Parcours en images de l'exposition

LE DÉCOR IMPRESSIONNISTE
Aux sources des Nymphéas

avec des visuels mis à la disposition de la presse
et nos propres prises de vue

Parcours accompagnant l'article publié dans la Lettre n°544 du 30 mars 2022






INTRODUCTION

Entrée de l'exposition avec, au premier plan, 2 Matrices chromatiques (2020) d'Agnès Thurnauer. Photo Sophie Crepy.
INTRODUCTION

Tout au long de leur carrière, les impressionnistes ont peint des décorations – œuvres de nature et de statut variés, visant à créer un effet harmonieux au sein d’un espace domestique. Commandes de clients ou expérimentations libres sur des formats et supports divers – du décor mural à l’éventail ou l’assiette –, ces oeuvres démontrent l’intérêt soutenu des impressionnistes pour la décoration et leur inventivité dans ce domaine.

Explorant un pan méconnu de l'impressionnisme, cette exposition rassemble pour la première fois une sélection d’œuvres ornementales exécutées par ces artistes : de leurs travaux de jeunesse au plus ambitieux de tous les décors impressionnistes, les Nymphéas, «grande décoration» de Monet installée dans ce bâtiment depuis près d’un siècle, et qui clôt ce parcours.

Scènes de la vie moderne, paysages lumineux, jardins fleuris ou encore complexes réinterprétations de modèles anciens, ces peintures et objets décoratifs nous invitent à enrichir et renouveler notre regard sur l’impressionnisme.
 
Texte du panneau didactique.
 
Pierre Auguste Renoir (1841 – 1919). Le Clown musical, dit aussi Clown au Cirque. Probable décoration pour un café voisin du Cirque Napoléon (aujourd’hui Cirque d’Hiver) à Paris, 1868. Huile sur toile, 193,5 x 130 cm. Otterlo, Kröller-Müller Museum, acquis par Hélène Kröller-Müller en 1919. KM 100.599. Photo © Coll. Kröller-Müller Museum, Otterlo.


1 - « Peintures idiotes »

Scénographie
« Peintures idiotes »

Dès la fin des années 1850, Renoir, Monet ou encore Pissarro exécutent leurs premières œuvres décoratives. Ce sont des commandes souvent amicales ou familiales, des expédients alimentaires caractéristiques des années de formation des artistes à l’époque. Cette « peinture idiote, [ces] dessus de portes, toiles de saltimbanques, enseignes, enluminures populaires », chantés par Rimbaud, incorporent un nouveau langage pictural, plus réaliste et aux couleurs franches. Les futurs impressionnistes explorent la thématique florale, traditionnelle dans les décors des demeures privées. Avec le paysage, Pissarro et Monet introduisent dans la peinture décorative le plein air et les tons clairs. Ces panneaux se distinguent du reste de leur production par leurs formats, oblongs ou carrés. De son côté, le jeune Cézanne couvre les murs du salon de la maison de campagne familiale près d’Aix-en-Provence : l’ensemble, puissant et expressif, reste une expérience singulière.
 
Texte du panneau didactique.
 
Claude Monet (1840-1926). Fleurs de printemps, 1864. Huile sur toile, 116,8 × 90,5 cm. S.D. h. dr : Claude Monet 64. Cleveland, The Cleveland Museum of Art, don du Hanna Fund en 1953, inv. 1953.155. Photo © Cleveland Museum of Art.
 
Paul Cézanne (1839-1906). Dahlias dans un grand vase de Delft, vers 1873. Huile sur toile, 73 × 54 cm. S. b. g.: P. Cézanne. Paris, musée d’Orsay, legs Isaac de Camondo en 1911.
 
Édouard Manet (1832-1883). Vase de pivoines sur piédouche, 1864. Huile sur toile, 93,3 × 70 cm. S. b. dr.: Manet Paris, musée d’Orsay, donation Étienne Moreau-Nélaton en 1906.
 
Camille Pissarro (1830-1903). Vaches s’abreuvant dans l’étang de Montfoucault, automne, 1875.  Décoration pour la salle à manger de la maison du cousin de l’artiste, Alfred Nunès, à Yport. Huile sur toile, 114 × 110 cm. S. D. b. dr. : C. Pissarro.1875. Tokyo, Yoshino Gypsum Co., Ltd. and Yoshino Gypsum Art Foundation.
 
Camille Pissarro (1830-1903). L’Étang de Montfoucault en hiver, effet de neige, 1875. Décoration pour la salle à manger de la maison du cousin de l’artiste, Alfred Nunès, à Yport. Huile sur toile, 110 × 113,2 cm. S. D. b. g. :  C. Pissarro / 1875. Tokyo, Yoshino Gypsum Co., Ltd. and Yoshino Gypsum Art Foundation.
 
Claude Monet (1840-1926). L’Aiguille vue à travers la porte d’Amont, 1885-1886. Décoration sur porte d’armoire pour la salle à manger de l’Hostellerie des Vieux-Plats (auberge Aubourg) à Gonneville-la-Mallet. Huile sur bois, 65,1 × 39,1 cm. S. h. g.: Claude Monet. Texas, collection particulière.
 
Claude Monet (1840-1926). Etretat, L’Aiguille et la porte d’Aval. Décoration pour la salle à manger de l’Hostellerie des Vieux-Plats, Gonneville-la-Mallet , 1885 – 1886. Huile sur bois, 85,4 x 44,2 cm. Toronto, collection Art Gallery of Ontario,legs anonyme en 1991. Photo © Art Gallery of Ontario.
Scénographie
 
Camille Pissarro (1830-1903). Dessus-de-porte probablement pour la salle à manger de la maison de Gustave Arosa, 14 rue du Calvaire à Saint-Cloud. Le Printemps, dit aussi Les Quatre Saisons : Le Printemps, 1872. Huile sur toile, 55 × 131 cm S. D. b. g.: C. Pissarro. Collection particulière suisse.
 
Camille Pissarro (1830-1903). Dessus-de-porte probablement pour la salle à manger de la maison de Gustave Arosa, 14 rue du Calvaire à Saint-Cloud. L’Été, dit aussi Les Quatre Saisons : L’Été, 1872-1873. Huile sur toile, 55 × 131 cm. S. b. g. : C. Pissarro. Collection particulière suisse.
 
Camille Pissarro (1830-1903). Dessus-de-porte probablement pour la salle à manger de la maison de Gustave Arosa, 14 rue du Calvaire à Saint-Cloud. L’Automne, dit aussi Les Quatre Saisons : L’Automne, 1872-1873. Huile sur toile, 55 × 131 cm. S. b. g. : C. Pissarro. Collection particulière suisse.
 
Camille Pissarro (1830-1903). Dessus-de-porte probablement pour la salle à manger de la maison de Gustave Arosa, 14 rue du Calvaire à Saint-Cloud. L’Hiver à Louveciennes, dit aussi Les Quatre Saisons : L’Hiver à Louveciennes, 1872-1873. Huile sur toile, 55 × 131 cm. S. b. dr. : C. Pissarro. Collection particulière suisse.
Scénographie. Photo Sophie Crepy.
 
Paul Cézanne (1839-1906). Le Christ aux Limbes, copie d’après Sebastiano del Piombo, vers 1869. Huile sur plâtre transposée sur toile, 168,5 × 100,5 cm. Paris, musée d’Orsay, acquis par dation en paiement des droits de mutation en 2005.
 
Paul Cézanne (1839-1906). La Madeleine, dit aussi La Douleur, vers 1869. Huile sur plâtre transposée sur toile, 168,5 × 126,4 cm. Paris, musée d’Orsay, acquis sur les fonds d’une donation anonyme canadienne en 1952.
Paul Cézanne (1839 – 1906). Décoration pour le grand salon du Jas de Bouffan, propriété des parents de l’artiste à Aix. Vers 1860 – 1861. Huile sur plâtre transposée sur toile. Petit Palais, musée des Beaux-arts de la Ville de Paris, don manuel des ayants-droit d’Ambroise Vollard en 1950, CC0 Paris Musées / Petit Palais, musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris.
De gauche à droite :
- Les Quatre Saisons : Le Printemps.
315 x 98 cm. S. b. dr. : Ingres. PPP3048.
- Les Quatre Saisons : L’Eté. 314 x 109,5 cm.
S. b. dr. : Ingres. PPP3047.
- Les Quatre Saisons : L'Automne. 314 x 105 cm.
S. b. dr. : Ingres. PPP3046.
- Les Quatre Saisons : L’Hiver. 314 x 104 cm. S. b. dr. : Ingres. PPP3045.
 
Paul Cézanne (1839-1906). Portrait de Louis Auguste Cézanne, père de l’artiste, dit aussi Portrait du père de l’artiste, Louis Auguste Cézanne, vers 1865. Huile sur plâtre transposée sur toile, 167,6 × 114,3 cm. Londres, The National Gallery, acquis en 1968.
 
Armand Guillaumin (1841-1927).  Portrait de Pissarro, dit aussi Pissarro peignant un store, ou Camille Pissarro peignant des stores ou enseignes, vers 1868, Huile sur toile, 45,5 × 37,8 cm. S. b. dr.: Guillaumin. Paris, musée d’Orsay, en dépôt au musée des Beaux-Arts de Limoges, acquis en 1950.


2 - Le décor de la vie moderne

Scénographie. Photo Sophie Crepy.
Le décor de la vie moderne

Au cours des années 1870, au fil d’expositions indépendantes, les impressionnistes affichent leurs ambitions dans le domaine de la décoration. Ils y montrent des œuvres que leurs titres et dimensions désignent comme « décoratives ». Certains, comme Monet, reçoivent des commandes, mais le plus souvent ces panneaux ne semblent pas être conçus pour des lieux prédéterminés. Ces peintures ornementales visent sans doute à attirer l’attention d’acheteurs potentiels ; et peut-être aussi, dans
ces années où le régime républicain s’affirme, celle des

 
pouvoirs publics qui multiplient pour des mairies, gares ou écoles les commandes officielles de «grandes décorations».

Malgré leurs appuis, les impressionnistes ne participent pas à ces projets. Leurs sujets, modernes et ordinaires, leur touche libre et esquissée, ainsi que leurs couleurs, claires et vibrantes, déconcertent le public. Leurs expérimentations décoratives se cantonnent donc à des cercles privés et restreints, à l’exception de l’artiste américaine Mary Cassatt qui exécute pour Chicago en 1893 une gigantesque peinture murale célébrant la « femme moderne ».
Texte du panneau didactique.
 
Claude Monet (1840-1926). Les Dindons, décoration non terminée, dit aussi Les Dindons, 1877. Décoration pour le salon du château de Rottembourg, propriété des Hoschedé à Montgeron. Huile sur toile, 174 × 172,5 cm. S. D. b. dr. : Claude Monet 1877. Paris, musée d’Orsay, legs de la princesse Edmond de Polignac née Winnaretta Singer en 1944, RF 1944-18. Exposé à la IIe exposition impressionniste en 1877, n° 101. Photo © Musée d’Orsay, dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt.
 
Claude Monet (1840-1926). Le déjeuner, vers 1873. Huile sur toile, H. 160,0 ; L. 201,0 cm. Paris, musée d'Orsay, RF 2774. Photo © RMN-Grand Palais (Musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski.
 
Gustave Caillebotte (1848-1894). Pêche à la ligne. Panneau décoratif, dit aussi Pêche à la ligne, 1878. Huile sur toile, 157 × 113 cm. Collection particulière. Exposé à la IVe exposition impressionniste en 1879, n° 23. Photo © musée d'Orsay / Patrice Schmidt.
 
Gustave Caillebotte (1848-1894). Baigneurs. Panneau décoratif, dit aussi Baigneurs, bord de l’Yerres, 1878. Huile sur toile, 157 × 117 cm. Collection particulière. Photo © Photo Josse / Bridgeman Images.
 
Gustave Caillebotte (1848-1894). Périssoires. Panneau décoratif, dit aussi Périssoires sur l’Yerres, 1878. Huile sur toile, 155,5 × 108,5 cm. S. D. b. dr. : G. Caillebotte / 78. Rennes, musée des Beaux-Arts, don Georges Wildenstein en 1951, inv. 1952.3.1. Exposé à la IVe exposition impressionniste en 1879, n° 25. Photo © Louis Deschamps - Musée des beaux-arts de Rennes.
 
Mary Cassatt (1844-1926). Jeunes femmes cueillant des fruits, 1891-1892. Huile sur toile, 130,8 × 90,2 cm. Pittsburgh, Carnegie Museum of Art, Patrons Art Fund.
Scénographie
 
Claude Monet (1840-1926). Essai de figure en plein air : femme à l’ombrelle tournée vers la droite, 1886. Huile sur toile, 131 × 88 cm. S. D. b. dr. : Claude Monet. Paris, musée d’Orsay, don Michel Monet en 1927.
 
Claude Monet (1840-1926). Essai de figure en plein-air : Femme à l'ombrelle tournée vers la gauche, 1886. Huile sur toile, 160 cm x 116 cm. Paris, musée d'Orsay, RF 2621. Photo © RMN-Grand Palais (Musée d'Orsay) / Stéphane Maréchalle.
 
Gustave Caillebotte (1848-1894). La Berge du Petit-Gennevilliers et la Seine, 1890. Décoration pour l’appartement de Martial Caillebotte, rue Scribe à Paris. Huile sur toile, 153 × 127 cm. S. D. deux fois b. g. au pied de l’arbre et b. dr. : G. Caillebotte 1890. Collection particulière.
 
Édouard Manet (1832 – 1883). Jeanne, dit aussi Le Printemps, 1881. Huile sur toile, 74 × 51,5 cm. S. D. b. g. : Manet / 1881. Los Angeles, The J. Paul Getty Museum, acquis par Otto Naumann pour le J. Paul Getty Museum en 2014, inv. 2014.62. Photo : Digital image courtesy of the Getty's Open Content Program.
 
Claude Monet (1840-1926). Les Dahlias, Montgeron, dit aussi Les Rosiers dans le jardin de Montgeron, 1876. Étude pour Coin de jardin à Montgeron, décoration pour le salon du château de Rottembourg, propriété des Hoschedé à Montgeron. Huile sur toile, 61 × 82 cm. S. b. dr. : Claude Monet. Potsdam, collection Hasso Plattner. Exposé à la IIIe exposition impressionniste en 1877.
 
Claude Monet (1840-1926). La Mare à Montgeron, dit aussi Coin d’étang à Montgeron, 1876. Étude pour L’Étang à Montgeron, décoration pour le salon du château de Rottembourg, propriété des Hoschedé à Montgeron. Huile sur toile, 60 × 81,5 cm. S. b. dr. : Claude Monet. Tel Aviv, collection Zohar Zisapel. Exposé à la IIIe exposition impressionniste en 1877.


3 - Sens et fonction de l’objet

Scénographie. Photo Sophie Crepy.
Sens et fonction de l’objet

Au cours de leur carrière, les impressionnistes conçoivent de menus objets de nature et de statuts divers. Leurs motivations sont multiples. Pissarro s’inquiète de l’« état mental de l’art industriel qui s’effondre de plus en plus », sur fond de mécanisation en plein essor ; tandis que Renoir milite pour un retour aux pratiques de l’Ancien Régime, quand la création des objets résultait « d’un cerveau et d’une main ». Il se proclame « peintre ordinaire » de ses mécènes, les Charpentier, pour qui il exécute un cadre de miroir dans un matériau inhabituel : le « ciment marbre », qu’il fait le pari d’importer et de diffuser en France.

Tenté lui aussi par les expérimentations techniques, et par la perspective de revenus stables, Pissarro exécute des carreaux de céramique. Avec Degas, entre autres, il se tourne également vers la production d’éventails, objets décoratifs « portables » alors très en vogue. Une section à part de l’exposition impressionniste de 1879 devait leur être réservée. Leur format en demi-lune stimule la créativité de ces artistes, autorisant des jeux de composition décentrée et des perspectives hardies, proches de celles de leurs tableaux de chevalet, entre décoration et grand art.

 
Texte du panneau didactique.
 
Camille Pissarro (1830-1903). La cueillette des pommes, vers 1883. Élément provenant d’une jardinière rectangulaire exécutée par l’artiste, composée de quatre carreaux de céramique. Peinture sur carreau de faïence, 20,3 × 40,6 cm. Collection Carey Family. Photo © Christie’s Images / Bridgeman Images.
 
Camille Pissarro (1830-1903). Paysage,  vers 1880. Peinture sur carreau de faïence, 16,2 × 8 cm. Pontoise, musée Camille-Pissarro, P.1979.1. Photo © Musées de Pontoise.
 
- Félix Bracquemond, auteur du décor (1833-1914). Eugène Rousseau, fabricant (1827-1890). Deux assiettes plates du Second service Rousseau, 1869-1870. Faïence fine, 25,5 (diam.) × 2,2 cm (pr.). (1) La Pluie, (2) Notre-Dame. Paris, musée des Arts décoratifs, don Eugène Rousseau en 1885.
- Marie Bracquemond, auteur du décor (1840-1916), Haviland & Cie, éditeur), Barluet et Cie (Montereau), fabricant. Quatre assiettes du Service à fleurs et rubans, 1879. Faïence fine, décor imprimé à partir d’eaux-fortes et peint sous couverte, 27 (diam) × 2,2 cm (pr.). (3) La Lecture (4) Marchande de fleurs (5) Le Volant (6) L’Exposition de fleurs. Collection particulière.
 
Marie Bracquemond (1840 – 1916) (auteur du décor). Haviland & Cie (éditeur), Barluet et Cie (Montereau) (fabricant). Assiette du Service à fleurs et rubans : La Lecture, 1879. Faïence fine, décor imprimé à partir d’eaux-fortes et peint sous couverte, 27 (diam) × 2,2 cm (pr.), 27 cm de diamètre. Collection particulière. Photo © Hiroki Tagma.
 
Marie Bracquemond (1840 – 1916) (auteur du décor). Haviland & Cie (éditeur), Barluet et Cie (Montereau) (fabricant). Assiette du Service à fleurs et rubans : La marchande de fleurs, 1879. Faïence fine, décor imprimé à partir d’eaux-fortes et peint sous couverte, 27 (diam) × 2,2 cm (pr.), 27 cm de diamètre. Collection particulière. Photo © Hiroki Tagma.
Scénographie
 
Camille Pissarro (1830-1903). Coteaux de Chaponval, éventail, vers 1882. Gouache, pastel et peinture sur soie, 27,8 × 57,5 cm. S. b. g. au pinceau: C. Pissarro. Paris, musée d’Orsay, legs Antonin Personnaz en 1937.
 
Camille Pissarro (1830 – 1903). Travailleurs dans les champs, dit aussi Travailleurs dans les champs (Soleil couchant), éventail, vers 1883. Gouache sur soie, 14,5 × 53,5 cm. S. b. dr. vers le milieu: C. Pissarro. Collection Particulière. Photo © musée d'Orsay / Patrice Schmidt.
Marie Bracquemond (1840-1916). Les Muses des arts, dessin préparatoire pour une peinture sur faïence, 1877-1878.
Crayon noir sur papier, 22,1 × 52,3 cm.
Collection particulière.


4 - Un peu de gaieté sur un mur

Scénographie. Photo Sophie Crepy.
Un peu de gaieté sur un mur

À partir des années 1880, les impressionnistes actualisent pour leur clientèle les sujets traditionnels du décor intérieur. Se tournant vers le passé ils puisent à des sources diverses, du nu antique au XVIIIe siècle français. Renoir s’intéresse de près à l’architecture et à ses ornements ; il en observe les sculptures ou bas-reliefs, et admire la peinture murale de la Renaissance pour ses motifs comme pour ses techniques. Ses Baigneuses, œuvre décorative mûrement réfléchie, font la synthèse de ces principes et traditions. Dans cette scène allègre à la luminosité de porcelaine, des nus féminins aux contours linéaires et aux proportions sculpturales semblent se détacher de la surface de la toile, émergeant d’un paysage impressionniste où s’amusent ces jeunes filles à la baignade. Selon Renoir, la finalité de la peinture est bien de « mettre un peu de gaieté sur un mur ».

Dans son appartement parisien, Morisot fait cohabiter un décor qu’elle exécute d’après une toile de François Boucher (1703-1770) et un grand panneau décoratif peint pour elle par son ami Monet : une vue de villas récentes au milieu de foisonnants jardins méditerranéens. Elle mêle ainsi aux grâces délicates et fleuries du XVIIIe siècle un paysage moderne et exotique, éclatant de lumière.
 
Texte du panneau didactique.
 
Berthe Morisot (1841-1895). Le Cerisier, 1891.  Décoration pour le salon blanc de l’appartement de l’artiste, 40 rue de Villejust à Paris. Huile sur toile, 154 × 84 cm. Paris, musée Marmottan-Monet, legs Annie Rouart en 1993.
 
Claude Monet (1840-1926). Les Villas à Bordighera, 1884, décoration pour le salon blanc de l’appartement de Berthe Morisot à 40 rue de Villejust Paris. Huile sur toile, 116,5 x 136,5 cm. Acquis avec le concours du fonds du patrimoine et grâce à la participation de la Fondation Meyer et d'une donation anonyme canadienne. Paris, musée d'Orsay, RF 2000-94. Photo © Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt.
 
Berthe Morisot (1841-1895). Décoration pour le salon blanc de l’appartement de l’artiste, 40 rue de Villejust à Paris. Vénus va demander ses armes à Vulcain, dit aussi Vénus dans la forge de Vulcain, copie d’après François Boucher, 1883-1884. Huile sur toile, 114 × 128 cm. Timbre de la signature b. dr. : Berthe Morisot. Collection particulière.
 
Berthe Morisot (1841-1895). Bergère couchée, 1891. Décoration pour le salon blanc de l’appartement de l’artiste, 40 rue de Villejust à Paris. Huile sur toile, 63 × 114 cm. S. b. g. : B. Morisot. Paris, musée Marmottan-Monet, legs Annie Rouart en 1993, inv. 6021. Photo © musée Marmottan Monet, Paris.
 
Paul Cézanne (1839-1906). Nymphes au bord de la mer, dit aussi La Barque et les baigneurs, vers 1890. Décoration pour l’hôtel particulier de Victor et Marie Chocquet, 7 rue Monsigny à Paris. Huile sur toile, 30 × 125 cm. Paris, musée de l’Orangerie, acquis de Mme Jean Walter avec le concours de la Société des Amis du Louvre, en 1959 et 1960.
Scénographie. Photo Sophie Crepy.
 
Pierre Auguste Renoir (1841-1919). Danseuse aux castagnettes, 1909. Huile sur toile, 155 × 64,8 cm. S. D. b. g. : Renoir 09. Londres, The National Gallery, acquis en 1961.
 
Pierre Auguste Renoir (1841-1919). Danseuse au tambourin, 1909. Huile sur toile, 155 × 64,8 cm. S. D. b. g. : Renoir 09. Londres, The National Gallery, acquis en 1961.
Pierre Auguste Renoir (1841 – 1919). Baigneuses. Essai de peinture décorative, dit aussi Les Grandes Baigneuses, 1884-1887. Huile sur toile, 117,8 × 170,8 cm. S. D. b. g. : Renoir 87. Philadelphie, Philadelphia Museum of Art, The Mr. and Mrs. Carroll S. Tyson, Jr. Collection, 1963, inv. 1963-116-13. Photo © Philadelphia Museum of Art.
 
Mary Cassatt (1844 – 1926). André Metthey (1871 – 1920). La Ronde des enfants. Vase vers 1903. Faience, 54 x 35 cm. Monogramme peint en bleu : CA. Petit Palais, musée des Beaux-arts de la Ville de Paris, don Ambroise Vollard en 1937, PPO1835. CC0 Paris Musées / Petit Palais, musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris.
 
Pierre Auguste Renoir (1841-1919). André Metthey (1871-1920). Femme assise, vase, 1900 ou 1906. Faïence, 55 × 40 cm. S. D. sous la base : Renoir / 1900 ou 1906; marques sous la base : M (dans un cercle) et AV (dans un cercle). Paris, Petit Palais – musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris, donation Henry-Thomas en 1986.
Pierre Auguste Renoir (1841-1919). Nu d’homme dans un paysage, dit aussi Le Fleuve, ou Le Fleuve (Nu d’homme dans un paysage), 1885.  Huile sur toile, 55,6 × 147,3 cm. S. b. dr. : Renoir. Collection particulière.


5 - Fleurs et jardins

Scénographie. Photo Sophie Crepy.
Fleurs et jardins

Par leur infinie variété, les fleurs et les bouquets constituent le motif décoratif par excellence, largement répandu sur les pages des recueils d’ornement du XIXe siècle. Habiles à saisir sur la toile la beauté éphémère de la nature, les impressionnistes s’illustrent dans la peinture de fleurs. Leurs tableaux et panneaux décoratifs se couvrent de bouquets colorés, parfois à la demande de clients, comme les panneaux de porte exécutés par Monet pour son marchand, Durand-Ruel, au début des années 1880. Fleurs et plantes envahissent aussi les décors destinés à leurs propres intérieurs, comme ceux de Caillebotte pour sa maison du Petit-Gennevilliers.

Pour ces peintres férus d’horticulture, jardinage et décoration participent d’un même élan créatif. Avec un regard neuf, ils revitalisent la peinture décorative, réveillée par l’influence stimulante de l’art japonais. Celle-ci se retrouve dans les motifs floraux d’un service de table comme à la surface de leurs toiles : observés de près, jetés en semis, ou en tapis. Par ces audaces de cadrage, les fleurs deviennent ornements purs et évoluent vers un décor impressionniste, enveloppant et immersif.
 
Texte du panneau didactique.
 
Claude Monet (1840-1926). Chrysanthèmes, 1897. Huile sur toile, 130 x 89 cm. S. D. b. g. : Cl. Monet 97. Collection particulière. Photo © Fredrik Nilsen Studio.
 
Claude Monet (1840-1926). Massif de chrysanthèmes, 1897. Huile sur toile, 81,7 x 100,5 cm. S. D. b. g. : Claude Monet 97. Bâle, Kunstmuseum Basel, dêpot de la Dr. h.c. Emile Dreyfus-Stiftung, en 1970, G.1970.11. Photo : © akg-images.
 
Gustave Caillebotte (1848-1894). Parterre de marguerites, vers 1893. Huile sur toile, 205 x 116 cm (chaque panneau). Giverny, musée des impressionnismes, acquis grâce à la générosité de la Caisse des Dépôts, de la Caisse d’Épargne Normandie, de SNCF Réseau, de la Société des amis du musée des impressionnismes Giverny et d’une souscription publique, 2016, MDIG 2016.2.0. Photo © Giverny, musée des impressionnismes / photo : François Doury.
 
Claude Monet (1840-1926). Panneaux de porte pour le grand salon de Paul Durand-Ruel, 35 rue de Rome à Paris. Huile sur toile.
- Azalées rouges en pot, 1883,120 × 37,3 cm.
Collection particulière.
- Dahlias, 1883, 128,5 × 37 cm.
Collection particulière.
- Branche d’azalées blanches et roses, 1885. 16,5 × 41 cm.
Collection particulière.
- Chrysanthèmes, 1883, 16,5 × 41 cm.
Collection particulière.
- Pêches, 1883, 51,3 × 37,4 cm.
Collection particulière.
- Panier de pommes, 1885, 50,5 × 37 cm.
Tokyo, Yoshino Gypsum Co., Ltd. and Yoshino Gypsum Art Foundation.
 
- Félix Bracquemond, auteur du décor (1833-1914), Haviland & Cie, éditeur. Six assiettes du Service parisien, 1876. Porcelaine dure, décor imprimé à partir d’eaux-fortes et de chromolithographies, rehaussé et doré à la main, 25,5 (diam.) × 2,5 cm (pr.). (1) Soleil levant (2) Plein soleil (3) La Pluie (4) La Neige (5) Soleil couchant (6) La Nuit. Limoges, Musée national Adrien-Dubouché – Cité de la Céramique, Sèvres et Limoges.

- Félix Bracquemond, auteur du décor (1833-1914), Haviland & Cie, éditeur, Barluet et Cie (Montereau), fabricant.  Service à fleurs et rubans, 1879. Faïence fine, décor imprimé à partir d’eaux-fortes et peint sous couverte, 26,5 (diam.) × 2,2 cm (pr.).
. Onze assiettes plates (7 à 17). (7) Pivoine (8) Chèvrefeuille (9) Volubilis (10) Tulipe (11) Rose (12) Œillet (13) Coquelicot (14) Anémone (15) Giroflée (16) Reine-marguerite (17) Hibiscus.
. Cinq assiettes à dessert (18 à 22).
Paris, musée des Arts décoratifs, don de la marquise Arconati-Visconti en 1910.

 
Félix Bracquemond, auteur du décor (1833-1914), Haviland & Cie, éditeur. Assiette du Service parisien, Soleil couchant, 1876. Porcelaine dure, décor imprimé à partir d’eaux-fortes et de chromolithographies, rehaussé et doré à la main, 25,5 (diam.) × 2,5 cm (pr.). Limoges, Musée national Adrien-Dubouché – Cité de la Céramique, Sèvres et Limoges.
 
Félix Bracquemond, auteur du décor (1833-1914), Haviland & Cie, éditeur, Barluet et Cie (Montereau), fabricant.  Assiettes à dessert. Paris, musée des Arts décoratifs, don de la marquise Arconati-Visconti en 1910.
- (à gauche) Gustave Caillebotte (1848-1894). Quatre panneaux d’une porte de la salle à manger de la maison de l’artiste au Petit-Gennevilliers. Orchidées (cattleya et antonium) (panneau supérieur gauche); Cattleya et antonium (panneau supérieur droit); Orchidées à fleurs blanches (panneau inférieur gauche); Cattleya et plantes à fleurs rouges (panneau inférieur gauche), 1893. Huile sur toile, 114,2 × 47,5 cm (panneaux supérieurs) et 81,5 × 47,5 cm (panneaux inférieurs). Collection particulière.

- (à droite) Gustave Caillebotte (1848-1894). Quatre panneaux d’une porte de la salle à manger de la maison de l’artiste au Petit-Gennevilliers. Orchidées (panneau supérieur gauche); Orchidées (panneau supérieur droit); Fleurs blanches et roses (Anthuriums) (panneau inférieur gauche);  Bégonias argentés et cypripèdes (panneau inférieur gauche), 1893. Huile sur toile, 237 × 127 cm. Collection particulière.

 
Gustave Caillebotte (1848-1894). Panneau de porte : Orchidées à fleurs jaunes (cattleya et antonium) (panneau supérieur gauche), 1893. Huile sur toile, 114,2 × 47,5 cm. Collection particulière. Photo © Thomas Hennocque.
 
Gustave Caillebotte (1848-1894). Panneau de porte : Cattleya et antonium (panneau supérieur droit), 1893. Huile sur toile, 114,2 × 47,5 cm. Collection particulière. Photo © Thomas Hennocque.
 
Gustave Caillebotte (1848-1894). Panneau de porte : Orchidées à fleurs blanches (panneau inférieur gauche), 1893. Huile sur toile, 81,5 × 47,5 cm. Collection particulière. Photo © Thomas Hennocque.
 
Gustave Caillebotte (1848-1894). Panneau de porte : Cattleya et plantes à fleurs rouges (panneau inférieur droit), 1893. Huile sur toile, 81,5 × 47,5 cm. Collection particulière. Photo © Thomas Hennocque.


6 - « Aquarium fleuri » et « grandes décorations »

Scénographie
« Aquarium fleuri » et « grandes décorations »

En 1893, dix ans après s’être installé à Giverny, Monet entreprend d’aménager chez lui, dehors, ce qu’il appelle un « jardin d’eau », pour l’« agrément » mais aussi dans un «but [d’avoir des] motifs à peindre». Il fleurit le bassin et ses rives, œuvre décorative en soi et source d’inspiration féconde pendant plus d’un quart de siècle. Dès la fin des années 1890 le thème des nymphéas prend dans sa peinture une dimension décorative :« transporté[s] le long des murs, enveloppant toutes les parois de son unité », il procure, selon Monet, « l’illusion d’un tout sans fin ». Il songe alors à décorer un salon ou une salle à manger qui «aurait offert l’asile d’une méditation paisible au centre d’un aquarium fleuri». Le projet n’aboutit pas, mais les séries des « bassins aux nymphéas » et des « paysages d’eau » créent, lorsqu’elles sont exposées galerie Durand-Ruel à Paris, une impression d’enveloppement qui frappe les visiteurs. En 1914, Monet change d’échelle et entame ce qu’il nomme ses « grandes décorations ». Elles aboutiront au cycle des Nymphéas du musée de l’Orangerie.
 
Texte du panneau didactique.
 
Émile Gallé (1846-1904). De gauche à droite :
L’Étang, vase diabolo à quatre pans, entre 1898 et 1900. Verre multicolore marbré, à couches multiples, décor gravé à la roue et en camée à la roue à la base de l’œuvre, 41,8 × 20 × 15,5 cm.
Paris, musée d’Orsay, en dépôt au musée de l’École de Nancy, dation en paiement de droits de succession en 1984.
- Vase cornet, 1900. Cristal à deux couches, couche superficielle partiellement martelée,  inclusions de parcelles métalliques (or et platine), marqueterie de verres gravés, perles de verre collées, 49,6 × 10,8 cm (diam.).
Paris, musée d’Orsay, acquis à l’Exposition universelle de 1900.
- Eaux dormantes, pot couvert, 1889-1890. Cristal soufflé à plusieurs couches, fond maté, couche superficielle partiellement martelée, cassons de verres gravés, inclusions de parcelles métalliques (argent et mica), application à chaud de cabochons gravés, décor gravé et taillé, 24 × 22 cm (diam.) (dimensions de l’ensemble).  Paris, musée d’Orsay, acquis à l’Exposition universelle de 1900.
- La Mer, vase en forme d’oignon, 1900. Verre coloré, inclusions de parcelles métalliques,  marqueterie de verre, filets, applications, décor gravé à la roue, 71,2 × 24 cm (diam.).
Paris, musée d’Orsay, acquis en 2009.
 
Claude Monet (1840-1926). Nymphéas, 1908. Huile sur toile, 81 cm (diam.). S. D. b. dr. : Claude Monet 1908. Dallas, Dallas Museum of Art, don de la Meadows Foundation, Incorporated en 1981.
 
Claude Monet (1840-1926). Nymphéas, 1908. Huile sur toile, 81 cm diam x 2 cm prof. Vernon, Musée de Vernon, inv 25.4.1.
 
Manufacture de la Savonnerie (Edmond Coupigny, licier), d’après Claude Monet (1840-1926). Nymphéas, 1911-1913. Tapis velours, laine, 97 × 101 cm. Paris, Mobilier national.
 
Manufacture de la Savonnerie (Henri Issartial, licier), d’après Claude Monet (1840-1926). Nymphéas, 1911-1913. Tapis velours, laine, 97 × 101 cm. Paris, Mobilier national.
Scénographie
 
Claude Monet (1840-1926). Le Bassin aux nymphéas, harmonie rose, 1900. Huile sur toile, 90 x 100,5 cm. S. D. b. g. : Claude Monet 1900. Paris, musée d'Orsay, legs Isaac de Camondo en 1911. Photo © RMN-Grand Palais (Musée d'Orsay) / Hervé Lewandowski.
 
Claude Monet (1840-1926). Le Bassin aux nymphéas, 1899. Huile sur toile, 88,3 × 93,1 cm. S. D. b. dr. : Claude Monet 99.  Londres, The National Gallery, acquis en 1927.
 
Claude Monet (1840-1926). Le Bassin aux nymphéas, harmonie verte, 1899. Huile sur toile. Paris, musée d’Orsay, legs Isaac de Camondo en 1911.
 
Japon, École Rimpa (milieu du XVIIIe siècle). Fleurs et herbes d’été et d’automne, paravent à deux panneaux. Époque d’Edo (1603-1868), milieu du XVIIIe siècle. Papier, encre, pigments sur feuilles d’argent, cadre de bois laqué entourant les volets du paravent, 172 × 94 cm (chaque panneau). S. : Chōyōdō Yūkoku; sceau à l’encre rouge non identifié. Paris, Musée national des arts asiatiques – Guimet, acquis auprès de Blanche Collin par le musée du Louvre en 1917.


7 - « De l’eau, des nymphéas […] sur une très grande surface. »

Les Nymphéas de Claude Monet. Entre 1914 et 1916. Huile sur toile marouflée sur le mur, salle 1.
Musée de l’Orangerie, don de l’artiste à l’État français en 1922. Photo © Musée de l’Orangerie, Dist. RMN-Grand Palais / Sophie Crépy.
« De l’eau, des nymphéas […] sur une très grande surface. »

Installées au musée depuis 1927, les Nymphéas de Monet – qu’il nommait ses « grandes décorations » – couronnent plusieurs décennies d’expérimentations de l’artiste dans ce domaine. L’exposition Le Décor Impressionniste (qui commence au niveau -2) remonte ainsi aux sources des Nymphéas, parcourant plus de cinquante ans d’œuvres décoratives produites par les impressionnistes, de natures et d’échelles variées.

Dès la fin des années 1890, Monet se consacre presque exclusivement à la représentation des nymphéas de son bassin ornemental à Giverny. Il songe à les magnifier dans un décor de grandes dimensions. À partir de 1915, il peint, au coeur de son atelier, « de l’eau, des nymphéas, des plantes, mais sur une très grande surface ».

À l’armistice de novembre 1918, « en hommage […] à la paix conquise », Monet fait don à l’État de ses panneaux. Par son espace immersif, ses cadrages décentrés, ses effets de couleurs et d’abstraction, ce cycle dégage une harmonie puissante et radicale. Comme dans ses peintures de bateaux voguant sur l’Epte, exécutées trente ans plus tôt, Monet bouleverse la conception traditionnelle du paysage et celle du décor.
 
Texte du panneau didactique.
 
Claude Monet (1840-1926). La Barque, 1887.  Huile sur toile, 146 × 133 cm. Paris, musée Marmottan-Monet, legs Michel Monet en 1966.
Claude Monet (1840-1926). Reflets verts, entre 1914 et 1926. Deux accolés, huile sur toile, 200 x 850 cm l’ensemble.
Paris, Musée de l’Orangerie. INV 20102. Photo © musée d'Orsay, distrib. RMN / Patrice Schmidt.
Claude Monet (1840-1926). Soleil couchant, entre 1914 et 1926. Un panneau, huile sur toile, 200 x 600 cm.
Paris, Musée de l’Orangerie. INV 20103. Photo © RMN-Grand Palais (Musée de l'Orangerie) / Michel Urtado.
Claude Monet (1840-1926). Le Matin aux saules, entre 1914 et 1926. Trois panneaux accolés, huile sur toile, 200 x 1275 cm l’ensemble.
Paris, Musée de l’Orangerie. INV 20105. Photo © RMN-Grand Palais (Musée de l'Orangerie) / Michel Urtado.