EGON SCHIELE

Article publié dans la Lettre n° 465
du 31 octobre 2018


 
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EGON SCHIELE. Parallèlement à l’exposition qu’elle consacre à Jean-Michel Basquiat, la Fondation Louis Vuitton présente une rétrospective, riche d’une centaine d’œuvres, d’Egon Schiele (1880-1918). Il n’y a aucun lien entre ces deux artistes nés à quatre-vingt ans d’écart si ce n’est leur anticonformisme et leur mort à l’âge de 28 ans.
Schiele est repéré très tôt par ses professeurs qui l’orientent vers l’Académie des beaux-arts de Vienne où il est admis en 1906, à seize ans. Néanmoins le conservatisme de cette institution l’impatiente et, en 1909, il doit quitter l’Académie qui le juge défavorablement dans la plupart des disciplines. En 1907 Schiele fait la connaissance de Gustav Klimt qui aura une influence décisive sur les œuvres de sa première période. C’est avec des dessins de cette période, qualifiée de « Ligne ornementale » (1908-1909) que s’ouvre la présente exposition.
Néanmoins, dès 1910, Schiele rejette le Jugendstil et la ligne ornementale pour développer, au fil d’une expérimentation incessante, un style expressif très singulier. Cette période de 1910-1911 est qualifiée de « Ligne expressionniste ». Les œuvres se caractérisent par les distorsions et les déséquilibres des figures, parfois anatomiquement impossibles.
En 1912, Schiele décide de s’éloigner des cercles artistiques viennois et part s’installer à Neulengbach, une petite ville autrichienne, avec sa compagne, Wally Neuzil. Son anticonformisme, sa vie en union-libre, ses œuvres, déroutent dans cet environnement conservateur. Il est accusé de détournement de mineure et emprisonné durant vingt-quatre jours avant de bénéficier d’un non-lieu. Cette épreuve le marquera douloureusement.
Après avoir été déclaré inapte, Schiele entre finalement en garnison à Vienne en 1915, ce qui ralentit sa production. Quand il reprend en 1917 le fil de son œuvre, il réintroduit le modelé dans la représentation de corps, de paysages, de fleurs. C’est ce que Dieter Buchhart, le commissaire de cette exposition, qualifie de « Ligne recomposée ». Celle-ci se termine en 1918 avec la mort de l’artiste atteint, comme sa femme Edith Harms alors enceinte, par la grippe espagnole.
Si nous ne voyons qu’une petite partie de l’œuvre très abondante de Schiele, quelque trois cents peintures et près de trois mille dessins sur papier, le choix qui a été fait permet d’avoir une vision très complète de celle-ci. R.P. Fondation Louis Vuitton 16e. Jusqu’au 14 janvier 2019. Lien : www.fondationlouisvuitton.fr.


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