme Dumoux, scénographe bien connu dont nous avons déjà vu quelques-unes des réalisations comme au château de Versailles (Trésor du Saint-Sépulcre). Le parcours se développe sur deux niveaux, en enfilade, avec entre chaque mini-atelier, des portiques où films et photos côtoient œuvres, outils et matériaux.
Le Mobilier national détient plusieurs catégories d’objets. Les plus précieux sont les biens culturels patrimoniaux. Ils sont inaliénables et ne sont présentés que dans des expositions ou des musées. Pour leur restauration, les pièces usées ne sont pas remplacées mais stabilisées. Viennent ensuite les biens culturels de valeur. Ceux-ci relèvent du domaine public et certains servent à la mission d’ameublement du Mobilier national. Pour leur restauration, les pièces d’usure sont remplacées, si besoin est, par d’autres plus récentes, Le reste des collections est constitué d’objets usuels, contemporains ou de style, utilisés pour l’ameublement dit « de confort ».
Après une section consacrée aux missions du Mobilier national et aux formations aux métiers d’art qu’il dispense, nous voyons une reconstitution de ses magasins, puis des ensembles d’objets présentés en situation. Viennent ensuite les mini-ateliers. Le premier que nous parcourrons est celui de « tapisserie décor et de restauration contemporaine ». Il s’occupe, d’une part, des décors de fenêtres, des tentures murales et des moquettes et, d’autre part, des sièges traités de manière contemporaine. Le deuxième est « l’atelier de restauration de lustrerie-bronze ». Il traite en particulier les objets en bronze doré tels que lustres, appliques, pendules, bronzes de meubles datant du XVIIe siècle à nos jours. Le troisième est « l’atelier de restauration en ébénisterie » qui opère sur des mobiliers de bois marquetés ou plaqués. Le quatrième, celui qui compte le plus grand nombre d’agents, est « l’atelier de restauration de tapisseries » qui assure la préservation des collections de tapisseries murales, de sièges et de tapis à points plats. Le cinquième est « l’atelier de restauration de tapis », qui travaille essentiellement sur des tapis de la Manufacture de la Savonnerie. Il peut reconstituer aussi bien la structure (chaîne, trame) que le velours du tapis. Le sixième est « l’atelier de menuiserie en sièges ». Il a en charge les meubles en bois massifs, non seulement les sièges mais aussi les lits, les torchères, les écrans de cheminées, etc. Enfin le septième est « l’atelier de tapisserie d’ameublement » qui restitue les garnitures piquées en crin de cheval, selon les techniques traditionnelles des XVIIIe et XIXe siècles.
En complément de ses ateliers, le Mobilier national fait appel à des professionnels extérieurs tels que des fondeurs, des tisserands, etc. Une exposition vivante et très intéressante, où l’on côtoie des hommes et des femmes passionnés par leur métier. Galerie des Gobelins 13e. Jusqu’au 17 janvier 2016. Lien : www.mobiliernational.fr.


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